Une bonne superproduction, avec de bons acteurs. Mais quel gâchis.
Si vous avez lu le livre, fuyez, vous serez déçu. Pourquoi oublier des pans entiers de l'histoire originale, les plus intéressants? Ou alors il fallait appeler ça autrement.
Si vous connaissez un peu les vrais faits historiques, vous allez vous énerver. Pourquoi donc élucubrer cette bataille du 11/11?? Les tranchées en pleine guerre de mouvement, les lance flammes dans les mains des Français, les chars sans infanterie autour, les paysans qui canardent des occupants désarmés, etc etc,
Des délires sans aucune valeur ajoutée à la fiction, c'est ça le plus navrant.
Pour apprécier le film à sa juste valeur il vaut bien comprendre les motivations qui ont poussé le réalisateur Edward Berger à porter cette œuvre à l’écran. Le film n’a pas pour vocation à être un documentaire sur la Grande Guerre mais un formidable message pacifiste, dans la même veine que l’œuvre de Remarque. Les historiens du dimanche seront certainement déçus mais ceux qui aiment le cinéma pour ce qu’il est – un art – comprendront la beauté du film, son importance et son originalité qui vient en partie du fait qu’il s’agisse d’une production Allemande.
Il est vrai qu’en France, notre esprit Cartésien nous pousse à aimer l’histoire pour tout ce qu’elle a de plus ennuyant et on s’attarde trop souvent sur la chronologie des évènements, la reconstitution qu’il en est fait, les chiffres, la véracité et la mesure du propos. Demandez à des guides de voyages étrangers, ils vous diront que les Français sont toujours ceux qui posent le plus de questions a vous glacer le sang : « à quelle date ça s’est passé ? Qui a tiré le premier ? Combien de soldats ? » Si c’est ce que vous cherchez passez votre chemin, le film en appel aux émotions. Alors de grâce débrancher un instant votre cerveau et regardez ce film avec votre cœur pour en tirer la quintessence et ressentir un instant – si tant est que cela soit possible depuis son canapé – ce que subirent ces millions de gens qui partirent au front. Les images sont sombres, brutales, sans concession dans la retranscription des horreurs de la Première Guerre Mondiale. La bande son raisonne sans relâche comme le bruit sourd des usines a obus. Toute la technique est au service de l’immersion et des émotions qui en découlent.
Plus encore – et c’est la toute l’originalité du film – on guette dans ce vacarme le soubresaut d’une vague d’héroïsme ou de patriotisme qui viendrait ternir le propos. Lorsque des soldats Allemands capturent une tranchée Française façon Call of Duty, on se dit, ça y est, il s’agit d’un énième film de guerre Hollywoodien empreint d’héroïsme. Le doute ne dure qu’un instant des lors qu’un convoi de chars fonce sur la tranchée anéantir les maigres progrès de l’infanterie. Ces monstres de métal, délibérément gigantesques, rappellent étrangement l’Elephant Celebes, peinture de l’artiste Allemand Max Ernst et ancien soldat du Reich, qui aura survécu à cette guerre et en sortira avec les mêmes traumatismes que Remarque. Cette scène – comme bien d’autres à travers le film - met en exergue l’absurdité d’une guerre ou le soldat n’est que bien peut de chose, ou tout instant de bravoure n’est finalement qu’instinct de survie avant la prochaine souffrance.
Il aura donc fallu un film Allemand pour nous rappeler que l’écrasante majorité des soldats de la Grande Guerre accueillirent l’Armistice non pas avec le sentiment du devoir accompli mais celui d’avoir été le témoin d’une folie qui – espéraient ils – ne se reproduirait jamais. Un tel film n’aurait pu être produit que par l’Allemagne ou la France, tant les deux pays partagent le même souvenir traumatique de cette guerre – a quand d’ailleurs une adaptation d’un Voyage au bout de la nuit ? De part et d’autre du Rhin nous ne parlons jamais de victoire ni de defaite mais toujours d’armistice, de paix, d’hommage aux soldats – inconnus d’ailleurs – de la honte de nos dirigeants pour nous avoir entrainer là-dedans. Qui oserait prononcer le mot de victoire après une telle boucherie ? Trop souvent malheureusement nos amis Britanniques, Américains ou Russes se plaisent à exalter le patriotisme et un chimérique héroïsme de guerre dans leurs productions cinématographiques. Il fait bon de voir un film de guerre sans héros autre que la paix.
Balayons déjà la critique sur le scénario. Effectivement il s'agit d'un faux remake du chef d'œuvre de 1930 (Lewis Milestone) adapté d'un bouquin de d'Erich Maria Remarque. Un réalisateur a parfaitement le doit d'adapter un livre comme bon lui semble. Néanmoins le film de 1930 était pacifiste, celui-ci ne l'est pas, c'est un peu dommage. Ceci étant dit, on peut parler du film dont la réalisation est époustouflante avec des scènes de combat d'un réalisme poussé à son paroxysme, jamais le terme de chair à canon n'avait été autant illustré. Les acteurs sont très bons notamment le héros interprété par Felix Kammerer. Evidemment il y a des longueurs, dans les moments calmes, c'est obligé dans un film de 150 minutes, il faut bien se "reposer" entre deux scènes de boucherie militaire. Reste à savoir si ces moments calmes sont bien gérés, j'ai des doutes… Des défauts, certes, mais ce film n'en reste pas moins un grand film de guerre.
L'histoire est simple. Trop simple. spoiler: Des jeunes gens à peine sortis de l'enfance et pas encore entrés dans l'âge adulte, dont le personnage principal Paul Baümer, se font monter le bourrichon dans leur lycée par un vieux schnoque va-t-en-guerre afin qu'ils se portent volontaires pour la première mi-temps de la grande boucherie mondiale. «L'ennemi très très méchant. On est vachement super cool. Dieu avec nous. La maman patrie qu'il faut sauver, toussa!». Tout un programme. Voilà donc les jouvenceaux sur la route, confiants et joyeux, youpladi youplada, exaltés par la perspective d'une saine vie au bon air dans les riantes contrées françaises où la ferraille vole bas en généreuse quantité. Après c'est la guerre, pas celle de leur imagination, bien dégueulasse et terrifiante où ils essayent tant bien que mal d'exister dans la boue, le sang. Plutôt mal que bien d'ailleurs. C'est toujours la même chose. L'horreur est humaine.
Troisième adaptation du célèbre manifeste pacifiste qui n'a jamais empêché aucune guerre. Faut croire qu'on aime ça dans le fond. La première date de 1930 et avait rencontré un franc succès à l'époque, Oscar et tout le tremblement. L'accueil en Allemagne avait alors été un peu plus mitigé, on se demande pourquoi. Une seconde, en 1979, moins célèbre car conçue pour la télévision mais néanmoins de très bonne qualité, avec Ernest Borgnine dans le rôle de Kat. Puis cette dernière. Qui ne fait pas dans la dentelle, c'est le moins qu'on puisse dire. Ne nous mentons pas, le scénario a sérieusement pris la tangente par rapport au bouquin. Mais quelle baffe que cette impressionnante immersion. Et en allemand, ce qui le fait très très bien. Le spectateur est projeté au milieu du carnage. Et ça ne donne vraiment pas envie. Dommage que des invraisemblances viennent ternir le tableau.spoiler: Une meute de Saint-Chamond dans un "pays de personne" complètement détrempé sans infanterie collée aux basques. L'utilisation massive de lance-flammes par les franzosen format trop-facile-qu'on-vous-fait-rôtir-les-miches-et-bien-à-découvert-en-plus, les longues ballades bucoliques peinardes derrière la ligne de front (comme dans le pansement féministe de TF1 "Les combattantes") mais qui à l'époque, sans laissez-passer, pouvait conduire en express le biffin de base au mitard sans toucher 20000 quand ce n'était pas au poteau. Et enfin l'action située dans les tout derniers jours du conflit.
Cela reste un film très correct. Décevant un peu quand même. Long aussi. Comme la guerre probablement.
Film qui respecte l'idée fondatrice du roman pendant la première heure avant de basculer dans l'esthétisation de la violence lors d'un assaut de tranché. Le réalisateur rajoute de l'action( pour que le spectateur ne s'ennuie pas?), mais en glorifiant ses personnages, il inverse le propos du roman qui se voulait pacifiste. La maladresse des premiers combats fait place à une forme d'héroïsme imbécile qui annule la réflexion originale de l'auteur. Quant aux scènes entre les diplomates, elles apportent une dimension politique totalement absente du récit et, là encore, contraire à l'esprit de pacifisme que portait le livre d'Erich Maria Remarque. Si on avait voulu trahir le roman, on ne s'y serait pas prit autrement: faire d'un écrit antimilitariste une sorte de survival ponctué de de clichés grotesques.
C'est plutôt bon et d'un point de vue technique le film n'a rien à envier aux plus grosses productions américaines, la photographie, les décors et les scènes de combats sont plutôt réussies. D'un point de vue historique ce n'es sûrement pas ultra réaliste, le film voulant avant tout montrer les absurdités de la guerre et les objectifs de mission parfois futile, les généraux n'hésitant pas à sacrifier des milliers d'hommes pour quelque mètres de terrain. Globalement un bon film sur la première guerre mondiale, pas aussi intense et réussi que "Les sentiers de la gloire" mais tient la dragée haute à "1917 ".
Un fois n'est pas coutume, un film sur la 1ère guerre mondiale et du côté Allemand !! L'histoire est intéressante jusqu'à l'armistice et un dernier assaut inutile !! Quelques longueurs malgré tout dans le 2ème acte mais certaines scènes sont superbement photographiés et rythmés !!
L'angle d'attaque, qui se focalise sur les jeunes soldats inexpérimentés qui vont à la guerre la fleur au fusil est diabolique. Cela met en évidence d'une manière percutante l'inanité de la guerre. On découvre la gestion des vêtements et des chaussures des tués au profit des nouvelles recrues. 40000 tués par semaine du côté allemand dans l'année 1918! Les combats dans les tranchées et sur les champs de bataille sont efficacement réalistes (exemple des chars qui écrabouillent les soldats dans les tranchées, de la boucherie!). Quelques scènes humanistes s'opposent à l'attitude indécente des généraux va-t-en-guerre irresponsables (accentuée par l'écoute d'un extrait de l'opéra La WALLY de Catalani)! Efficace mais un peu trop long!
Le livre Im westen nichts neues, écrit par Erich Maria Remarque, était une dénonciation pacifiste, inspirée par son vécu réel, de la première guerre mondiale (se rattachant ainsi à un courant important de la littérature de langue allemande de l’entre deux guerres, avec notamment Hermann Hesse et Stefan Zweig). Son ouvrage sera brûlé par les nazis, et son auteur déchu de sa nationalité allemande.
Il avait déjà été adapté au cinéma, à d’autres époques (1930 et 1979). Cette nouvelle version, signée par Edward Berger, montre de manière réaliste et sobre l’horreur et l’inutilité de cette guerre de tranchées, en se focalisant essentiellement sur les jours précédant l’armistice. Point d’héroïsme comme dans le cinéma américain, point de lyrisme comme dans le cinéma français : juste de la faiblesse, du désarroi et de la peur. On est bien éloigné de la caricature des soldats allemands, et il est certes intéressant de voir représenté un point de vue germanique, moins fréquent au cinéma que les points de vue français et américain, sur cette guerre. Les acteurs sont tous remarquables dans leur transposition à une autre époque, et la photographie des paysages emplis de brume est très belle.
Une scène caractéristique du film (en son milieu) me semble celle d’un soldat allemand qui, après avoir poignardé un Français au corps à corps, se trouve soudainement plongé dans un océan de remords et d’effroi. C’est cette expérience là, combien paradoxale sur le plan moral, dans son application de l’impératif kantien du devoir, mais sa contradiction au premier commandement de la religion judéo-chrétienne, cette expérience douloureuse que certains Allemands ont vécu et ne voulaient plus revivre, en voyant la guerre comme une absurde et vaine calamité de leur existence, désolante et sordide.
Une grande réalisation, surtout question décorum, les moyens se voient à l écran, c est immersif surtout dans les premières minutes et c est déjà pas mal. Une certaine qualité donc qui se voit a l écran pour reproduire le contexte et les batailles avec réalisme. Pour le scénario, l originalité est sans doute le point de vue allemand dans les tranchées de 14-18. Des réserves en revanche quand à la réalité historique : l attaque le 11 novembre (vraiment ??), les français avec des lances flammes (n importe quoi ...), est on réellement proche du roman ? Bon enfin à quelques écarts historiques près ça reste une réalisation impressionnante surtout dans cette restitution un champs de bataille de première guerre mondiale, le reste est relativement convenable question scénario et jeu d acteurs, sans être exceptionnel cela permet de suivre ces parcours.
Je viens de voir le film en Suisse. Il me laisse un gout amer. Tout débute bien. Bons décors, bons acteurs, réalisme des combats. Malheureusement et de facon assez incompréhensible, tout est gaché aprés la 1ere demi-heure par un scenario juste abracadabran, qui ne suit juste pas l'oeuvre originale.Liste des incongruité:spoiler: Paul garde son casque transpercé d'une balle pendant 18 mois, utilisation des lances flammes par l'armée francaise en Nov 18, . Les paysans francais sur la ligne de front possedant moulte volailles et betail en plus d'un fusil et qui s'attaquent aux allemands venant les voler. Le general allemand qui lance une attaque le 11 Novembre 1918 a 10h45 (ridicule)...et les soldats obéissent. ..Au vu des performances des soldats francais dans le film, on se demande comment ils ont gagné la guerre (c'est presque insultant), et pour finir,spoiler: un epilogue ou on nous raconte que le front n'a pas bougé depuis 1914 alors qu'en Nov18, les allemand etaient en retraite rapide et que la France etait quasi libérée . Quel dommage, ils avaient un scenario tout fait (et quel scenario), visblement un bon budget, de bons acreurs et ai final ils tombent dans le ridicule. Vraiment dommage...
Non c'est raté. Les incohérences empêchent de rentrer dans le film. Qu'elles soient historiques (lances flammes par dizaines, soldats envoyés au front sans une minute d'entrainement, grandes charges de la dernière heure, jusqu'a 15min de l'armistice...), logiques (des paysans francais avec ferme, animaux et armes en zone occupée proche ligne de front... Et tirent sur des allemands en prime...) ou de mise en scène (clairement, le nombre de mecs qu'on nous montre se préparer et monter à l'assaut n'est pas cohérent avec celui qu'on nous montre mourir, puis en réchapper... Certains ont du se relever entre temps quoi :)). Pour le scénario, supposé montrer l'évolution du personnage principal (je rappelle que c'est ca le but du film, comme les précédents et le bouquin) , c'est pire. Il passe de la fleur au fusil à la désillusion du front en 15 min de film, puis ellipse de deux ans et il est toujours aussi émotif (alors qu'il devrait être blasé) avant d'évoluer vers la bête de guerre (rage de voir ses potes sont mourir??) Pour finir en... (Si quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il éprouve dans sa derniere scene, quand il sort du bunker, parce que du coup, c'est pas clair... L'évolution du perso est beaucoup plus cohérente dans le bouquin et dans le film de 79... Il aurait fallu prendre le temps d'installer les choses puis de lui faire faire un parcours dans la guerre (patriotisme au lycée et pdt ses classes au début, permissions, batailles, blessures et hopitaux...) Pour le faire évoluer. A la place de ca on a un mec qui reste au même endroit, avec des dialogues interminables et convenus visant à nous faire ressentir son attachement pour ses camarades, entrecoupées de scènes de baston d'une qualité moyenne (bande son naze, volonté d'esthétique raté en comparaison de 1917...) et autres incohérences qui font que même en faisant des efforts, on ne rentre pas dedans. C'est aussi très très manichéen, mais bon ca je passe outre... La nuance dans tranchés? Peut être un peu dans joyeux noel (mais le thème s'y prette) mais j'en ai pas vu dans les sentiers de la gloire. Bref, revoyez plutot le film de 79.
Assez étoné par la note décernée par Allociné. Je trouve ce film mauvais pour plusieurs raisons, pas de fil directeur. Un camp bien trop choisi comme souvent, s'attendre à ce que chaque combat ce soit le soldat allemand qui l'emporte... Pas de dialogues interessants ni de situations notables pour donner le change lors de ce film.