Un film (adaptation) terrifiant, révoltant et froid. L’écueil, le piège de ses petits barons et autres, que, souvent, on croise dans sa vie professionnelle, font et défont notre stabilité (émotionnelle, physique, sociale ...) au mépris des considérations qui leurs sont étrangères et aux bénéfices primaires qu'ils ont octroient. Un résumé (trop court) de ce stress extrême repoussant cette "border line" que l'on croit "tous" infranchissable et ici radicale. Ce sentiment d'impunité aveugle et sanguinaire pour l'âme qui gangrène, sous couvert de pouvoir, le rapport avec le travail, ce travail qui "peut" devenir une croix bien trop acérée pour l'aimer, faute d'écoute et de respect. Un constat qui peut être amer et se transformer en exactitude (à moindre niveau), en confirmation Un témoignage pour les quadras et les quinquas et une alerte pour les jeunes. Un Darroussin débordant de vérité, un monsieur tout le monde. Un film initiatique des dangers d'un monde qui ne va pas seulement trop vite mais en oubli l'humain. 4/5 à voir et à donne à réfléchir !!!
Jean-Marc Moutout continue, avec talent, après Violences des Echanges en Milieu Tempéré et La Fabrique des Sentiment, à s'interroger sur la place de l'homme dans une société normative et lissante... Moutout devant le geste de folie de son héros, ne met aucune explication en avant mais un patchwork d'éléments, ce qui donne à l'ensemble un aspect parfois timide, le film n'ayant pas la puissance d'évocation d'un Elephant de GVS dont il reprend en partie la structure. Le plus réussi étant les scènes entre Darrousin et son fils, d'ou se dégage le constat d'un homme ayant renoncé à ses rêves, à faire entendre sa voix et soumis à l'autorité de l'économie. Interessant.
Un scénario du tonnerre, pour une réalisation largement satisfaisante et une des meilleures interprétation de Jean-Pierre Darroussin... Un rôle recherché, dans un film intelligent. On plonge dès directement dès la scène rétroactive du début dans l'enfer réaliste d'un empire financier de nos jours qui dirige tout, dont nous sommes les acteurs involontairement. De bon matin est ainsi d'une audace implacable !
Baignade au milieu des requins , adieu le monde des bisounours... l'humain est annihilé sur l'hotel du bénéfice à tout prix ... rien ne va plus faites vos jeux de toutes façons la banque gagne ! sauf qu'en l'espèce deux trous du cul se voient affublés à juste titre de deux orifices supplémentaires. Jouissif et terrifiante réalité .
Sans aucun doute une grande réussite : finesses de la réalisation, équilibre du scénario, étude psychologique et choix des acteurs, douceur de l'ensemble. Bref beaucoup de qualité pour ce film qui ne pêche que par son image, très terne c'est peut-être voulu par le photographe. Et c'est tellement vrai. L'ambiance douce-idiote de nos sociétés y est tellement bien décrite qu'on s'y croirait : l'hypocrisie finalement violente des faux cul y est plus vraie que nature.
c'est un bon film à mon avis....Sa faiblesse (mais aussi sa force) c'est la délicatesse du sujet, les conflits professionnels entre employés et directeurs de société... Si les tensions de travail sont admirablement développées et soulèvent la question de la réelle inncocence de l'employeur en balance avec la paranoia et le trop grand investissement d'un employé apparemment compétent, zèlé mais limité (seule de grandes idées émergent de son cerveau), le film à mon avis aurait du accentuer le background affectif de l'admirable Jean Pierre Darroussin....Sa femme le fuit en permanence, son fils le dédaigne et il semble jaloux de lui et il a très peu d'amis....Le film décrit les tensions de familiales et professionneles mais manque singulièrement de ressenti instrospectif(il le laisse supposer aux spectateurs de façon assez froide)...C'est un peu le défaut d'une situation que beaucoup auront connu sans arriver à des solutions si extrêmes...Et pourtant écouter les faits divers du temps récent.....Je conseille...
" De Bon Matin " fait parti de ces films à tiroirs car il s'agit à la fois d'un film social et politique et dont la jonction entre ces deux genres est parfaitement aboutie. Un film qui dénonce le système de l'entreprise avec sobriété et retenue sans jamais tomber dans la morale excessive qui aurait pu nuire au film. En évitant cela, le réalisateur invite donc le spectateur à se faire lui-même un point de vue sur ce fait réel. Mais la plus grande qualité de ce film reste Jean-Pierre Darroussin, qui a enfin trouvé un rôle à la hauteur de son talent ! Il est ici absolument glaçant et tétanisant mais il arrive à apporter une dimension bouleversante à son personnage. Avec ce procédé de flashbacks qui sont parfois intéressants mais aussi lassants par moment, le film prend tout à coup un aspect humain car on y voit la vie familiale de cet homme et donc le réalisateur parvient avec intelligence à arriver au point finale de l'histoire. Le seul point négatif serait que ce film ne marquera pas les esprits pour autant. Il est captivant sur le moment mais vite oubliable excepté le jeu sensationnel de Jean-Pierre Darroussin ! Un film à voir ne serait-ce que pour cet acteur !
Darroussin est excellent dans ce role d'homme mis au placard par sa hierarchie.Excellent mais pas magistral.Ca manque d'expressions et c'est bien dommage.Le sujet du film est bien puisque qu'il nous rapelle , qu'à l"heure ou j'ecris ces quelques mots dans ma petite province paisible au bord de la mer dans le sud de la France, il y a encore beaucoup de "Darroussin" dans les complexes d'Affaire comme Paris la Défense , à fond dans leur travail et croyant encore qu'à l'heure qu'il est , ils sont indispensable à leur entreprise. C'est moche le monde des Affaires, tous ces costume-cravate n'ont toujours pas compris qu'ils ne sont que des fourmis dans leur fourmilliere et ce quelque soit le niveau social."De bon matin" rappelle tout cela.
Ceci dit , le film manque de rythme , quelques longueur gache le fil conducteur.Les personnages manquent un peu de profondeur , dommage
Jean-Marc Moutout ne fait pas dans la dentelle avec un nouveau portrait réaliste de la vie en entreprise beaucoup plus sombre et violent que son précédent film autre portrait du monde du travail intitulé "Violence des échanges en milieu tempéré". Inspiré d'un fait divers qui a eu lieu en Suisse, ce film qui est comme un flashback d'une heure et demie retrace le parcours de ce personnage qui le pousse à l'inévitable. Entre pression au travail avec son patron qui est le parfait "connard" et un horrible manque de soutient de la part de sa famille et ses collègues avec une ambiance à la fois neutre et oppressante sur fond d'open-space représentant le symbole d'une entreprise dénué d'une socialisation primordiale pour la bonne entente entre collègue dans une entreprise, on comprend un peu ce pétage de plomb dont nous fait l'honneur notre héros. La froideur du film n'embellit que de mieux le contexte dramatique déjà très réaliste avec une certaine violence à la fois visuelle et morale avec aussi quelque petits plans caméra à l'épaule bien réalisé. Dés le début notre héros fait ses gestes quotidiens et au moment où il arrive au bureau, brusquement il sort un flingue (délicatement visuellement )et s'empresse de tuer son patron et son adjoint, dès le début nous savons déjà ce qui se passe, le réalisateur nous passes de tout suspense ou d'intrigue jugé inutile. On se rend compte très vite de l'absurdité de certain personnage assez inhumain, mais dans tout ce micmac qui est le plus humain? celui qui tut pour se venger? ou ceux qui sont les oppresseurs de cette entreprise sans pour autant être violent psychologiquement? Jean-Pierre Darroussin déjà habitué des films de sociétés avec comme exemple "Les neiges du Kilimanjaro" ou encore "Le havre" de Aki Kaurismakin nous fait l'honneur d'une prestation assez étonnante qui passe d'un père de famille assez débordé à celui d'un personnage glaçiale complètement désoeuvré au regard de haine mais à la fois abîmé par la vie et mélancolique. Son geste finale qui fait sursauter n'en n'est que des plus choquants et en même temps symbolique. Il est vraiment dommage que Moutout ne fasse pas autant de film, mais il est vrai aussi que ces films ne donne pas envit de travailler en entreprise, en résumé un portrait social réaliste et violent qui est à voir.
Un drame social réaliste et dans l'air du temps qui nous plonge au coeur d'une banque où l'un des cadres va faire les frais de pratiques manageriales alliant harcèlement moral et rabaissement de la personne au rang de pion que l'on prend et que l'on jette sans aucun égard. Jean-pierre Darroussin incarne de façon très convaincante ce personnage poussé à bout par sa hiérarchie. Un film saisissant.
Plutôt que de tenter d'explorer les mécanismes de la souffrance au travail par le biais d'un exposé didactique et moralisateur,le cinéaste s'est d'avantage attaché à circonscrire son regard au seul ressenti du personnage principal , par une approche quasi tactile, épidermique : très beaux plans sur la nuque et le dos de l'acteur pour suggérer la vulnérabilité et qui rappelle l'approche des Dardenne dans "le Fils". Dommage toutefois que le film s'encombre un peu trop souvent de scènes et situations par trop conventionnelles.
Bien réalisé, "De bon matin" marque par son réalisme et le jeu convainquant de Jean-Pierre Darroussin. Par contre le rythme beaucoup trop lent laisse le spectateur s'ennuyer et perdre parfois le fil de l'histoire malgré un bon scénario. Le final laisse perplexe et n'est pas totalement réussi. Dans l'ensemble, c'est un assez bon film sans plus.
Encore une fois ça rigole zero avec Moutout. On se sent assez mal pendant le film, le lendemain on a oublié qu'on avait vu le film. Pas très marquant. :)
J'attendais de voir ce film depuis un certain temps, et j'ai été un peu déçu, mais pas trop ! Jean-Pierre Darroussin est toujours aussi bon acteur que je le veux, le coté gris/noir du personnage est bien présent, les dialogues sont bien construits, mais surtout, ce qui m'a plu, c'est de commencer par le crime, puis de revoir ce qui a poussé l'auteur de ce crime à en arriver là. Et dans ce "flashback", on peut dire que la performance de Darroussin est plutôt bonne. Celle du psychologue aussi d'ailleurs, on ne le voit guère beaucoup, mais il apporte un petit plus au film. En revanche, même si je trouve la mise en scène assez bonne, il y a quand même un nombre un peu trop important de longueurs, et par moment c'est un peu agaçant. Moutout signe donc ici un film plutôt noir sur l'enfer de l'entreprise sur certains salariés, et cela ressort avec beaucoup de vraisemblance, malgré certain défauts apparent, De bon matin reste assez puissant.