Film intense, austère, plein de silence, d’attente et de temps qui passe. La caméra s’attarde avec précision sur les gestes les plus simples du quotidien et donne une impression d’intimité avec les personnages perdus dans cette immensité. Filmé sans pathos, en évitant la péripétie et l’anecdote, ce western atypique, réalisé par une femme en privilégiant le point de vue féminin du groupe, pose des questions sur l'espoir, la confiance et le partage. Une réalisation classique impeccable : c’est superbement filmé avec minimalisme et précision et magnifiquement photographié.
Revisiter le Western et déconstruire les effets d'insécurité comme les images attendues des héros l"ambition était là Le résultat n'y est pas pour moi car si l'on peut s'attacher aux pas hésitants de la caravane et aux retournements de situation ce n'est pas pour accepter une fin ...fantomatique.
Si l'on juge ce film à l'aune des western classiques et des blockbuster, on est forcément déçu. C'est un film austère et difficile d'accès à plus d'un titre . Il faut sans doute d'abord le lire comme un film politique , métaphore d'une Amérique égarée confrontée à l'étrangeté de l'Autre . C'est aussi un hommage au courage dépourvu de tout lyrisme de ces pionniers de l'Ouest. Le réalisme du film ( minimalisme , éclairages naturels , ennui assumé , multitudes des détails , musique rare ... ) renforce cet hommage sans pathos et qui refuse la péripétie . Cette errance dans une nature âpre , belle , indifférente est aussi une quête : une quête de sens ( famille , richesses , foi...) , une quête de soi ( puis je survivre , me dépasser , me contrôler , m'oublier , faire CONFIANCE ?) . Une métaphore cruelle de l'existence aussi : venir de nulle part , partir vers nulle part , pour quoi ? , pourquoi? ; tandis que l'eau s'amenuise...Enfin ce film est un regard de femmes (réalisatrice ou personnages) où les hommes n'ont d'ailleurs presque pas de visages ( absences de gros plans ) sauf l'Indien , cet Autre absolu sur lequel chacun projette ses fantasmes et ses préjugés . Un Etranger absolu et un frère humain si proche... Film très intelligent donc , épuisant donc, sans aucune vocation à nous distraire . Mais quand l'ambition intellectualiste évite la prétention bouffie et la gratuité , on en redemande. [spoiler: spoiler][/spoiler ]
Des plans très longs et fixes, un rythme au niveau des gens que l'on suit tout au long du film, filmé de leur point de vue uniquement... Ce film, en insistant sur chaque chose, chaque geste simple trop souvent considéré comme inutile au cinéma, chaque hésitation, nous plonge dans cette atmosphère glaciale et brûlante à la fois en nous communiquant chaque sentiment des différents personnages, comme si le laconisme ambiant nous permettait de mieux les comprendre et de nous identifier à eux. Le décor est magistral et semble engloutir les personnages qui luttent durement contre la nature. spoiler: Les scènes de communication avec l'Indien sont heureusement sans pathos et sans trop de manichéisme, c'est avant tout une confiance désespérée et nécessaire que lui portent les autres.
Un western singulier qui s'apparente presque à un retour aux source du genre. Loin des péripéties en tous genres, bien au contraire, la Dernière Piste demeure brillant essentiellement grâce à sa sobriété et son calme tempérament. Une mise en scène assez classique qui surprend par son efficacité. Le temps défile rapidement et, bien que l'intrigue mette un certain temps à décoller, on ne se lasse pas. Étonnamment, j'ai du mal à me faire un avis au sujet du casting. En effet, si on connaît déjà Michelle Williams (Blue Valentine, My Week with Marilyn...) et Paul Dano (The Ballad of Jack and Rose, Gran Torino...), on ne peut vraiment dire si, dans la Dernière Piste, tous les acteurs sont bons ou mauvais. Enfin, le format carré de l'image ajoute une bonne dose de charme à l'univers bâti par Kelly Reichardt et semble ainsi faire ressusciter les plus grands westerns de l'âge d'or (j'entends d'un point de vue esthétique). Bien entendu, ce charme est aussi dû aux fabuleux décors, grandement mis en valeur par une photographie de qualité. En bref, La Dernière Piste est un très bon western.
Les 3 carrioles avancent péniblement, grincements secs et usés de l'effort, dans cet espace hostile, où tout reste à conquérir. La peau frémissante de poussière, le gosier sec, les yeux vaguement perdus au loin, un doigt habile sur la détente, Elle prend les devants. Mais jusqu'où iront ces êtres hagards, insensés, avec leurs boeufs et leur espoir , ridicule caravane mal équipée pour un tel voyage? L'indien les suit de près, de loin, à l'instar de la caméra qui, plan large, plan rapproché, semble avoir peur de ce groupe inconscient, comme si les côtoyer trop longtemps l'emprisonnerait avec eux.. Chaque matin ressemble au précédent, avec juste le niveau d'eau dans le baril qui change, s'amenuisant petit à petit, un peu comme la raison qui s'évapore au fil des plans. Meek's cutoff, film d'Aventure terrifiant, beau et angoissant, n'a de cesse de questionner le spectateur sur ses capacités d'adaptation, d'accoutumance et de résistance. Excellent.
Le bon cinéma indépendant Américain renoue enfin avec le genre western.
La dernière piste réaliser par une femme comme quoi certaine savent faire des films.
Le festival de Cannes lui ne le remarque pas toujours et sélectionne des films de réalisatrices souvent pas très bons afin de contenter les associations féministes de plus en plus virulentes.
Ce film aurait donc fait bonne figure à Cannes à la place d'autres films.
Il raconte l'histoire de trois familles qui traversent l'Oregon afin de se rendre à la terre promise de l'or et de la richesse.
Mais entre temps tout ne va pas se passer comme ils l'attendaient, la faute à un guide mythomane qui perd la route et leurs fait aussi perdre la boule.
On retrouve dans ce film, une histoire ayant certaines similitudes avec des films cultes comme "Aiguirre la colère de dieux" ou encore "Apocalypse now"
Ou encore d'autres similitudes avec le cinéma indépendant Américain Contemporain qui semblent de plus en plus faire de l'étrangeté et du mystérieux, l'intrigue majeures " Martha Marcy May Marlene" et "Take shelter".
Réalisation très classique, photographie magnifique. Grand espaces que la réalisatrice arrive à s'approprier en créant une atmosphère de néant effrayante.
Le film nous met face à des questions primordiales.
Qu'aurions nous fait à leurs place dans leurs situations?
Ici pas de grands héros, ni de légende inventé, voici un témoignage de ce que fut la véritable conquête de l'ouest.
André Cayatte avait tourné un film à peu près similaire (une errance dans le désert) mais, en vieux briscard de la manivelle, il l’avait truffé de scènes énigmatiques histoire de faire monter la tension (l’attention aussi) du spectateur. Rien de tout cela avec Kelly Reichardt qui prend le contre pied du cinéma hollywoodien. Dans le cadre d’un récit muet, il existe des techniques cinématographiques qui permettent de suivre l’action sans s’ennuyer (voyez, par exemple, les plans séquences du « silence de la mer » de J.P. Melville mais aussi, du même auteur, la scène où Jensen dans « le cercle rouge » prépare les balles qui vont servir au casse). Mme Reichardt semble ignorer ce B.A.BA ou bien, elle refuse de l’utiliser avec l‘idée saugrenue de réaliser une épure. Il en résulte 1H50 d’ennui mortel ponctué des grincements de l’essieu du chariot. Plus rasoir tu meurs ! Tel qu’il est conçu (cadrages, montage) ce film mérite d’être un court métrage d’une demi heure et pas plus.
LE FILM que l'on ne peut regarder qu'une seule fois. Rarement film n'aura été aussi mou sur nos écrans. Le réalisme émanant de "La Dernière Piste" n'a pas son pareil dans le style western, mais de là à nous livrer cette promenade au cœur des grands espaces américains il y a une marge. Car en effet, le film est rythmé par le son des calèches qui avancent péniblement dans l'inconnu. Pas de dialogues (peut-être une page et demie), pas de musique ou du moins très peu et de l'action n'en parlons pas... Il est certain que ce film ne plaira pas à tout le monde. Malgré la présence de bons voire très bons acteurs, Michelle Williams en tête suivi du jeune Paul Dano et de Will Patton, le peu de temps qui est consacré au vécu des personnages les empêche de nous donner la profondeur attendue pour un long-métrage où les péripéties sont absentes. N'utilisant en majorité que des plans très larges, le spectateur se retrouve tel un aigle à surveiller la longue, très longue marche de ce petit groupe de personne au milieu de nul part. En clair, pas d'action, pas d'émotion, on se demande bien quel était le but de "La Dernière Piste", donner une idée du ressenti des personnes ayant braver la conquête de l'Ouest ? Si la réponse est un ennuie quasi mortel et bien Kelly Reichardt a bien réussit son coup.
Magnifique film d'errance sans fin... et pourtant, des changement presque imperceptibles, comme des doutes qui planent. L'humain face à ses croyances, dans sa solitude quant aux décisions à prendre, acte moral par excellence. De longs plans qui racontent mille choses, comme le premier où des femmes traversent un fleuve, l'une porte un oiseau en cage, dans l'immensité de cette nature inconnue. Le choix du format est effectivement surprenant, on est en 1,33, alors n'attendez pas le noir pour vous approcher de l'écran! Ça fait comme des œillères, comme les coiffes que portent ces dames? Les décors sont somptueux. La matière brute. Le film d'une grande finesse.
Avec La Dernière Piste, l’américaine Kelly Reichardt continue d’exploser – et de la plus belle des façons – l’imaginaire du voyage et des grands espaces américains. Tourner pour elle un western ne semblait mieux tomber, mais elle s’en approprie les codes et la mythologie pour les passer au tamis de ses thèmes habituels. Cela donne un film extrêmement contemplatif et lent, où l’action quasiment réduite à néant se niche dans la répétition des gestes et des corvées quotidiennes. Dans les montagnes désertiques et rocailleuses de l’Oregon, une caravane composée de trois familles tente de retrouver sa piste, menée par un trappeur hâbleur. Lorsque leur route croise celle d’un Indien, alors que les conditions du voyage se sont déjà considérablement dégradées, c’est l’instinct de survie qui est ici engagé. Filmé en format 4/3 qui emprisonne volontairement le décor en y enfermant les personnages à l’horizon bouché, La Dernière piste est un film sur l’errance d’un groupe d’individus, la quête d’un avenir meilleur. Le film réussit la double gageure de démythifier la légendaire conquête de l’Ouest et de redonner leur juste place aux femmes dont Kelly Reichardt épouse constamment le point de vue. Pacificatrices et conciliatrices, elles évitent le pire en gardant la tête froide. D’abord documentaire en dépeignant le cheminement lent et épuisant des caravaniers, le film se charge peu à peu d’une tension palpable. Parfait exemple d’épure, l’aridité et la linéarité des paysages se communiquent à l’atmosphère envoûtante du film. La sobriété et la rareté des dialogues confèrent à La Dernière piste une dimension spectrale et lui font toucher la grâce.
Le scénario du film reste très simple dans ses grandes lignes, mais La Dernière Piste s’intéresse plus aux personnages. La psychologie des protagonistes a été très développée. Ainsi, le film nous montre que rien n’est jamais tout noir et rien n’est jamais tout blanc. A noter que la fin ne manque pas d’originalité. Du côté de la mise en scène, j’ai beaucoup aimé la réalisation de Kelly Reichardt. Elle prend le temps de poser les choses et conserve un rythme lent tout le long. Je pense d’ailleurs que certains s’ennuieront. A noter que La photographie est très belle. Du côté du casting, les acteurs comme Michelle Williams, Paul Dano, Bruce Greenwood, Shirley Henderson ou encore Will Patton sont tous convaincants dans leurs rôles.
Beau western contemplatif et humaniste. Le rythme peut paraître long mais s'inscrit pleinement dans l'esthétique du du film qui combine tradition hollywoodienne (hommage à un genre presque disparu) et modernité de style. Michelle Williams trouve l'un de ses meilleurs rôles.