Alors en fait, pour ceux qui n'auraient pas vu le film, ce qui, soit dit en passant, ne sera pas une pierre trop lourde dans votre curriculum vitae, c'est l'histoire de trois familles (couples) vers les années 1850, en pleine conquête de l'Ouest américain, qui décident de suivre un guide et donc se séparent du groupe qui n'aurait rien demandé de mieux que de continuer l'aventure avec eux. Du coup, les voilà embarqués (et nous avec) dans une aventure époustouflante au milieu du désert, où pas un arbre ne pousse, faute d'eau, ce qui n'empêchent pas les minettes de ramasser du bois mort en veux-tu en voilà quand il faut faire du feu, et les mectons de trouver une grume nickel chrome pour réparer un essieu outrageusement détruit par le sol lunaire de ce far West cauchemardesque. Heureusement, pour sauver de l'ennui le défilement sans fin de la bobine du film au format carré (mais quelle idée géniale de ressortir ce format que nous regrettons tous), un p'tit Indien passe par là et se faire coffrer par nos aventuriers. Ils espèrent bien qu'il les mènera à l'eau ; et nous aussi car on aimerait bien sortir de la salle dare-dare. Mais non !... Lui aussi ne semble pas vraiment savoir où il va, ni nous d'ailleurs, et encore moins nos héros et, pour finir, la réalisatrice et tout le staff qui doit encore se demander à quoi a pu bien servir de faire un film pareil.
Bref ; à chaque changement de plan, on espère voir débarquer John Wayne pour remuer tout ça, quelques Indiens à la John Ford pour ranimer le palpitant, voire un bon vieux Clint Eastwood qui arracherait des mains le script à la réalisatrice (quel script ?) pour le remanier façon Impitoyable ou Pale Rider histoire de ne pas nous faire regretter les quelques euros déposés dans l'escarcelle du projectionniste...
Ben non, rien ne vient.
Si, le générique. Et là, ouf, on se rend compte, en croisant les yeux des pauvres malheureux qui, comme nous, sont entrés dans la salle, que, eux aussi, se demandent ce qu'ils sont venus faire dans cette galère.