Insidious fait parti de ces films qu’on essaie de nous vendre à coup de « Par les producteurs de », et qui sont bien souvent synonymes de médiocrité. Si encore Insidious a pour lui d’être le bébé de Leigh Whannel et James Wan, les deux génies qui ont ré-inventé le thriller avec le premier SAW qui lui, est tout simplement un chef d’oeuvre, et qui nous on offert deux autres très bons films : Dead Silence et Death Sentence, voir un tâcheron comme Oren Peli venir mettre son nez dans leurs affaires devient plus inquiétant. Au départ j’avais vraiment confiance en eux, me disant qu’après tout ça ils ne pourraient pas me décevoir. Et bien j’ai eu tort. Pourtant tout commençait plutôt bien, à savoir avec une scène d’ouverture assez mystérieuse (bien qu’un peu trop courte à mon goût), qui installe les prémices de ce que donnera l’ambiance générale du film et qui est suivie d’un générique assez stylisé, mais qui tire déjà vers le grotesque (je pense notamment au titre du film qui clignote en énormes caractères avec des violons stridents). S’en suit alors une présentation des personnages plus que classique, ce qui n’est pas dérangeant du moment où on se dit que le but des deux hommes aux commandes était de rendre hommage aux vieilles productions horrifiques, mais qui s’avère déjà décevant puisqu’on attendait au moins un minimum d’originalité. Et si on trouvera tout de même un intérêt à cette première partie un peu longuette, qui commence à installer un sentiment d’angoisse, le plaisir ne durera malheureusement pas. Car moi qui ai toujours admiré Leigh Whannel pour ses scénarios ingénieux, j’ai commencé à pleurer en entendant les dialogues des personnages quand les évènements « surnaturels » commencent à les frapper. C’est d’une nullité, d’une niaiserie, et d’un cliché sans noms. Et si en plus de ça, on ajoute un casting qui surjoue tellement qu’on y croit plus, et bien ça y est, perso vous m’avez perdu. Et c’est que le début, car alors on a le droit à tous les clichés des films d’horreurs qui ont pu exister, ce qui rend l’ensemble ennuyeusement prévisible, et adieu l’angoisse et les sursauts. Je veux bien accepter le côté hommage, mais pas quand on reprend tout ce qui a déjà été fait pour le rendre complètement grotesque, et montrer à quel point c’est dépassé de nos jours. Et j’ai définitivement perdu foi en la qualité du film lors de la séance de communication avec les médiums. Cette scène est complètement nanardesque, et que ce soit au cinéma, ou chez moi, et bien j’ai trouvé ça complètement ridicule, tellement que j’en ai ris de désespoir, et qui en plus n’est pas crédible une seule seconde. Quant à la fin dans « l’autre monde », plus inspirée et bâclée qu’autre chose, elle manque d’ambition et ne relève en aucun cas le niveau global, déjà bien trop bas. Seul point positif, ce sont les cinq dernières minutes, qui elles sont vraiment intéressantes mais malheureusement après, c’est fini ! Haha. J’aurai pu pardonner une erreur de parcours pour le scénario, mais quand la réalisation se plante également, alors là je dis non. Si on compare avec leur film d’horreur précédent, Dead Silence, tout fonctionnait, et c’est incroyable de constater l’immense fossé qu’il peut y avoir entre les deux films. Si certes il y a un climat angoissant dans Insidious (et encore ce climat vient de la musique et des gros coups de violons stridents qu’on nous balance pour nous faire croire qu’on a peur, l’absence de Charlie Clouser à la composition se fait bien sentir), je n’y ai rien trouvé d’original ou de propre à lui-même. C’est un peu comme si tout était facile, mais cette facilité n’a pour conséquence que des ratés. Les effets spéciaux sont désastreux, sans parler du design du démon, et si on appréciera à petite dose les idées de mise en scène de « l’autre monde », le reste est d’un classicisme alarmant. L’impression que donne James Wan avec ce film, c’est qu’il a été fait parce qu’il devait être fait. Autrement dit c’est le zéro pointé pour Insidious, qui se plante dans tout ce qu’il entreprend. Que ce soit au niveau du scénario, qui nous sert des dialogues, des situations et des explications dignes des plus mauvaises séries B, et une réalisation nullement originale qui se repose sur des bases dépassées, et qui va au plus simple en expliquant cela d’une intention de vouloir rendre hommage aux vieilles productions horrifiques. Cruelle déception donc, et même si j’ai l’habitude de dire qu’il ne faut pas confondre déception et mauvais films, là malheureusement les deux vont de paire. Les deux compères auraient mieux fait de reprendre en main SAW lors du dernier volet, plutôt que de se lancer dans ce navet auquel ils comptent donner suite. On a pas fini de rire s’ils continuent sur cette voie!