La famille, le cinéma en aura fait le tour, c’est un domaine dans lequel je m’y connait mais surtout dans lequel je me complais cinématographiquement parlant. Les films que je préfère abordent le sujet, notamment Le premier jour du reste de ta vie. Si ce n’est pas par le sujet en lui même que je suis conquise, c’est surtout par l’originalité de chaque famille. J’y trouve des ressemblances avec la mienne mais surtout dans ce qu’elle aurait pu être. Plus que la famille, c’est l’amour qui préoccupe les réalisateurs et scénaristes, la quête de ce dernier, le besoin de le garder, comment réagir quand il s’en va. La famille et l’amour, sont les deux sujets principaux de Et soudain, tout le monde me manque.
Certains trouveront le thème déjà visité, mais c’est avec une certaine originalité dans l’essence même des personnages que l’histoire se joue. Sous des airs de père absent, Eli soit Michel Blanc, veille sur sa famille à sa façon, quitte à passer pour un pervers, avec ses obsessions bien à lui. A 60 ans, il entame, avec sa dernière femme, une grossesse ; une nouvelle qui surprend ses deux filles : Dom (Florence Loiret-Caille) et Justine (Mélanie Laurent). La première cherche à adopter, la seconde se cherche.
C’est avec brio que Jennifer Devoldere réalise ce film, ayant déjà travaillé avec Mélanie Laurent dans Jusqu’à toi, elle lui offre une fois de plus un rôle taillé à son talent. Les idées présentent dans ce long métrage sont bien trouvées, notamment pour les oeuvres de radiologie d’Hugh Turvey, les dialogues sont soignés, les répliques drôles, quant à l’esthétique même du film, j’aime. Sans rentrer dans le style de Les amours imaginaires, ont est dans une esthétique des émotions, lorsque le coeur bat à s’en rompre, la lumière s’estompe et se renforce, lorsqu’il serait bon de pleurer, il pleut. D’ailleurs, il fait plaisir de voir un film où il pleut plus qu’il ne fait beau, un petit air de Normandie…
Ce film est un divertissement tout à fait honorable, malgré quelques fausses notes dans le choix des acteurs secondaires, j’aime à voir qu’on peut faire des films sans que ce soit des blockbusters américains, ni des niaiseries typiquement françaises, ni même des courses de voitures. J’aime pouvoir sentir que je pourrais avoir ma place dans le film, ici, c’est le cas, du quotidien qui n’en ressemble en rien parce que plein de poésie, de situations grotesques et d’humour.
De plus, un petit Nina Simone dans la bande-son n’a jamais fait de mal à personne.