La saga "Twilight" est cultissime et aura permis au cinéma de démontrer que même la plus infâme des oeuvres peut conquérir son public. Bien que chaque chapitre soit loin de la réussite, voir même trés proche du néant abyssal, il y aura toujours des fanatiques qui s'agenouilleront devant ces fresques écoeurantes et incroyablement niaises issues de l'esprit probablement complexé d'une mormone renfermée. Quoique, l'on pourrait douter de voir dés le premier opus un vampire de cent sept ans s'éprendre d'une mineure distraite (pourquoi elle ? pourquoi lui ?) et attendre trois épisodes distincts (et pourtant tellement similaires) avant qu'ils se decident, dans un pur acte de pédophilie pour l'un, de passer aux choses sérieuses. Dans le deuxiéme, un loup garou faisait son entrée, rompant l'harmonie au sein d'un couple ennuyant à mourir (ça tombe bien, on y viendra dans le quatriéme) et convoitant Bella avec la même force que le vampire présenté plus tôt. D'ailleurs, petite parenthése. Le mythe du vampire a totalement été remodelé pour l'occasion, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'à l'heure actuelle un certain Bram Stoker doit sûrement repeindre les contours de son cerceuil de gerbe. Les humains sont nos amis. On peut faire plein de choses (lire dans les pensées, faire du feu avec nos mains, prévoir l'avenir) et rien ne peut nous détruire (ni ail, ni pieux, ni eau bénite). Quant à se transformer en chauve-souris, c'est quoi une chauve-souris ? On en sait rien, on vit le jour. Dans le troisiéme, tandis que Bella était au coeur d'un grand dilemme (la sangsue inexpressive ou le CGI bodybuildé ?), elle finit par trancher. Et on arrive au quatriéme, qui ne montre rien si ce n'est que le temps mormon est un peu dérriére ces jeunes arriérés et qu'ils se sont enfin décidés à rompre la glace et couchent ensemble. Pendant deux heures, certes, mais au moins c'est fait. Si bien que, assez inexplicablement, la semence d'Edward-teint-blanc-cadavérique a fait son chemin, ce qui a contraint Bella de porter une semie-mortelle (ou semie-immortelle, ce qui ne veut donc pas dire grand chose), mettant son placenta au supplice et l'obligeant à intégrer le cercle trés privatisé des Cullen (chose qu'elle ne cesse de suggérer depuis le premier épisode). Voilà, c'est donc maintenant le chapitre final. Tout le monde est heureux, tout le monde se regarder dans le blanc (ou le rouge) des yeux et semble euphorique à l'idée de partager cette cohésion familiale. "On a la même température" dit Edward, introduisant magnifiquement ce qui adviendra le pire film des cinq. Jacob, toujours là, s'imprégne de Renesmée et devient le premier loup-garou pédophile de l'histoire du séptiéme art. Bella narre l'intrigue de temps à autre, rappelant aux spectateurs qu'elle est toujours là elle aussi (oui parce que malgré ses forces décuplées, ses sens éveillés et son immortalité récente, elle ne sert plus à rien), et l'on se retrouve vite plongé au coeur de la plus complexe des histoires : "il faut trouver des vampires copains pour prouver que ma fille n'est pas un danger. Comme ça on sera plein plein plein pour faire comprendre aux volturi qu'ils n'ont rien à craindre". Maintenant que toutes les bases ont été posées, parlons quelque peu du degré artistique de l'oeuvre. La mise en scéne, zéro. La musique, miévre et répétitive, zéro. Les acteurs, zéro (bien qu'on ait quand même quelques pointures au générique, à l'image de Sheen, Fanning et Stewart qui, vainement, tentent d'apporter un souffle à leur personnnage et alourdissent leur carriére d'une bien triste tare (surtout pour la belle Kristen, qui en est quand même à sa cinquiéme représentation). Les effets spéciaux, n'en parlons pas. Les maquillages, non plus (à titre comparatif, même des mômes déguisés un soir d'halloween quémandant des bonbons paraissent plus effrayants). Emotionnellement parlant, il n'y a rien. Pas de joie, de tristesse, d'empathie, de compassion, de suspense, rien. Nada. Ah si, peut être la joie d'en finir. Le générique introductif, par contre, se révéle assez efficace. Quant à la scéne finale, ba inutile de vous dire que si vous avez déja vu les dix premiéres minutes de "Fascination" et les huit heures qui suivent, vous en arriverez au même point, à quelques différences notables prés. Voilà, ainsi se clôture la plus misérable des sagas de notre ére. Cinq films concoctés par des fumeurs de joints survoltés qui, dans leur délire, imaginaient des dollars flotter autour d'eux. Les réalisateurs se sont succédés, sans qu'aucun n'arrive à rendre ne serait-ce qu'un peu cette relation atypique crédible (bien que David Slade, en son temps, avait maladroitement essayé), les compositeurs (même notre frenchie Desplat) se sont plantés, et les acteurs se sont tour à tour fourvoyés dans ce périple qui n'a jamais eu de but, ni même (quand on y regarde de plus prés) d'événement déclencheur. Ca a rapporté trés gros, mais paradoxalement ça a couté trés cher au patrimoine des fréres Lumiére.