Derniers Avis sur Maciste en enfer

Comme tous les réalisateurs de genre italiens de son époque, Riccardo Freda aura réalisé quelques péplums qui garnissent sa prolifique carrière. Une première salve se fait jour au début des années 1950 avec “Spartacus” (1953) et “Théodora, impératrice de Byzance” (1954), tous deux d’excellente facture. Face au succès fulgurant du “péplum musculeux” devenu viral depuis la sortie en 1958 des “Travaux d’Hercule” de Pietro Francisi, Riccardo Freda se sent obligé d’être de la fête. Les bodybuildeurs venus des États-Unis comme Steve Reeves ou Gordon Scott sont incontestablement les stars du genre. Mais la cadence infernale des tournages oblige les producteurs à faire le tour des salles de musculation d’Italie pour finir par y dénicher le beaucoup moins convaincant Adriano Bellini renommé Kirk Morris. Pour sa deuxième apparition à l’écran, le tout jeune Kirk Morris (19 ans) se voit enrôlé pour être dirigé par Riccardo Freda alors petit maître reconnu du cinéma de genre. Ce sera donc “Maciste en enfer” censé faire écho à l’excellent “Hercule contre les vampires” tourné par Mario Bava quelques mois plus tôt. Le jeune homme certes musculeux et sans doute aussi impressionné par la présence de Freda va révéler ses très faibles qualités d’acteurs, apparaissant figé et comme tétanisé dans la plupart des situations. Riccardo Freda ne s’y trompe pas qui fait de Maciste un héros quasiment muet. On sait que la mythologie grecque a été plus que chahutée par les scénaristes transalpins qui ne s’encombraient d’aucune véracité historique pour fournir à la chaine des intrigues parfois minimalistes et fantaisistes permettant aux corps dénudés et huilés des Hercule, Samson ou Maciste de soulever rochers, chars et colonnes de temples en carton-pâte. Mais même dans cet exercice semblant plus à sa portée, Kirk Morris semble à contre-emploi ayant bien du mal de donner l’illusion d’un effort surhumain. L’histoire commence pourtant de manière assez convaincante même si très éloignée de la Grèce Antique. Au début du XVIème siècle en Ecosse (sic!!), un juge revanchard et sadique (Andrea Bosic) fait condamner au bûcher une vieille sorcière, Martha Gunt (Vira Silenti), qui n’est en réalité qu’une ancienne jeune femme qu’il n’avait pas réussi à séduire. Sur le bûcher, Martha Gunt maudit bien sûr le juge, ses descendants et tous ceux qui ont assisté à l’exécution. Un siècle plus tard une jeune femme nommée elle aussi Martha Gunt s’installe dans un château sur les hauteurs du village. Il n’en faut pas plus pour les choses dégénèrent et que la jeune femme se retrouve elle aussi condamnée à être brûlée vive. Le spectateur averti peut dès lors facilement se croire dans une production de La Hammer et s’attendre à voir d’un instant à l’autre apparaître Peter Cushing ou Christopher Lee. Que nenni! C’est Maciste venu d’on ne sait où, vêtu seulement de son pagne qui vole au secours de la belle jeune femme, descendant dans les entrailles de la Terre pour aller y subir une multitude d’épreuves s’apparentant aux travaux d’Hercule. La suite on l’imagine, faute de moyens, d’un scénario cohérent et d’un acteur crédible est le plus souvent indigeste malgré les efforts vains de Riccardo Freda pour tenter de cacher la misère générale de l’entreprise. A coup sûr ce péplum du pauvre, qui reste une curiosité en lui-même, ne convaincra pas les contempteurs du genre auxquels on peut seulement conseiller de voir le film de Mario Bava cité plus haut qui lui est un des must du genre.

L'idée du scénario, faire évoluer Maciste en enfer, est bonne. Le choix de le transposer au 17ème siècle est assez étrange, mais pas nul pour autant. Même s'il n'est pas toujours bien rythmé et malgré le manque de charisme du héros, le film réserve quelques bons moments. Les passages où Maciste progresse en enfer sont assez fascinants et photogéniques avec de beaux éclairages. Et le thème musical est sympa. Moins beau et riche sur le plan visuel que Hercule contre les vampires de Mario Bava, Maciste en enfer reste tout de même un film méritant le coup d'oeil.

Le scénario se permet le luxe d'être à la fois d'une naïveté risible, d'une écriture abracadabrante et d'un kitch démentiel (c'est le cas de le dire). Le tout nous donne un objet cinématographique inclassable avec une utilisation des décors assez fabuleuse. Le gros handicap de ce film sans aucune tension dramatique c'est Kirk Morris qui arrive comme un cheveu sur la soupe en caleçon sur son cheval et qui à part nous montrer ses gros biscotos ne sait pas faire grand-chose d'autres. Et malgré tout ça, et bien ça se regarde, un peu comme on regarde un livre d'images, un beau livre d'images.

Dans une ambiance gothique, digne des films d'épouvante des années 60, ce film assez court nous montre un Maciste tout droit sorti de l'antiquité arriver en plein dans l'Ecosse du 17ème siècle, au moment d'une hystérie collective liée à la pseudo présence d'une sorcière. Si Kirk Morris est assez inexpressif dans le rôle titre, le film est correctement réalisé et bénéficie de scènes d'action bien troussées, le tout enrobé de moments musicaux collant bien à l'image de l'enfer ici proposée.

Film très décevant que ce Maciste va en enfer, même dans le quasi sous-genre des films italiens avec de gros bras, qui ne compte pas beaucoup de chefs-d’œuvre.
Au niveau des acteurs Kirk Morris qui joue Maciste est totalement monolithique. Il n’a aucune expression, n’arrive jamais à rendre la moindre émotion, et les dialogues n’aident pas à les lui faire exprimer, tant ils sont simplistes. Honnêtement ca faisait longtemps que je n’avais pas vu un acteur aussi roide dans un film. Autour de lui c’est la tendance inverse. Des acteurs en surjeu (à l’image du couple), qui en font des caisses dans le style tragédie grecque. Finalement les seuls qui tirent leurs épingle du jeu, mais ils apparaissent tellement peu que c’est presque vain, ce sont les notables du village, et surtout le docteur. Mais enfin, leur place est minimaliste.
Le scénario… et bien il n’y en a pas réellement. Le film se présente essentiellement comme une visite aux Enfers de Maciste, dans une suite de scénettes qui cachent un manque de liant terrible. En vérité Maciste va en enfer n’a pas de trame, et s’amuse donc à nous faire voir Tantale, Prométhée, et d’autres maudits, en nous balançant encore plusieurs minutes de films antérieurs, et en nous offrant la conclusion la plus nulle qui pouvait être trouvé (l’affrontement avec la sorcière, faut voir !). Totalement mièvre, sans réel rebondissement, sans consistance hormis un pseudo-prétexte bien mauvais au début pour justifier l’aventure, c’est totalement creux.
Visuellement c’est du vieux film italien des années 60 sans le sou, donc il ne faut pas s’attendre à des miracles. Si les décors naturels sont réussis, et la grotte assez convaincante, même lorsqu’il est question de carton pate, en revanche les créatures ne tiennent pas la route. Le film a visiblement voulu faire le minimum mais même le minimum n’est pas réussi. La photographie passable laisse malheureusement une impression moyenne d’Enfers ! Les couleurs, les éclairages ne convainquent pas, et la mise en scène, parfois efficace cède parfois à des choses incompréhensibles (la chute de Maciste au milieu des rochers est un grand moment trop mal filmée pour convaincre). Enfin la bande son est des plus quelconque, et inutile de dire que Maciste va en enfer n’a rien d’un film d’horreur, ni même d’épouvante.
En conclusion voilà un film italien des années 60 qui ne laisse guère d’impression. Si visuellement ce n’est pas top, c’est surtout la faiblesse des acteurs et l’inanité de l’histoire et de sa narration qui déplairont et fait l’échec pesant de ce film. Uniquement pour les inconditionnels du genre. 1.

Divertissement sympa avec des acteurs impliqués et convaincants. spoiler: Maciste à plusieurs visages et le tout ressemble aux productions hammer .

Les éclairages, la musique, les jolis costumes et décors nous mettent dans l'ambiance antique.
Bien qu'on sache que tous est tocs et cartons, on est transporté par la naïveté et la gentillesse de ce conte pour grands au cœur d'enfants. La qualité est largement au dessus des films récents.

un film vieux avec des mauvais effets et un scénario peu intéressant.

Le cinéma populaire italien dans toute sa démesure et sa naïveté. Curieux mixte de genres, avec une histoire de sorcière dans la tradition gothique et du péplum mythologique. Freda fait évoluer son héros, sorte d'Hercule de foire faisant se succéder des exploits musculaires avec du carton-pâte, aux milieu de personnages et de décors relevant de la culture la plus classique, sinon même d'archétypes dignes d'une psychologie des profondeurs jungienne. Pur délire d'imagination, kitch, mais poétique.