Debbie does Dallas est un film X là où j’attendais plus un film érotique de base, et il semble qu’il ait même une réputation de classique dans le genre.
Au niveau des acteurs, bon ben on est à l’époque du hard artisanal, avec une flopée d’actrices notamment qui n’ont pas mené de grandes carrières dans le genre. Il y a la mystérieuse Bambi Woods, une autre actrice qui s’est suicidée bien jeune, beaucoup de noms qui ne diront en fait pas grand-chose au spectateur. Leurs prestations ne sont pas restreintes à du porno, mais tout de même elles y sont très rattachées. Un certain naturel se dégage du film de par ses interprètes qui n’ont pas vraiment le style des actrices x d’aujourd’hui, et les amateurs trouveront que les interprètes se débrouillent sans doute assez bien. Le casting masculin quoique plus variés n’a pas beaucoup d’intérêt, il faut bien le dire, autre que d’honorer ces demoiselles.
Le scénario part sur une idée en fait assez peu employée. Le film utilise l’histoire en trame de fond, elle ressurgit parfois, mais sans plus. Se concentrant clairement sur le hard, le film bénéficie toutefois d’un rythme assez solide pour un porno, de quelques passages plus classiques qui empêchent le film de ne ressembler qu’à une longue orgie de sexe, et il sait jouer la carte de la variété. Debbie does Dallas s’avère ainsi, d’autant qu’il est court (1 heure 20) un petit porno de bonne facture, qui bien que versant dans le hardcore, n’a pas complètement oublié en 1978 quelques codes du genre soft en introduisant de l’humour de temps à autre, et en se souciant d’un rythme assez allègre.
La mise en scène est honorable, bon, on ne peut pas vraiment dire qu’en la matière l’originalité soit le maitre mot du genre. Je soulignerai un style très graphique, très explicite, très brut, avec beaucoup de sobriété, ce qui donne au film un coté assez rude. Il n’y a aucun effet de style, aucune recherche particulière, tout est frontal alors ceux qui n’aiment pas le chichi en la matière trouveront de quoi se divertir. La photographie est faiblarde, et comme les décors, on sent quand même le tout petit budget rapidement fait en quelques jours avec trois bouts de ficelles. Quelques pièces, peu de mobiliers, on se retrouve souvent dans les mêmes lieux, mais bon, pour ce qu’il y a à faire c’est acceptable. Je ne reviens donc pas trop sur les scènes hard, mais à savoir qu’elles sont nombreuses, bien réparties dans le film est entrecoupées tout de même de séquences narratives, et qu’elles sont plutôt variées. On reste sur du classique, mais c’est un porno généreux qui ne se dérobe pas. Musicalement parlant, Debbie does Dallas a essayé de faire des efforts, et même si parfois la sauce prend à l’occasion de quelques séquences hard, d’autres fois les oreilles en prennent tout de même un coup, mais cela peut aussi venir du son terrible de ma copie. Je ne sais d’ailleurs même pas si ce film a eu les honneurs d’une sortie plus récente, en DVD notamment.
En conclusion Debbie does Dallas est un film X qui est généralement considéré comme un classique des seventies en la matière. Autant dire que ceux que ca intéresse n’ont pas lieu de le snober, ne serait-ce que pour leur culture générale ! Sa réputation est en partie méritée, car on sent là le film quasi-amateur plein d’authenticité et qui se montre généreux. Il dégage un coté artisanal sympathique, et il garde une dimension humoristique qui lui donne un poil plus de relief. Je lui accorde 3.