(…) Mocky et les combats sociaux : la grande histoire, le couple à étincelles ! Une usine atomisée, des ouvriers sacrifiés, un village sous le choc, des vautours impudents... L'auteur affirme son parti-pris, choisit son camp, celui du vengeur populaire, en somme. Le sujet est fort et pris à bras-le-corps, pourtant rien n'en ressort, tout juste les restes d'un élan frondeur supplanté sur un échiquier simpliste et didactique, loin des peintures acides du personnage qu'on sait roublard et courageux.
Sa mise en scène a toujours été jugée ''pauvre'', sans doute pas à la hauteur de ses ambitions, quitte, pour certains, à les annihiler quelque peu ; mais Mocky a toujours fait son cinéma, électron libre seul dans son coin et qu'il vaut mieux ne pas venir déranger. Avec les piteux critères ''sociologisant'' de France Television, souvent louables au départ mais creux, n'existant que pour eux-même [le racisme c'est pas bien, les communistes ont souffert ; posture civique, mais qui ne tient qu'à démontrer que l'eau, ça mouille], sa verve n'est même plus une caution, elle passe à l'arrière-plan.
Au final, rien de plus qu'une histoire d'agitation ouvrière et de pantins rebelles dans un petit contexte bucolique ; Mocky et ses loufoqueries percent encore, on relève quelques scènes assez absurdes, un peu mordantes [le notaire qui vit et dort avec sa mère, etc.]. Tout ça ressemble à ses ''trucs'', en effet, bien qu'à l'arrivée ça ne soit en mesure que de faire sourire dans les chaumières au coin du feu. C'est de la télé dans sa définition la plus basse : on jette un coup-d'oeil en passant ; tiens, Mocky fait toujours dans le social ! A son tour de venir faire du remplissage pour le petit écran ? (…)