2006 : "Brothers"; 2007 : "After the wedding"; 2008 : "Nos souvenirs brulés"! Vous en connaissez beaucoup des réalisateurs ou des réalisatrices capables d'aligner en 3 ans 3 films de suite d'un tel niveau ? Personnellement, je n'en vois guère ! J'ai donc bien rigolé quand l'Oscar du meilleur film étranger a été attribué à "Revenge" de la danoise Susanne Bier, alors que nos chers critiques français n'avaient d'yeux que pour "Incendies" ou "Biutiful". Dans "Revenge", Susanne Bier s'attaque à un "gros" sujet : face à la violence exercée par des individus ou des groupes d'individus (gros beauf bas du front, dictateur et ses sbires, gros bras de cour d'école), face à ces forces brutales qui pourrissent la vie de nombreuses communautés, que faut-il faire ? Tendre l'autre joue, pratiquer la loi du talion ou, entre les 2, utiliser ce qui, petit à petit dans l'histoire de l'humanité, a pris une place de plus en plus importante face à ce genre de problèmes : la loi, la police, l'ONU ? S'attaquer à un tel "gros" sujet, c'est bien, le traiter avec tact, avec intelligence, sans parti pris, c'est encore mieux. Prenez des spectateurs au hasard : il n'est pas certain qu'à la sortie du film, ils aient tiré les mêmes conclusions quant au choix à faire quand on se trouve confronté à la violence bestiale. Par exemple, certains vous diront que lorsque le père de nationalité suédoise est giflé sans raison par un gros beauf xénophobe tendance FN, il a raison de montrer à ses enfants que c'est lui qui a "gagné" en ne répondant pas à l'agression. D'autres vous diront au contraire que les événements qui vont suivre et qui tournent au drame sont dus à cette absence de réaction et qu'il aurait dû, au minimum, se tourner vers la police pour qu'enfin ce gros beauf cesse de pourrir la vie des autres. Alors, vous, qu'en penserez vous ? En tout cas, ce film remarquable est servi par une distribution exceptionnelle : en plus des 2 gamins, très bien choisis, on trouve Ulrich Thomsen ("Brothers", "Festen", etc.), le suédois Mikael Persbrandt et Trine Dyrholm, déjà remarquable dans "en eaux troubles". On peut le dire : la BIER danois est de grande qualité !