THE ARTIST (2012): 1927, Hollywood, George Valentin (Jean Dujardin) est une grande star du cinéma muet. Tout lui sourit. Mais bientôt, son avenir sera menacé par l'apparition du cinéma parlant. Un bel hommage mettant en évidence le malaise enduré par tous ces acteurs du cinéma muet. Des artistes ne sachant s'exprimer que par le langage du corps, et totalement démunis par cette nouvelle technologie. Des bruits de fond sublimés, le crissement d'une chaise sur le sol, le souffle du vent, le choc d'un verre sur une table, des sons très reconnaissables, malheureusement, à cette époque, on découvrira que certaines stars possédaient des timbres de voix inadaptés, inutilisables, un problème très bien symbolisé dans ce film par cette plume planante dans un long silence, et touchera la réalité d'un sol dans un bruit inattendu. Un monde cinématographique en pleine mutation, demandant à ses anciennes vedettes de se retirer pour faire place à de jeunes talents, créant alors une décadence, synonyme d'une grande souffrance, comme ces larmes de pluie tombant sur cette photo d'un acteur dépassé, métaphore d'un radeau de survie flottant sur le sol, prêt à se noyer, à disparaître. Ce long-métrage en noir et blanc n'aura pas besoin de dialogue, son charme se fera par des images mouvementées, une perfection d'une mise en scène très vivante, des regards submergés d'émotions, un orchestre, acteur musical essentiel aux différentes situations. Une romance contrariée, émouvante, bouleversante, magnifiquement représentée par le couple Bérénice Bejo/Jean Dujardin. Un film muet sur le destin des acteurs d'une époque, bien imagé, qui deviendra très bruyant suite à son succès retentissant lors de sa sortie en salle.