Knight of Badassdom est le deuxième film que je vois dans le registre jeu de rôle après Astropia. Ici on est plus dans la grosse comédie potache bien matinée de gore, bref dans la série B bien assumée, et quoiqu’inférieur à Astropia, plus audacieux, ce film est un divertissement tout à fait sympathique, et peut-être plus spécifiquement dédié aux geeks.
Les acteurs sont tout d’abord pleins d’enthousiasme et très plaisants à suivre. Ils collent globalement très bien à leurs rôles respectifs, notamment Steve Zahn mémorable dans le rôle de ce mage qui s’y croit. Il est bien entouré par un solide Ryan Kwanten, qui reprend bien le flambeau dans une deuxième partie plus centrée sur lui. Peter Dinklage complète se casting principal, en intervenant dans quelques passages sympathiquement gratinés. En revanche le casting féminin est clairement sous-exploité, surtout Margarita Levieva. C’est toujours un peu dommage quant on sent que l’acteur ou l’actrice est là pour assurer un quota, et Levieva semble là pour assurer un quota féminin, qu’elle partage avec Summer Glau, mais là aussi dans un esprit un peu prétexte. En plus Levieva en jette en princesse guerrière, il aurait été amusant de plus la mettre en avant.
Le scénario n’est pas toujours concluant. En fait Knight of Badassdom dispose d’une excellente première partie, souvent très drôle, et réaliste. Ensuite la deuxième partie part un peu en vrille. L’idée était bonne, mais le déroulement est assez laborieux. Le film devient moins drôle, même si heureusement c’est compensé par de l’horreur gore réjouissante, l’aspect jeu de rôle perd un peu en force au profit d’un film d’horreur plus classique, et la conclusion est plutôt décevante. En fait cette deuxième partie s’en tire vraiment par son orientation bon gore qui tache, mais je pense que le changement de ton entre les deux parties du film est vraiment brutal, et j’ai senti une cassure qui m’a relativement refroidi dans mon enthousiasme, en milieu de métrage.
Visuellement il n’y a pas grand-chose à redire. Lynch se débrouille bien, arrivant notamment à donner du sens à sa créature sur la fin, ce qui n’était pas gagné, et il y a quelques séquences gores terriblement efficaces (le premier meurtre de la créature est juste exceptionnel dans sa réalisation). Les décors tiennent la route, surtout que le film n’avait pas de gros moyens, et le scénario est tel que même si la reconstitution n’est pas terrible cela au contraire parait plus réaliste et crédible. La photographie est aussi tout à fait correcte, de ce point de vue donc pas de souci. C’est encore le cas des effets visuels, avec des scènes violentes très bien faites, et une créature finale à l’ancienne qui ne fait vraiment pas pitié, et qui, outre sa méchanceté, a aussi un look réussi. Quant à la bande son elle est dans le ton du film, jeune, punchie, hard, mais elle aurait pu être plus présente.
En clair Knight of Badassdom est réussi. Malgré tout il n’a ni la finesse ni les ambitions d’Astropia, outre quelques défauts annoncés que le rende plus quelconque. Toutefois il est clairement plus « badass » en reprenant le titre, et du coup il est moins grand public à mon avis, assumant une dimension gore bien palpable. Les deux forment en tout les cas un bon complément dans l’exploration de l’univers des jeux de rôle, un bon diptyque, et ils méritent le visionnage. J’ai hésité à lui mettre 3.5, mais il mérite 4.