Neill Blomkamp a de quoi fêter son grand retour !
Son District 9 en avait déjà bluffé plus d'un, tant par sa portée socio-politique que par la juste vision du monde dans lequel nous vivons réellement, il s'agissait donc d'un véritable défi de placer la barre encore plus haut avec Elysium, et le résultat est là ;
Même si le registre se veut ici plus manichéen, la vision de la Terre en 2154 s'avance sur des propos tout-à-fait envisageables sur des plans futurs. Il s'agit purement et simplement d'une autre forme de ségrégation, cette fois entre les riches et les pauvres, mise en scène et appuyée par des effets spéciaux réalistes et sublimes (on n'en attendait pas moins me direz-vous, étant donné l'époque cinématographique dans laquelle nous sommes), qui associent admirablement l'homme et la machine dans un naturel déconcertant, des acteurs qui surprennent toujours par leurs capacités à s'adapter (référence particulière à Matt Damon qui a du tourner dans une immense décharge au Mexique) et à faire montre d'un talent exceptionnel (Jodie Foster et Sharlto Copley, bien que plus anciens, font une fois de plus démonstration de leur facilité à rentrer et vivre dans la peau de n'importe quel personnage). Alice Braga est toujours aussi belle et joue toujours aussi bien ! Outre cela, une petite déception du côté de William fichtner, qui, pourtant apprécié d'habitude, laisse ici un étrange sentiment.
Côté scénario, quelques imperfections communes à ce temps sont notables, mais cela n'empêche en rien de vivre le film à un rythme soutenu, intense et violent, et d'apprécier les détails et la magie Hard-SF de Blomkamp dans toute sa splendeur.
Points noirs, il en faut toujours malheureusement : Commençons léger, avec la VF déplorable de Sharlto Copley, en mode Nicolas Cage pas très (pas du tout même) dans son assiette.
Second point remarqué, il faut toujours que le personnage principal (ici Matt Damon), qui n'a plus rien à perdre, finisse par retrouver un amour perdu ou une cause qui vaille la peine de finalement rester en vie, pour en fait quand même se sacrifier à la fin pour cette pseudo-cause, phénomène dernièrement souvent employé et dérangeant.
Neill Blomkamp ré-affirme avec Elysium son talent pour la création de films coup de poing, tant par la cadence que par la portée de ses oeuvres.