Comment parler de ce film ? Bon, bon, bon...
J'avais des attentes énormes. Curiosité, peur, enthousiasme, tout ça se bouscule dans ma tête depuis que j'ai vu la bande-annonce de The visit il y a quelques mois. Plusieurs raisons à cela.
J'aime beaucoup M.Night Shyamalan, et pourtant je n'ai jamais vu un réalisateur autant sur la pente fatale depuis ses débuts. Ses trois premiers films sont connus pour être géniaux. Personnellement j'ai beaucoup aimé Signes et moins Incassable, Sixième sens faisant juste partie de mon top 10 au niveau cinématographique. Après sont arrivés Le Village, décevant par sa fin, La Jeune fille de l'eau, que je n'ai pas vu, Phénomènes, pas trop mal malgré un syndrôme de la fn bâclée encore une fois, Le dernier maître de l'air, mauvais et After Earth, à vomir. Bref, tout un programme.
Donc quand j'ai vu que cette homme revenait aux fondamentaux avec le suspense, et même la peur ici, avec une ambiance malsaine, un thème innovant, tout en s'essayant au style "documentaire", j'avais une hype immense.
Et nous y voilà !
Les débuts sont désespérants, les dix premières minutes servant à présenter les personnages étaient sans doute les plus longues de ma vie, et ce jusqu'au premier soir dans la maison de papi et mamie, où selon moi tout commence. Et après ça j'ai compris...
J'ai compris que M.Night Shyamalan avait toujours son talent quelque part au fond de lui et qu'il hésitait à le faire ressortir pleinement, brutalement, comme il le faisait dans Signes, en assumant es idées et son ambiance jusqu'au bout, avec même une musique (présente ici aussi) flippante.
Néanmoins, The visit marche pendant quasiment toute sa durée. Les évènements s'enchaînent, crescendo, on a peur, on est tendu, toutes les phases nocturnes sont à s'agripper au siège tellement on ignore à quel point les choses peuvent vous surprendre, et je tire mon chapeau à Deanna Dunagan, qui malgré son âge sans doute avancé, livre une prestation étonnante, de même pour les jeunes enfants s'en sortant pas mal pour des quasi premiers rôles.
Tout ceci étant dit, tout le monde connait par coeur le gimmick du cinéma de Shyamalan. Chaque film a son twist, et celui-ci est réussi, inattendu, mais arrive beaucoup beaucoup trop tôt. Tellement tôt que la fin de l'oeuvre est ratée, et c'est bien dommage.
Le réalisateur a essayé de faire un ending très différent de ce qu'il fait d'habitude, un ending louable, mais qui n'a rien à faire dans un film d'épouvante qui réussissait jusque-là à sincèrement nous inquiéter. Un syndrôme Insidious 3 en quelque sorte qui m'a fait sortir de la salle autant rassuré que dépité.
Avec un peu de recul, je me rends compte que le scénario à quelques soucis, que l'on comprends sans doute uniquement à froid, mais qui font tout de même méditer. Je dirais, pour ne pas spoil, que le long-métrage vous fait croire à quelque chose durant tout son long, quelque chose de surnaturel si on y pense, et ceci ne colle pas du tout avec le film dans sa globalité.
Cependant, rassurez-vous, The visit est plutôt bon. On pourra reprocher à M.Night Shyamalan d'y avoir été avec la pédale de frein, mais on ne pourra pas se cacher que ce sont les premières notes d'un retour, je l'espère, en fanfare.