Aucun rapport qui tienne la route avec "La Ronde", la pièce-scandale en son temps (Arthur Schnitzler ne put faire jouer son oeuvre publiée en 1903 qu'en 1920, en raison de sa forte connotation sexuelle). Sauf que le film commence à Vienne (hommage sans doute au dramaturge qui était Viennois !) et s'y conclut, après une rotation à 360 degrés (on gagne vers l'Ouest : Paris, Londres, les E-U, puis retour - seul hiatus dans cette cohérence au moins "géographique" : les AR Vienne/Bratislava, les 2 villes étant à moins de 80 kms l'une de l'autre et les trajets de l'"escort" slovaque et de son chaperon de soeur se faisant en bus). Mais le nombre de personnages excède largement les 10 de la pièce, et la "chaîne" ne poursuit pas du tout la même logique (même si nombre de « ressorts » dramaturgiques sont des grands classiques : adultère « bourgeois », prostitution, lucre, contre sentiments « nobles », amour paternel compris, et scrupules divers). C'est donc simplement un film "choral", genre contemporain très tendance, où certains personnages se croisent (et même font un bout de chemin ensemble), et d'autres pas, avec un dénominateur commun : savoir saisir les opportunités (ou pas !). Schnitzler rassemblait en un lieu unique (Vienne) 10 personnages entraînés dans une ronde d’aventures sexuelles (A + B, B + C, etc…la fille du dernier couple étant aussi celle du premier), la diversité des partenaires de ces brèves rencontres lui permettant de faire le tour des composantes de la société de son époque. Peter Morgan le scénariste de « 360 » fait lui voyager ses personnages (enfin, presque tous), et la diversité est celle des langues parlées (allemand, slovaque, anglais, portugais, russe, français et même arabe) d’une société cosmopolite sur la forme, mais très standardisée sur le fond. Le Brésilien Meirelles (« La Cité de Dieu », « The Constant Gardener ») enfile avec plus ou moins de bonheur les saynètes qui constituent cette brochette de destins, en passant de genre en genre, de la comédie de mœurs à la comédie sentimentale, du mélo sirupeux au pseudo-thriller. Il est souvent aidé par ses interprètes (en particulier l’excellent Anthony Hopkins, dans l’épisode américain), sauf quand la partie tourne au ridicule, à force d’improbable (l’épisode parisien avec un Jamel Debbouze parfaitement grotesque en dentiste des beaux quartiers - avec un seul bras - cherchant à résister à ses envies d’adultère avec son assistante Valentina, par ailleurs mal mariée à un porte-flingue de mafieux, entre les conseils d’un imam et ses séances chez sa psy !). La moyenne, tout juste, pour un exercice très inégal.