Il faut bien l’avouer, quand on parle cinéma on en pense tout de suite à Hollywood, et ce, que l’on soit américain ou non. Or quand on ne l’est pas il est difficile dans ces conditions d’essayer de réaliser un film dédié à l’exportation. Cependant au fur et à mesure que le temps passe de nouveaux pays créent la surprise en sortant un film qui explose mondialement, comme par exemple le Japon avec The Ring, la Corée avec Old Boy, l’Espagne avec REC, la Thaïlande avec Ong-bak, et j’en passe…
Il y a quelques temps la Russie faisait déjà parler d’elle en sortant Nepobedimyy, honteusement renommé, pour des raisons commerciales, « Russian Transporter ».
Arrive donc maintenant une nouvelle production Russe, L’Eclair noir (Chernaya Molniya en VO), et qui fait déjà beaucoup parler d’elle, étant donné que c’est le premier film de ce pays mettant en scène un super-héros.
Dima, étudiant à la FAC, est de classe moyenne. Rêvant d’une voiture pour impressionner les filles, mais malheureusement sans le sous, il devra se contenter de la Volga lui étant offerte par ses parents le jour de son anniversaire. Généreux, mais pas tout à fait ce qu’il attendait. Imaginez-vous vous voir offrir une 4L et devoir aller à la FAC avec, côté sex-appeal il y a plus efficace. Cependant les choses changeront du tout au tout pour Dima, sa voiture étant en fait alimentée par un réacteur surpuissant, le « nano-cataliseur », la rendant capable de voler. Evidemment un tour en appelant un autre Dima se retrouvera poursuivit par une bande de méchants scientifiques voulant utiliser ce moteur à des fins commerciaux.
Il ne faut pas se leurrer, le film n’apporte rien de particulièrement nouveau au genre, lorgnant du côté de Spiderman 1 et 2, le héros voulant une voiture pour impressionner celle qu’il aime, le scientifique qu’il admire étant en réalité son ennemi, plus d’autres similitudes importantes (que je ne vous dévoilerais pas, ne voulant pas vous spolier le film) mais il n’en est pas moins divertissant et cumule les scènes cocasses qui vous feront vous payer une bonne tranche de rigolade.
On ne peut également qu’être admiratifs en voyant ce que peuvent faire les étrangers avec si peu de moyen, le film n’ayant coûté que 15 millions de dollars, or les effets spéciaux sont vraiment au top, sans non plus faire dans la surenchère inutile (pour comparaison Bienvenue chez les Ch’tis en a coûté autant). La mise en scène, la photographie, le scénario, la bande-son, de même que le jeu des acteurs n’en sont pas en reste, à tel point que l’on en oublie tous les clichés de la Russie que l’on peut voir au cinéma, et s’il n’y avait pas les écritures cyrilliques un peu partout on finirait même par croire que le film est un blockbuster américain.
Dmitriy Kiselev et Aleksandr Voytinskiy, qui l’ont écrit et réalisé, nous livrent leur premier film et s’annoncent comme très prometteurs. Et même si le film a un léger côté de déjà-vu on ne peut s’empêcher d’en redemander, croisons donc les doigts pour une éventuelle suite.
Mention spéciale pour la scène finale, qui sans vous en dire plus, en met plein les yeux et sait se montrer digne des meilleures super-production américaines.