Je vous explique comment les scénaristes ont écrit le script : ils ont noté sur des petits bouts de papiers, des genres de films, qu'ils ont placé dans un chapeau. Ont été tiré au sort les genres "braquage", "magie" et "fantastique". Perso moi j'ai tiré pourri. Si si c'est un genre de film, les films pourris.
A trop vouloir semer de pistes, on les brouille. Le film est facile dans sa conception : la magie n'a rien du nom que l'on connait mais surtout d'artifices faits par ordinateurs qui laissent sans voix : je ne savais pas que les magiciens de 2013 savaient faire
voler des voilures en cercle et les faire disparaître d'un claquement de doigt, qu'ils savaient changer un lapin en chapeau, qu'ils savaient voler au dessus du public dans une bulle de savon façon Tigre et Dragon...
Jusqu'à la moitié du film, j'ai cru avec naïveté qu'on nous expliquerait le "truc" et que tout n'était qu'illusion. Oui, naïf. La magie, selon ce film, excuse le fantastique mais ne l'explique pas de manière cohérente. D'ailleurs j'aurais du mettre un point. Ne l'explique PAS. Point.
Prenons Harry Potter. Il sort une formule et un éclair sort de sa baguette. La cohérence est qu'il y a eu apprentissage où la formule permet le lancement de sort, le justifiant donc. Cohérence. Tu dis pas les bons mots, l'éclair ne sort pas. Cohérence. Maintenant , disons qu'Harry s'incruste dans "Insaisissables". Il enlève ses lunettes de bigleux, se fou en costard, se la raconte aux States et transforme
un lapin en chapeau juste en le secouant
(si si). Maintenant, disons que vous remplacez Harry par une petite mignonne qui n'a jamais étudié à Poudlard et réussi des tours de magie qui ressemble plus à des sortilèges, devant une foule qui ne semble pas apeurée (perso moi tu transformes
un lapin en chapeau sans me montrer ce que devient le lapin, je contacte l'asso pour la défense du droit des animaux, déjà
) par cette sorcellerie.
Le réalisateur confond tout simplement, magie, illusion et sorcellerie. Pour le spectateur, sans aucun doute, c'est la désillusion !
Et c'est bien là le problème. Il ne faut pas confondre magie (spectacle) et magie (pouvoir fantastique). Le film se passe de nos jours où les pouvoirs magiques n'existent pas, dans ce monde. Fin' à priori.. Tu me dis que les 4 mecs sont des élus du clan des illuminés, tu me ponds un petit scénar sur leurs ancêtres et hop, une petite cohérence qui "justifie" les pouvoirs. Où ont-ils apprit à faire ça ? Sont-ils des élus ? Quelle est leur mission ? Au fait, tout ça, ça sert à quoi ? En guise de réponse, ne cherchez pas, vous n'aurez que des bouts de ficelles visuels.. Même dans la scène cachée dans le générique de fin, on comprend keud'...
Les explications, second point noir du film. Pour la magie, cherchez pas, vous n'en aurez pas. Par contre vous saurez quand même comment cette équipe (qu'on aurait dû appeler les 4 sous-fantastiques) réussi leurs coups. En plus, ils sont magiciens et voleurs (ça c'est le petit papier robin des bois qui est sorti du chapeau avec les autres lors de la réunion des scénaristes).
En général, ce qui fait la force de bons films de "vol" ou de "braquage" c'est de 1/la préparation de 2/le coup ou le casse que l'on peut suivre 3/des éléments de réponse que l'on avait pas vu qui donnent sens à la réussite de l'opération.
Ici, pas de préparation, pas de coup à suivre. Juste des spectacles, amenant à un résultat : de l'argent dérobé. En guise d'éléments de réponse, on nous sert une soupe à l'explication-grimace complètement loufoque au possible sous forme de flashback qui dure moins d'1 minute. D'ailleurs la plupart du temps Morgan Freeman joue à Pyramide tout seul, en nous sortant les explications venues de son cul (pour pas dire du chapeau, ça serait trop vulgaire). Quand on a l'élément de réponse, c'est à dire comment ils ont réussi leur(s) coup(s), on se demande franchement comment le Nelson Mandela des incultes peut réussir à nous sortir ça !! Je résume avec mes mots, un de ces flashback, narré par Morgan Freeman en guise d'explication, au flic >>> "
Ah je sais comment ils ont fait !! Le gars il a volé la voiture du FBI, tu les as suivi sur le pont. Là, un mec de la team conduisait un bus, avec la même voiture, planquée à l'avant montée sur verin. Là, le gars dans la voiture a réussi à changer de voiture, sans que tu t'en aperçoives alors que tu lui collais au train. Là, la voiture que tu croyais suivre, est en fait la nouvelle fausse voiture, sans ton gars au volant. Enfin, si y'a un gars au volant, mais c'est un cadavre pris à la morgue qui se jette sur la rambarde et fait faire 10 tonneaux à la voiture pour faire croire à un accident qui fait mourir le gars (qui est en fait le cadavre, m'suivez), après que le véhicule, en prise aux flammes, explose, alors qu'on avait dit que ça c'était fini les voitures qui explosent, les années 90, tout ça
".
WHAT ??? Kamoulox et je relance d'une voyelle !
Le dernier 1/4 du film ressemble à de la purée de scénario. On va d'incohérences en incohérences. Comment arrivent-ils à
faire rentrer un énorme miroir qui prend toute la largeur et la hauteur de la pièce gigantesque alors que les portes d'entrée sont largement plus petites? Et personne n'a rien vu ? A moins que j'ai raté l'explication de Morgan Freeman sur le camouflage optique .. Le FBI du pauvre est mis à mal aussi. Roulé dans la farine depuis le début du film, de nouveau en possession du coffre dans le camion qu'ils viennent d'intercepter, ils ne pensent même pas à l'ouvrir pour vérifier son contenu ?? Et la scène de fin, un show digne de Jean Michel Jarre dans ses plus belles années, avec une installation électrique assez puissante pour alimenter Rennes à elle seule, avec une foule qui apparemment s'est déplacée en masse...ne permet pas à la police de prendre les devants pour attraper les magiciens
??
Je demande pas que les films nous plombent le rythme avec des formules scientifiques pour justifier les atouts des héros mais à contrario quand rien n'est crédible et quand tout est incohérent, ça fait juste un film pourri, qui fait prout quand on desserre les fesses après 2h04..
Finalement la vraie magie, c'est d'avoir réussi à le regarder jusqu'au bout en marmonnant intérieurement plusieurs fois "c'est pourri, je vais PAS aller jusqu'à la fin".