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Vixare
32 abonnés
369 critiques
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3,0
Publiée le 29 novembre 2013
La Dernière Piste est un OVNI dans le genre du western. Un film très original qui renonce au spectaculaire pour privilégier le plausible, l'authentique. L'ambiance de ce film est d'abord très intéressante, le paysage et l'environnement au sens large y tient un rôle prépondérant, et les silences ont une importance clé. Kelly Reichardt nous parle ici des relations entre l'homme et la nature, de la survie de l'homme dans un environnement qui lui est inconnu. Les relations entre personnages sont assez intéressantes à analyser, notamment après l'apparition du personnage indien. L'ensemble se laisse regarder avec un réel intérêt, cependant le manque de rythme peut parfois gêner.
Amateur d'action, s'abstenir. Ce magnifique western est centré sur les femmes. Pas de combat, juste la lente et douloureuse traversée d'un désert sans fin, au rythme des tâches quotidiennes.
Après son excellent Wendy et Lucy (2009), la réalisatrice Kelly Reichardt retrouve pour la seconde fois l'actrice Michelle Williams et nous entraîne en plein coeur d'un western pas comme les autres et qui devrait à coups sûr, en dérouter ou en rebuter plus d'un ! La Dernière piste (2011) part à la rencontre d'une poignée de pionniers à la conquête de l'Ouest, trois chariots traversant des déserts arides et où les points d'eau se font rares. Trois couples qui ont engagés un pisteur afin de les guider à travers les montagnes décide d'empreinter un raccourcit sur une piste non tracée. Plutôt beau-parleur alors que son sens de l'orientation lui fait défaut, la caravane commence a tourner en rond et les esprits s'échauffent, ne sachant plus à qui faire confiance, la soif et l'instinct de survie n'étant plus que leur principales préoccupations. A cela s'ajoute la capture d'un indien qui rôdait près de la caravane, un étranger qui est très mal vu auprès d'eux (la peur de l'inconnu et ne comprenant pas son langage). Kelly Reichardt filme l'errance de ces colons, durant plus de 100 minutes, elle nous renvoie en 1845 au coeur de magnifiques décors arides, terres sauvages vierges de toute civilisation. A tous ceux qui s'attendent à voir un western conventionnel vont être déçu car il n'en est rien, la mise en scène est apathique et risque de faire sombrer certains dans une somnolence partielle. La fin quant a elle s'avère très frustrante, d'autant plus que l'on ne s'y attend pas et qu'on l'aurait préféré moins déconcertante.
Des femmes traversent une rivière avec des paniers sur la tête. Une autre lit la bible. Un essieu casse, il faut le réparer. Un oiseau passe dans le ciel. Un chapeau s'envole, il faut courir pour le ramasser. Des nuages passent devant la lune. Dans le ciel il y a aussi le soleil. Un homme grave "LOST" sur un bois mort. Un indien apparaît, qui va tomber amoureux d'une boîte à couture. La nuit il fait noir. Les femmes ont des jolis bonnets. Une femme est gentille. Un homme est méchant. Il y a aussi un oiseau dans une cage et une horloge qu'il faut jeter. A la fin, il n'y a pas de fin.
Wouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah. Plus gros baillements. La critique s'extasie sur ce petit bout de film au format carré, sans que je m'en explique la raison. Si Le désert des Tartares au far west revu par Antonioni vous dit, le film est pour vous. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Beau western contemplatif et humaniste. Le rythme peut paraître long mais s'inscrit pleinement dans l'esthétique du du film qui combine tradition hollywoodienne (hommage à un genre presque disparu) et modernité de style. Michelle Williams trouve l'un de ses meilleurs rôles.
Peu de choses à dire de ce film, à l’image de son scénario assez plat et manquant de tension. Kelly Reichardt, la réalisatrice, nous invite à faire un bout de chemin avec trois familles de pionniers qui tentent de rallier l’Ouest à travers les déserts des Rocheuses guidés par un ancien trappeur, las ce dernier semble rapidement perdre son chemin et les doutes commencent à apparaître parmi les pionniers. De longues marches dans des paysages arides et souvent plats où la seule chose vivante semble être une herbe anémique et jaune, voilà ce qui constitue le seul horizon de ce film durant une heure quarante. Les péripéties de nos aventuriers se révèlent plates et même l’arrivée d’un indien, qui va se retrouver charger de les guider en remplacement du trappeur, ne change pas la donne et l’on de retrouve dans le même paradigme de doute quant au chemin et à la survie du groupe qu’avant son apparition. Le film déjà pas bien passionnant donne alors carrément l’impression de tourner en rond. On ne retire qu’ennuie et agacement devant ce spectacle aussi aride que le paysage et seule l’interprétation de Michelle Williams semble donner un peu de vie à ce long métrage neurasthénique. Au finalement seuls les paysages et leur mise en scène donnent une valeur à ce film, même si leur monotonie, qui fait bien ressentir le désespoir de ces naufragés, finit aussi par lasser. Un film désespérément plat qui ne parvient jamais à donner une émotion que ce soit aux personnages ou aux spectateurs et se traîne comme les premiers sans vraiment donner l’impression qu’il sait où il va. Visionnage hautement dispensable.
J'avais beaucoup aimé "Wendy et Lucy" le précédent film de Kelly Reichardt. J'ai également apprécié cette "Dernière piste", voyage sans retour dans le désert. C'est lent mais sans que l'on ne s'ennuie. Les acteurs sont tous très bons. La fin peut surprendre car très ouverte.
Loi des séries : comme pour « La taularde », « La dernière piste » a la même approche avec son point de vue sonore. Comme pour « La taularde », « La dernière piste » est réalisé par une femme. Devrais-je conclure que les femmes sont plus sensibles au réalisme sonore ? La mini caravane composée de trois chariots avance au rythme d’une roue qui grince, de sabots qui martèlent le sol, de pieds qui se traînent, du frottement des robes, du vent qui fait claquer la toile des chariots. La caméra prend son temps. Comme elle prend son temps pour capter les gestes de la vie au quotidien lesquels participent à cette ambiance sonore comme laver une écuelle au bord de la rivière, comme l’installation du campement, comme la collecte des fagots, comme le crépitement du feu, comme les voix étouffées des hommes en conciliabule, inaudibles aux femmes qui s’interrogent. A cela s’ajoutent la fatigue, la crasse que l’on devine sur les visages, les mains. Trois familles placées sous la confiance de leur guide, Meeks, qui paraît tout aussi perdu qu’elles. Et puis, il y a cet indien, seul, qui les observe de loin puis capturé. Entre bienveillance et méfiance, les familles sauvent l’indien d’une mort souhaitée par Meeks, grande gueule et raciste. On est loin des codes classiques du western. Ici, pas de bons contre des bandits, pas de cow-boy contre les indiens, pas de course poursuite. Ce film véhicule une once d’humanité. Je dis once parce que la fin me laisse sur ma faim ; on n’en saura pas davantage car la réalisatrice abandonne le spectateur assez subitement. A nous de nous interroger comme Emily (Michelle Williams) le fait en suivant des yeux l’indien qui prend l’initiative de continuer la route. A nous de penser si la part d’humanité de ces familles déshydratées se poursuivra. Ambiance sonore, film en format carré, « La dernière piste » pourrait être considéré comme un film radical ; c’est plutôt sa fin qui l’est. A voir en V.O malgré tout !
Huis-clos en plein désert ? Quoiqu’il en soit, on voit ici que la peur est bien plus grande quand il ne se passe rien que dans l'action. L'attente, le doute, le désespoir de ne pas savoir où on est et où on va sont les pires ennemis que l'on puisse avoir dans le désert. Le rapport à l'étranger est également traité. Mettre sa vie dans les mains d'un inconnu complètement différent au lieu de la confier à un semblable clairement incompétent n'est pas aisé. Quelques longueurs malgré tout.
Un film a voir, une vraie creation, un regard nouveau sur le western, loin des heros a la john wayne, avec des hommes et aussi des femmes ordinaires qui ont peur, qui ont soif, qui sont sales et ont faim. Une description nouvelle de la ruee vers l'or.
C'est un Western, mais pas un Western d'action. Donc adeptes de l'action attention, vous risqueriez de le trouver soporifique. Drame psychologique intimiste, La Dernière Piste écorne le mythe du rêve américain. Les images hypnotiques, sublimées par une musique aérienne, raviront les amateurs de l'Ouest américain. La lenteur de ce film est délicieuse et l'on croit vraiment faire partie de ce convoi de pionniers; bon casting, Michelle Williams est formidable et une fois de plus, j'applaudis Paul Dano.
Le western est mort depuis bien longtemps. Son agonie, les derniers grands classiques de John Ford l'avaient déjà bien comprise quand les western spaghetti de Leone ou Peckinpah se délectaient de ses restes, et ce ne sont pas les hommages appuyés d'Eastwood qui écrivait son propre mythe sur le souvenir du genre qui y auront changé quoi que ce soit. Aujourd'hui, mis à part quelques nostalgiques (Kevin Costner avec Open Range, Ed Harris avec Appaloosa...), plus grand monde ne semble croire à une possible résurrection quand la civilisation a laissé derrière elle la représentation constituée par ces vieux portraits de la conquête de l'Ouest. Dorénavant, l'utilisation d'un des plus iconiques des univers d'Hollywood est souvent un prétexte, purement mercantile (le remake de 3:10 to Yuma par James Mangold) même s'il est efficace, on encore simple appui sur lequel rebondissent des auteurs aux préoccupations finales bien différentes de ce que racontait le western (The assassination of Jesse James by the coward Robert Ford en est un joli exemple). Quelques exceptions malgré tout, persistent à perpétuer l'agonie d'un genre dont la conclusion ne semble toujours pas trouvée. La dernière piste est indéniablement de ceux-là, bien qu'il trace un sillon unique, qui le rend proprement incomparable. D'une intelligence certaine, ce troisième long-métrage de Kelly Reichardt saisit à bras le corps le début de la conquête du continent par un inattendu traitement crépusculaire qui fait de l'Amérique un pays mort-né, construit artificiellement par une peuplade qui n'aura jamais su s'emparer réellement de l'esprit de ses terres. Une terre dont la minéralité du film de Reichardt cherche bien plus à capter la réalité que celle des hommes qui se meuvent sur son sol, en inadéquation totale avec sa nature véritable. Un propos plein, assumé jusqu'au bout et mâtiné de quelques considérations morales neuves qui redonnent à penser entièrement les valeurs de l'Amérique toute entière. Le problème, c'est que la force implacable amenée par le minimalisme austère et le refus de toute progression narrative s'accompagne d'une lenteur qui menace tout l'édifice et en fera sans doute tomber plus d'un de sa selle. D'autre part, je ne vois pas la réelle plus-value d'un retour au format 4/3. Un choix qui il est vrai rajoute un peu de profondeur de champ à un genre qui s'y doit beaucoup, mais dont la volonté de se replacer dans le cadre du western originel parait aussi relever d'une once de suffisance. En tout cas, Meek's Cutoff est un O.V.N.I. à nul autre pareil, qui témoigne d'un vrai respect pour ce qu'est le cinéma et d'une vision nouvelle, posée avec envie et assurance. Je verrai d'autres Kelly Reichardt, c'est certain.
1845 en Oregon, cet état est à conquérir, désert, non peuplé et ne fait pas encore partie des EU. Une caravane de trois chariots, hommes femmes et enfants traversent ces montagnes désertiques. Perdus dans ce désert ils font confiance à un trappeur pour les conduire à un point d’eau. Leur instinct de survie les poussera ensuite à faire confiance à un indien taciturne et isolé comme eux. Au rythme lent de la marche de cette caravane, ce western très contemplatif hyper documenté se présente comme une scène originelle de la conquête de l’Ouest. Ici, on n’est très loin des westerns de l’âge d’or d’Hollywood où les indiens belliqueux mettaient systématiquement les caravanes en péril et les blancs étaient tous courageux. Fini depuis longtemps la vision glorieuse de la ruée vers l’ouest. Là, la réalisatrice s’attarde à nous montrer chaque objet, détail, geste avec beaucoup de précision ; on n’a très vite l’impression d’être avec eux dans cette lente procession. De plus elle nous montre ces gens perdus avec une économie de mots et d’effets, c’est quasi documentaire. Leurs motivations à se lancer dans une telle aventure ne sont pas abordées ; on est loin des flashbacks lourdingues utilisés dans un autre film minimaliste mais plus survival récent ; « Essential Killing ». La sobriété de cette œuvre peut paraître austère, elle renvoie plutôt à l’intensité d’une telle aventure. Ce film est plein de vide, de non événements, de personnages épurés ; la trame scénaristique est pauvre et cependant le moteur fictionnel dramatique tourne à plein régime. C’est surtout qu’à mi-parcours, avec l’arrivée de l’indien, il pose des questions morales, humanistes sur les rapports avec l’étranger très profondes malgré une maigreur quasi maladive du contenu. Quelques situations et quelques mots posent une nouvelle donne que chaque personnage à intériorisé ; très fort. D’autres films à ce moment là auraient basculés dans des dérives moralistes faciles ; là, Emily devient le personnage principal et montre au combien le besoin de survie guide l’être humain ; égoïste mais réaliste et juste. La scène où elle recoud la chaussure de l’indien dit tout de la situation. Emily répond froidement à une autre femme choquée par ce geste qu’elle prend pour un rapprochement par cette phrase : « je veux juste qu’il me doive quelque chose ». Le spectateur comprend que ce qu’il aurait pu prendre pour de l’empathie n’en est pas. Et tout est dit. A voir absolument malgré un côté austère limite amish par moments. Dans Critikat, Clément Graminiès écrivit à sa sortie : « D'une intelligence rare, le film saisit par sa pureté esthétique (les modèles hollywoodiens semblent revenir d'entre les morts) et son acuité – parfois déstabilisante – à poser de véritables questions morales. »
J'avais beaucoup aimé: "Old Joy" mais cette fois...... film un peu controversé malgré des qualités indéniables (photo, ambiance, bande son de musique concrète); l'impression qu'on peut avoir d'être avec eux, en temps réel.... scénario un peu mince ? je ne veux pas trop juger....... dois-je l'avouer, j'ai dormi !!! Je constate l'écart entre la note "critiques" et public......
Pari réussi pour Kelly Reichard avec sa "Dernière Piste" qui prouve encore une fois, après Old Joy et Wendy & Lucy, qu'elle fait partie de ses réalisateurs américains indépendants sur lesquels il faut compter. La Dernière Piste, qui n'est pas sans rappeler La Ballade sauvage de Malick pour ses paysages arides d'une extrème beauté, nous entraine dans un voyage étouffant et quasi mystique avec ses pionniers, menés par une Michelle Williams en état de grâce, qui confirme tout le bien qu'on pensait déjà d'elle. Un grand film et un très beau faux western qui marque.