Plus qu'un film, mais plus qu'un documentaire aussi, Sababou inaugure un nouveau genre de production, entre oeuvre d'art graphique et témoignage incandescent d'une réalité 'No Comment'.
Ici le spectateur est mis en décalage: décalage dans la forme, où l'on se retrouve observateur d'un monde que l'on croyait connaître et décalage sur le fond, sur des préjugés littéralement balayés, où du moins bousculés, sur des africains que l'on croyait simplement pauvres voir miséreux, mais surtout mendiant de l'aide internationale et non pas dynamiques, preneurs d'initiatives et porteurs de projets.
Ce film porte en lui un message extrêmement fort, qui touchera chacun d'entre nous: avec peu, on peut faire beaucoup. Avec de la bonne énergie, de l'organisation et surtout avec la foi, laïque ou religieuse, on peut faire d'énormes choses. D'autant plus importantes que sa situation personnelle, familiale, est modeste et que ces engagements représentent autant de choix, et pas des sacrifices.
En tout cas pas pour ces quatre héros des temps modernes qui, comme l'a souligné la réalisateur, trouvent tout à fait normal de mettre leur temps et leurs talents au service de projets culturels et citoyens, porteurs de sens et d'espoir.
Enfin, ce regard porté sur l'autre, dans ses difficultés, ses contrastes, ses attentes, ses espoirs, invite à la tolérance. Chacun agit en public d'une certaine manière mais il ne faut jamais préjuger des difficultés personnelles qu'il ou elle rencontre.
Après avoir vu ce film, on n'a plus qu'une envie: se rapprocher de telles personnes engagées et dévouées à leur cause pour se réchauffer à lueur de leur espoir et, pourquoi pas, capter l'étincelle qui enflammera notre apathie, nos hésitations et (re)faire de nous des porteurs de feu sacré.