Antoine Fuqua réalisateur du très bon Training Day revient avec Denzel Washington dans ce thriller noir. Il est très difficile de juger ce film tant il est imparfait, mais possède qualités que l'on aimerait voir plus dans les films du genre. Pourtant, il ne parvient jamais vraiment à décoller, et ce à cause d'une durée peut-être trop longue, d'une mise en place assez lente, et d'une overdose d'esthétique qui a tendance à surpasser l'histoire même et les personnages. N'est pas Michael Mann qui veut. Antoine Fuqua semble vouloir se distinguer des films d'actions où tout tire à tout va, où le scénario semble être laissé de coté pour laisser place à du spectaculaire souvent irréaliste. Drôle d'ironie après sa Chute dans la Maison Blanche, qui doit être le meilleur exemple. Mais avec Equalizer, il tente de rendre hommage à la série des années 80 en cherchant davantage la beauté extérieure qu'intérieure. Et en soit, il en ressort des qualités évidentes : le film est magnifique, dispose de plans simples mais très beaux, d'une photographie exemplaire, et de scènes d'actions oppressantes. Fuqua ne lésine pas sur les ralentis aussi, qu'il utilise comme pour créer un symbole, une ambiance qui n'est pas sans rappeler le thriller sud-corréen, pour appuyer davantage sur la classe pure de Washington et le drame dans lequel il se morfond. Tout ça c'est bien beau, c'est fort, la musique rock en rajoute davantage mais on pourtant on ressort du film sceptique. Car tout ce que l'on a vu n'est au final qu'un thriller à la beauté folle, mais le scénario est très basique et vu des milliers de fois, les personnages n'ont pas vraiment de personnalité, même le personnage principal, homme au mystérieux passé jamais dévoilé, dont on a parfois du mal à éprouver de l'empathie étant donné qu'il na raconte jamais rien. Les russes, symbole de l'ennemi des américains, ne sont que des bêtes sauvages sans intelligence, et le contenu du film est plutôt vide et assez lent. Fuqua ne parvient à trouver un juste milieu entre l'esthétisme du film et sa force scénaristique. Ne mettre que 3 scènes d'actions, pourquoi pas, mais il faut savoir les combler avec un développement des personnages et une ascension dans l'histoire. Mais ça stagne très vite et on comprend rapidement que notre Denzel Washington va gagner. L'introduction est pourtant très clean, elle présente les personnages un par un, sans en faire trop, mais très vite on tombe dans une sur exploitation de l'esthétisme. C'est dommage car au final on s'ennuie souvent et le scénario peine à tenir. Les autres acteurs sont donc difficiles à juger vu qu'on ne les voit que très peur. Mais il faut avouer que Denzel Washington a toujours son charisme et sa classe insurmontables. Mais il en faudrait plus pour nous impressionner. Antoine Fuqua en est largement capable et il faut espérer qu'il gardera à l'esprit cette espèce d’atmosphère utopique dans un monde malsain, en l'équilibrant de manière juste avec l'histoire.