Il est tout à fait normal que la saga Twilight ait ses fans (que ce soit en livres ou en films). J’admets que certains puissent s’extasier devant la saga cinématographique alors que celle-ci n’a qu’un seul but commercial : ameuter les aficionados pour rapporter gros, sans se soucier de la qualité du film. Mais ce que je ne comprendrais jamais, c’est que des personnes apprécient même un minimum le 4ème opus ! Et pour cause, ce dernier se montrait tout ce qu’il y a de plus inutile (passer une heure sur des noces puis 50 minutes de blabla pour préparer une bataille qui ne durera que 3 minutes), avec des défauts tout simplement dégueulasses. À se demander l’intérêt qu’il y avait (à part gagner du fric) à diviser le dernier livre en 2 parties ! Quoiqu’il en soit, le dernier film est arrivé ! Qu’en est-il ?
Twilight – Chapitre 5 jugé comme le plus divertissant de la saga ? Juste parce que le film propose une séquence de bataille durant au moins 10 longues minutes (j’y reviendrai plus tard), certains osent dire que cet ultime opus possède du panache ? Nous n’avons pas du tout vu le même film alors ! Car, dès le début, le cauchemar du 4 recommençait : un générique d’ouverture qui sent le rose bonbon avec sa BO d’accompagnement, qui occupe déjà 3 minutes de film. Et puis, le festival de conneries continue ! Ce cinquième épisode reprenant donc là où se termine le 4, à savoir le réveil en gros plan façon Avatar de Bella. Pour rappel, la fillette (dire qu’elle est une femme est vraiment difficile à avouer) était considérée comme morte. Alors, comment réagi son mec pour une telle occasion ? Eh bien, il est content comme si de rien n’était et l’emmène chasser… S’ensuivra après pendant une bonne heure des séquences aussi débiles et inutiles que nous proposait déjà le 4. À savoir un bras de fer suivi d’un « je montre ma force en cassant un rocher », « coucher ensemble c’est tellement génial qu’on se demande pourquoi on arrêterait », » ma fille est tellement belle mais elle grandit vite »… Bref, on a l’impression de perdre autant de temps qu’avec le mariage, le désir de faire l’amour, l’action de ce désir, les noces et tout le tralala indigeste du film précédent. Une structure copiée qui se concrétise dès la vision d’Alice. Dès lors, après 50 bonnes minutes inutiles, le film prend également son temps à préparer la bataille finale, par le biais de blabla et de répliques aussi pointues qu’un jeu Pokémon. Le plus divertissant, certains disent ? Le 1 et le 3 était bien mieux, quelque part. Même le 2, pourtant soporifique, avait bien plus de qualité qu’ici !
Et puis, étant le dernier opus d’une saga aux nombreux fans, le film se doit d’être nostalgique. Du genre « c’est la fin, il faut se souvenir de toutes ces années avec nos héros ». Mais un tel procédé a pour but de faire rappeler ces moments, comme pour le dernier Harry Potter (où voyait les protagonistes, bien que vieillis, se retrouver à la voie 9 ¾ des années après, le tout sous la musique Leaving Hogwarts de John Williams). Pas d’imposer cette nostalgie. Erreur que fait Twilight – Chapitre 5, en usant d’un pouvoir discutable de Bella qui fait voir à Edward (et donc aux spectateurs) quelques minutes de moments romantiques du premier au dernier film. Pour finir sur 7 minutes d’un générique spécial, où sont montrés les acteurs de la saga toute entière. Non seulement ce procédé casse le côté nostalgique qu’il devait pourtant montrer, mais en plus, ce n’est qu’un final qui a été fait dans le but de meubler le film, prenant au moins 15 minutes de ce dernier.
Passons rapidement sur les défauts de ce dernier film, qui cumule ceux du 4ème : un incroyable manque d’ambiance, pompée par une BO sirupeuse faite de guitare et de piano ; des comédiens qui jouent de plus en plus mal (Kristen Stewart n’a jamais été aussi pitoyable, ayant des expressions aussi fades que du papier blanc), un montage loupé et une mise en scène ridicule qui rappelle par moment le travail effectué sur Les Feux de l’Amour (format « film pour ados »), des effets spéciaux vraiment dégueulasses… D’ailleurs, je voudrais m’arrêter sur ces derniers. Pas sur leur incrustation à l’écran, mauvaise (les loups et les courses en accéléré n’ont jamais marché et ce depuis le premier film), faisant penser au Dernier Maître de l’Air. Mais plutôt sur leur utilisation. Sur une utilisation, en particulier. Celle d’avoir rajeuni Mackenzie Foy, alors actrice de 12 ans, façon Jeff Bridges dans Tron : l’Héritage. Le visage de la comédienne a été scanné et ajouté sur le corps d’un bébé puis d’une fillette de 5-8 ans. Et franchement, c’est très moche à voir ! Vu la qualité des effets spéciaux, le côté numérique se remarque rapidement. Montrant à quel point la production du film s’est montrée fainéante, alors que pour les décennies passées, on se passait bien du numérique pour ce genre de détail.
Mais alors, pourquoi donner une note à ce film qui soit meilleure que le 4. Eh bien, juste pour la bataille finale ! Et pour cause, la seule fois où l’équipe du film ose une infidélité scénaristique (dans le livre, la bataille ne se résume qu’à la description d’une vision) en élargissant ce moment. Du coup, nous nous retrouvons avec une séquence vraiment plaisante à regarder (malgré de grotesques décapitations), où le réalisateur semble enfin prendre son pied avec une mise en scène véritablement énergique. Cette dernière se montrant, pour une fois, honorable. Malheureusement, ça ne dure qu’une dizaine de minutes…
Même si la torture prend fin, Twilight – Chapitre 5 fait autant honte que le 4. Aussi bien pour le cinéma tout entier que pour les fans. Si la plupart l’apprécient, ils sont dans l’erreur d’aimer un pur produit hollywoodien au travail cinématographique foiré de bout en bout, qui n’a fait qu’attirer de l’argent et de l’argent à gogo. Un projet d’adaptation qui aurait pourtant pu être meilleur (dans le sens regardable) s’il ne s’agissait que d’un seul film et non de deux (vu le nombre de séquences inutiles de ces deux parties). Si Twilight n’a jamais été une saga dans mon cœur, ce dernier opus n’est nettement pas celui qui me fera changer d’avis !