Il n’est pas trop dans mes habitudes de critiquer des courts métrages, mais ayant vu celui là, je me lance donc. Et cela, avant tout parce qu’il mérite amplement d’avoir un éloge. Jason Eisener livre un petit bijou de 16 minutes, ultra-divertissant et bourré d’inventivité. Soyons clair, ce qui compte avant tout dans un court métrage, c’est son efficacité. Démontrer (surtout dans le genre fantastique), ce que l’on sait faire en un quart d’heure, et autant dire qu’Eisener est prometteur ! L’histoire est génialement trouvée. Après les bonhommes de neiges, le père Noël et consort, voilà les sapins qui débarquent dans le monde de l’horreur. Eisener développe cette idée de départ de façon très rigoureuse, et intelligente, livrant au passage un petit message écologique (quand donc les Verts vont-il projeter Treevenge dans leurs meetings ?!). C’est très rythmé, plein d’humour très noir, toutes les scénettes s’enchainent sans aucun défaut et la fin est une tuerie ! Bref c’est carré à ce niveau là. La mise en scène est remarquable, avec quelques plans splendides qui mettent les effets gores en valeur, la photographie est un peu plus faible mais c’est normal, les décors sont tout à fait honnête. Néanmoins, là où Treevenge fait très fort, c’est au niveau des effets spéciaux et des effets gores. Fait à l’ancienne, ils sont géniaux, certains font très mal, c’est indéniable, et les sapins sont d’une imagination débordante pour mettre à mort leurs victimes ! Un pur plaisir qui va franchement loin dans le sordide. A noter encore la musique d’une autre célébrité du gore, Cannibal Holocaust, ici utilisée avec une grande intelligence. Je termine par l’interprétation qui n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus important ici, en soulignant qu’elle se défend tout à fait honorablement, tenant compte bien sur de leur quasi amateurisme général.
Au final Treevenge mérite amplement 5 étoiles. Il n’est pas parfait, mais avec son budget, ses moyens dérisoires, il est impossible d’atteindre la perfection. Plein d’idées innovantes, remplissant au-delà de toutes espérances le contrat gore et humour très noir (qui ne fera rire que les habitués), développant son point de départ avec génie, Treevenge est par ailleurs de très belle facture sur la forme. Bravo M. Eisener pour ce coup de maitre, qui dépasse largement bien des longs métrages mieux dotés.