James Wan est un de mes héros. C’est pour moi le seul réalisateur actuel qui a tout compris au cinéma d’horreur. Enfin, c’est quand même le seul gars, qui te fais des films d’horreur (à notre époque) qui créer une ambiance. J’explique mon analyse des films d’horreur. A une époque bien lointaine, il y a une trentaine d’années, les films d’horreurs avaient des budgets vraiment nazes et de toute manière à cette époque, niveau effets spéciaux… on était loin d’Avatar. Du coup, pour réussir à atteindre l’objectif (faire peur), il fallait faire la chose la plus compliquée, créer un scénario digne d’un vrai film d’horreur. Par le scénario j’entends bel et bien une ambiance terrorisante et immersive pour que le spectateur soit au cœur de l’horreur. Donc ça, c’était avant. La bonne vielle époque de Freddy, Halloween, L’Exorciste et surtout Shining (niveau ambiance, y a pas mieux). Aujourd’hui, maintenant qu’il y a les effets spéciaux, les scénaristes se disent, « on s’en fout du scénario, on a qu’à faire des images effrayantes avec plein de jump scares ! » Ainsi naquit cette mode du film d’horreur avec plein de jump scares que les adolescents adorent regarder (sauf moi). C’est vrai qu’après tout, les jump scares, j’ai sauté, ouh la la, j’ai eu peur (sarcasme absolu). Très sérieusement, à part me faire mal au cœur, ce procédé destiné à « faire peur » ne me fais aucun effet.
Il serait peut-être temps que je parle enfin du film. Donc James Wan, lui, il a compris qu’il vit à une époque merveilleuse où il peut cumuler le scénario, et l’image (malgré le fait qu’il ait souvent des budgets vraiment minces). C’est donc avec son chef d’œuvre absolu qu’il nous le prouve, le grand, le sublime SAW (non, pas Insidious). Saw, Saw, Saw, mon coup de cœur de l’horreur, ce millésime de mise en scène et de création d’ambiance pesante. Saw est un chef d’œuvre, et c’est James Wan… qui l’a fait.
Après ce coup de maître, vous imaginez bien qu’ensuite, il pouvait enfin faire ce qu’il voulait. Et donc, il a enfin pu faire Insidious. Et ce film… est mon cauchemar. C’est-à-dire que, quand j’avais onze ans, j’étais dans la période « ouah, trop cool, je suis assez mature pour regarder des films d’horreurs », je n’ai pas regardé Insidious, j’en ai vu que des petits extraits, je m’étais caché derrière le canapé (je suis ridicule mais c’est le seul moyen d’expliquer que ce film m’a marqué). J’étais une chochotte qui venait de se faire la frayeur de sa vie. Merci James Wan. Vous imaginez bien que j’ai pris un temps considérable pour me décider à visionner ce film en entier. C’est donc à l’âge de dix-sept ans, accompagné, que j’ai enfin vu en entier Insidious ! Là je réfléchis… C’est que… James Wan a un talent, il a le talent de l’ambiance. Il arrive à créer une ambiance pesante, une ambiance qui arrive à scotcher le spectateur tout en le terrorisant. Et cette ambiance, je sais pas pourquoi, je suis pas entré dedans. Alors, j’étais pas dans mes conditions de visionnage habituelles, et c’est peut-être pour ça que j’ai pas eu peur, mais au fond… je suis en train de me dire qu’avant, j’étais une vraie chochotte. J’apprécie ce film, l’idée est là, mais… je sais pas, y a un truc qui colle pas. J’avais pu remarquer que certains plans étaient vraiment mal calés et ça me perturbait et du coup je me déconcentrais (c’était surtout à cause de mes chats aussi).
Et en fait, y avait un reproche que beaucoup de gens faisaient, c’est que la deuxième partie du film part dans tous les sens. Mais en fait, la première partie du film est très classique, la maison hantée, quelques jump scares, mais j’étais en train de me dire qu’il n’y avait pas grand-chose en plus qu’un film d’horreur traditionnel. Et justement, quand je découvre un nouveau film, je cherche ce petit plus que les autres films n’ont pas. Et ce petit plus, c’est ce que les gens n’apprécient pas. Cette idée de monde astral, des âmes qui peuvent aller autre part. Et l’idée est bonne, je l’apprécie. Mais en fait, elle n’est pas bien amenée. C’est au bout d’une heure de film qu’on nous explique vraiment ce qui se passe. Et le scénario prend pas le temps d’expliquer en fait, et du coup, quand le film se lance dans cette idée, on se dit « oulah, c’est quoi ce délire ». Et le spectateur créer un mur entre lui et ce que le film propose. Et c’est dommage parce que c’est ce qui bloque le spectateur, et je suis sûr que si le film avait pris le temps de bien expliquer la situation et le concept, le spectateur serait bien moins largué, et du coup entrerait plus dans l’action.
Donc en fin de compte, c’est une petite scène toute stupide mais importante qui a été négligée dans l’écriture et qui foire tout ce qui était préparé par la suite. Car ce qui suit est très bien. C’est une petite faute des scénaristes et ça gâche le film… C’est pas vraiment ça, il ne gâche pas le film, mais il réduit fortement l’impact qu’il cherche à donner. Donc dommage. Mais la fin, l’histoire, tout le reste c’est bon. A part quelques problème de réalisation et un Patrick Wilson pas toujours au top (quelques scènes où je l’ai trouvé assez mauvais), le film a ses capacités et réussi à créer son univers. Et en fin de compte, l’horreur est présente. Donc pour conclure, l’objectif « faire peur » est à moitié atteint. J’espère que ce ne sera pas le cas pour Conjuring que je m’apprête à voir. Mais Insidious reste un bon film d’horreur quand même bien supérieur aux daubes qu’on nous sert aujourd’hui. 3.5/5 Voilà qui est dit !