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Tumtumtree
167 abonnés
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4,0
Publiée le 11 août 2011
Œuvre magnifique que ce western des origines. Le cinéma américain, après avoir mythifié cette épopée ou n'en avoir gardé que les moments les plus spectaculaires, livre ici une vision historique et authentique de ce qu'a été cette lente colonisation d'un immense territoire quasi-désertique. Le film endosse le rythme envoûtant de ces journées où l'on marche dans le silence au milieu de paysages vides. L'attention est sans cesse relancée. Tantôt par l'aspect documentaire qui nous montre des familles dont on comprend qu'elles ne se connaissaient pas avant cette aventure et qui cohabitent comme des voisins en perpétuel déplacement. Tantôt par la magnificence de la mise en scène dont la lumière, le son et la couleur sont particulièrement travaillés. Tantôt par l'observation si juste du rôle des femmes sans cesse mises en valeur de plan en plan, par des gros plans de visage ou par des plans larges les montrant marchant seules derrière le cortège. Tantôt par les débats de plus en plus urgents pour savoir qui croire entre un vaniteux blanc et un homme-enfant indien. La fin, qui en décevra peut-être beaucoup, était probablement la meilleure façon de souligner la part philosophique et métaphorique de cette caravane que nous avons croisée le temps d'un film. Une nouvelle étape dans l'histoire d'un genre qui se réinvente sans cesse.
J'ai véritablement pris ce film pour une arnaque; Pas d'action certes mais pas de profondeur non plus; il ne se passe mais vraiment rien du début à la fin et il n'y a même pas une esquisse de tentative de message; un vide intersidéral qui mène violemment à un ennui des plus dépressifs. Au secours.
Le western revisité et ramené à sa plus "simple" expression, c'est à dire aux individus, les hommes et les femmes. C'est long, parfois très lent, tout comme l'est cette interminable traversée qui attend les protagonistes. Il plane une ambiance d'inquiétude et de doute jusqu'à la fin qui reste d'ailleurs totalement ouverte.. sur ce voyage à l'aboutissement incertain... Retour aux sources assuré mais attention aussi, risque d'endormissement !
Kelly Reichardt signe un troisième film d’une indépendance encore marquée tout en s’aventurant sur la pente du western. Cette avec l’identité visuelle qui la caractérise depuis son premier long que Reichardt décide de traiter ce parcours de « colons » de l’Ouest. En ressort un film à l’espace infini et à la portée immense. Précise dans la captation des gestes courants, le film est lent et ne fonctionne que par ce rythme. La réalisatrice dans cet espace du Grand Ouest n’avait d’autres choix que d’affiner ses cadres, de leur donner des aspects de tableaux. Cela offre à son cinéma un nouveau traitement qui peut perturber pour qui n’est pas préparé à cette façon de faire, ce cinéma là, aride, vif, où dans une pseudo improvisation tout est finalement très préparé. A la fin, comme une promesse, seul reste l’espace ouvert à tous les possibles. Le chemin parcouru et le temps passé avec eux fait figure d’un cinéma utile, voir nécessaire. La dernière piste où la parabole inconsciente de ce qu’était le cinéma « avant ».
"Mais que suis-je en train de regarder ?" ou ma première réaction face à ce film extrêmement singulier estampillé 'western'. C'est lent, trop lent. Un périple qui n'en finit pas, dans un cadre proche du néant... et pourtant ! Pourtant c'est curieux de voir qu'un un film dénué d'artifices Holywoodiens puisse dégager une telle aura, presque crédible dans une démarche naturaliste. Une expérience à tenter, vraiment.
On a raison et tort de comparer La Dernière Piste à Gerry. Raison parce que les deux films participent d'une même aridité esthétique. Mais tort car il y a dans le film de Reichardt quelque chose de l'ordre de la reconstitution qui nous tient bien mieux éveillé que ne le faisait Gus van Sant. Peut-être sera-t-on déçu par la fin du film qui nous oblige (malheureusement ?) à une lecture métaphorique de l’œuvre, alors que le voyage en compagnie de ces pionniers aurait pu suffire. A la fois, l'idée d'un christianisme qui n'offre plus de réponse satisfaisante au monde n'est pas tout à fait pour nous déplaire...
Kelly Reichardt est la première femme réalisatrice à s'attaquer au genre du western. C'est une réussite. Le film traduit le quotidien de trois familles de colons qui ont engagé un guide pour les mener vers l'Ouest. Ils se retrouvent perdu dans des contrées désertiques et doivent se démener pour trouver un point d'eau. Mais les indiens rôdent. La crainte qu'ils inspirent est démesurée et entretenue par le guide, trappeur raciste et aussi paumés que ses clients. Le rythme est lent, il nous permet de bien sentir l'angoisse qui monte parmi ces voyageurs. Le film est conçu comme un huis clos ayant pour cadre les immensités de l'Ouest sauvage. La capture d'un indien va exacerber les tensions, mais contribuer à la survie du groupe. L'intérêt du traitement cinématographique de Kelly Reichardt est qu'elle tord le cou aux poncifs du genre. Nous sommes devant l'évocation la plus pertinente de ce qu'à pu être le quotidien de colons en 1845 dans le territoire du futur État de l'Oregon. La crasse, la fatigue, la folie, les aléas du quotidien (monter le campement tous les soirs, chercher du bois, faire le feu, préparer à manger...) sont traités au plus près de la réalité. L'ambiance de ces micros sociétés est aussi exploré : surveiller, s'entraider, choisir collectivement quel chemin prendre, remettre en question les choix du guide, prendre des initiatives osées (la capture de l'indien), tout cela est montré sans fard, sans vanité, sans grandiloquence. Les héros n'en sont pas... ni bons, ni mauvais, seulement complexes, humains... et finalement si courageux. La fin ouverte est à l'image du film. C'est un choix qui permet au spectateur de construire les multiples possibilités de la conquête de l'Ouest : réussite ou échec, peu importe dans le cas présent puisque c'est le cheminement qui est essentiel, tant dans l’œuvre de la réalisatrice que dans la destinée de ces colons. Loin de l'apologie de la Conquête, on retrouve dans ce film une volonté presque documentaire de montrer ce qu'elle a été. Kelly Reichardt s'approche ainsi des démarches de certains autres réalisateurs, comme Nicholas Echevarria pour son film Cabeza de Vaca.
Une nouvelle manière de filmer les pionniers. On imagine plutôt bien tous ceux qui n'ont pas eu de chance... La tension psychologique est également bien rendue et assez supportable.
Alors, si on aime Wendy et Lucy, on aimera la dernière piste. pour les autres, comme moi, c'est plus délicat. c'est lent, en 4/3, les sous titres sont au milieu de l'écran et il se passe pas grand chose. n'empêche que j'ai accroché et j'ai apprécié certains aspects. mais franchement, finir sans dénouement, cela a beau être un contre-pied au cinéma actuel, cela reste aussi un contre-pied aux attentes des spectateurs. j'en suis sorti frusté.
Attention, ma critique contient des spoilers. Je vous déconseille de la lire si vous n'avez pas vu le film. Il y a une telle radicalité dans le cinéma de Kelly Reichardt que je comprends tout à fait que certains détestent ce film. C'est le troisième film de cette réalisatrice que je vois et c'est celui que je préfère. Il y a une telle radicalité dans son cinéma mais sans prétention (du moins je n'ai pas l'impression) que déjà je tiens à faire souligner ce parti pris audacieux.
J'ai l'impression que les qualités de mise en scène de Kelly Reichardt se sont encore affinées. Il y a des plans d'une très grande beauté mais pas que. Il y a une vraie inventivité dans la mise en scène, c'est pas juste genre "je sais bien filmer, regardez" c'est aussi une mise en scène qui est mise au service de ce qu'elle raconte (c'est le but de la mise en scène, vous me direz !). Bref, ses cadrages et ses compositions de plans sont vraiment bons. C'est appréciable de voir que la réalisatrice se sent de plus en plus à l'aise avec sa caméra. Dans Wendy & Lucy, c'est pas que c'était mal filmé - loin de là même - mais elle se reposait beaucoup sur le travail de son actrice principale, Michelle Williams. Actrice qu'on retrouve d'ailleurs dans La dernière piste et qui est juste, comme à son habitude.
J'aime dans le cinéma de Kelly Reichardt cette sorte de "retour au source" (célébré ici par le genre même : un western). C'est un cinéma des besoins primaires, de la survie, du quotidien. Tout d'un coup, tout devient un véritable enjeu, comme la simple traversée d'une pente (!). Et puis c'est un western féministe aussi, et ça ça me plait. Cette façon où tout au long du film le personnage de Michelle Williams s'impose peu à peu c'est très bien fait. Des premiers plans au début où on voit les femmes exclues des décisions, exclues des votes, à ceux finaux où tout d'un coup c'est bel et bien une femme qui est devenue la personne qu'on écoute. Mais c'est pas fait de façon grossière, c'est fait de façon subtile et bien emmenée.
Bref, La dernière piste en découragera plus d'un, c'est sûr. Mais c'est un beau film, difficile, fatiguant, harassant. Comme pour les personnages du film quoi. A quand le prochain film de la réalisatrice ?
Amateur d'action, s'abstenir. Ce magnifique western est centré sur les femmes. Pas de combat, juste la lente et douloureuse traversée d'un désert sans fin, au rythme des tâches quotidiennes.
Voilà un film déroutant, comme en témoigne la diversité des appréciations des spectateurs. Bien que je ne sois pas un aficionados des westerns, je me suis laissé gagné par l'ambiance de ce film. Le jeu précis des acteurs, l'ambiance sonore, les paysages contribuent a créer une atmosphère très prenante. En outre, loin des clichés du genre, les colons hommes et femmes et l'indien donnent corps à cette histoire. Moins lyrique que True Grit, La dernière piste est un film original qui fait parfois penser à Into the Wild. Ne peut cependant plaire à tout coup.
1.5 parce que j'ai vu Pater avant et donc à coté celui ci est un chef d'oeuvre. passe encore l'absence d'action et qq invraisemblances mais si au moins il y avait une fin, voire une histoire...
Avec "Old Joy" et "Wendy et Lucy", la réalisatrice Kelly Reichardt est devenue une des révélations majeures du jeune cinéma américain. C'est sans doute pourquoi "la dernière piste" vient d'être couvert d'éloges par la critique française dans sa grande majorité. Est-ce mérité ? Ayant adoré "Wendy et Lucy", je partais avec un apriori favorable face à ce qui était présenté un peu partout comme un western. En fait, "la dernière piste" est au western ce que le mouvement slowcore est au rock : on avance lentement, rien n'est souligné, la tension nait d'une certaine forme de somnambulisme. Dans ce film la conquête de l'ouest redevient ce qu'elle a dû être dans la réalité : un lent cheminement dans lequel il est important de ne pas se perdre, avec la peur de manquer d'eau et la crainte de se trouver face à face avec une tribu indienne. Ici, un guide, Stephen Meek a entrainé un petit groupe de colons sur ce qu'il a présenté comme étant un raccourci. ils se sont donc éloignés des autres colons qui suivent la piste de l'Oregon. L'indien qu'ils rencontrent va-t-il les conduire vers leur salut ou vers la mort ? Le film alterne plans fixes et mouvements de caméra très limités. Parfois, la caméra observe de très loin ce petit groupe, parfois, au contraire, elle scrute en gros plan les expressions des personnages. Petit à petit, le spectateur a l'impression de faire partie de cette poignée de colons, au point qu'on a du mal à quitter le film. Il n'empêche que la première demi-heure du film est quand même quelque peu soporifique !