Quel désappointement d’avoir raté Chico & Rita lors de sa sortie en salles ! Néanmoins, l’envie de le voir aura augmenté au fil des mois pour finalement aboutir au DVD. Nettement à la hauteur de mes attentes – si ce n’est plus –, Chico & Rita est même l’un des meilleurs films d’animation vu depuis longtemps. Tout commence lorsque Chico, humble cireur de chaussures, se voit absorbé par une réminiscence tragique. Un amour perdu. Regagné, puis reperdu. Il faut savoir que, dans Chico & Rita, la présence mélancolique du mélodrame hante chaque scène, vibrant aux rythmes du bebop. D’ailleurs, la musique est une des bases même du film, et pour sûr, ce fondement est un immense atout pour quiconque aime le jazz. Autre qualité qui ne peut laisser indifférent, c’est bien évidemment la qualité graphique qui rend chaque plan si agréable à regarder, si unique, si dépaysant… Les évènements de Chico & Rita se déroulant à Cuba, il était donc quasiment indispensable pour celui-ci d’avoir cette puissance exotique – chose qui était d’emblée acquise pour ce long-métrage, de par sa musique et son origine hispanique. Par ailleurs, les réalisateurs n’auront pas manqué de retranscrire la misère omniprésente des rues de Cuba, qui rentre grandement en contraste avec les néons clignotants à perte de vue dans un Las Vegas peu soucieux d’une égalité des richesses. Cette retranscription est d’autant un succès que le triste sort qui s’applique à Cuba semble aussi affecté à ses habitants. En effet, tandis que Rita parvient à goûter aux joies de la célébrité aux Etats-Unis, Chico peine à surmonter tous ses malheurs, survenus les uns après les autres. En conclusion, Chico & Rita, avec ses superbes dessins et une animation réussie, est un véritable ticket pour le Cuba des années 50, de par sa musique et sa puissance romanesque qui lui confèrent un charme indiscutable.