Si "Si tu tends l'oreille" se raccorde plus au genre du teen's movie, il trouve tout son intérêt quand il répand dans ces corps toute l'eau de la poésie. Loin d'être une fresque simpliste, c'est un conte très élaboré, une ode à l'amour, la connaissance, le hasard, et ce qui touche au mystique.
Le film suit la petite Shizuku, une jeune collégienne passionnée par la lecture qui dans une mystérieuse boutique d'antiquité, découvre l'existence de ceux qui vont changer sa vie.
Le film sort en 1995, trois ans avant le décès de son réalisateur, Yoshifumi Kondo dont il s'agit du premier long métrage. Un premier long métrage qui malgré les aires fantastiques que lui donne son affiche est d'une simplicité rare, dressant simplement un portrait féminin et doux d'une jeune fille dont la vie prend des virages et des visages, sans pour autant délaisser une richesse phare, une richesse, où le pur produit d'une imagination prodigieuse. Car ici, entre la musique, l'aspect visuel incontournable, la sympathie de chaque séquence, se glisse une magie quasiment inqualifiable et belle comme l'aube. Faisant également magnifiquement le mélange entre l'onirisme et la beauté du quotidien, un quotidien pas comme les autres ou la redondance de la bibliothèque devient quasiment invisible, et où le twist met à nu une beauté flagrante.
L'histoire est simple, peu innovante, mais belle, sans prétention, limpide comme un lac gigantesque qu'on traverserait à la nage en quelque seconde, mais aussi exaltante, comptant comme fidèle allié une animation transcendante.
Illumination du quotidien, révélation sur la sortie de l'enfance, douce brise pleine de personnalité… Simple et somptueux.