Votre avis sur Week-end ?
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 21 janvier 2012
Jean-Luc Godard est devenu une sommité dans le monde du 7ème Art, une célébrité qui le dégoute et qui va le pousser à s'affranchir de ce qui a fait son succès. Il refuse de se complaire dans un cinéma plus traditionnelle, il veut continuer à mener sa révolution cinématographique. Et c'est avec ce "Week-end" que JLG va véritablement marquer un tournant dans sa carrière, c'est avec ce film qu'il va annoncer, alors que ses compères de la Nouvelle Vague montreront leurs limites, son souhait d'aller toujours plus loin. Personnellement, je suis complétement fan et je le compte parmi ses meilleurs. Y a deux éléments qui me font particulièrement aimer ce film. Déjà, le plus évident, c'est ce véritable portait à l'acide d'une société en déconfiture, d'un système en perdition, d'un monde au bord du gouffre et en pleine déshumanisation. Un mode de vie où l'on voit des gens se marcher dessus, s’entre-bouffer. Plus de respect, plus de tolérance, plus de patience, plus de compréhension. Un monde où c'est la loi du plus fort qui règne et où l'égocentrisme prévaut absolument sur tout. JLG nous livre sa vision de la société, une vision brutale mais pourtant tellement pertinente. On est d'ailleurs frappé par la forte présence de sang tout le long du film.
Et deuxièmement, ce que j’apprécie aussi avec Week-end, c'est cette sensation que Godard justifie son souhait de s'affranchir de toute règle. Comme s'il voulait s'excuser d'avance et s'expliquer. On comprend avec ce film, que pour lui le cinéma ne doit plus être forcément la Vie, mais il doit la représenter, l'imager, la symboliser. Comme si on pouvait en parler, sans être à tout prix réaliste, mais au contraire très poétique et très métaphorique.
Et je rajouterais aussi le petit moment tiers-mondiste avec les deux éboueurs vraiment bien foutu.
Sinon techniquement, on le sait, le prestigieux réalisateur adore lancer des défis à son équipe et on retiendra par dessus tout l'un des plus grands et des plus réussis travellings du cinéma ( - 300m si je me souviens bien). Un film annonciateur d'un nouveau Jean-Luc Godard, une belle réussite et finalement assez abordable, un vrai régal !
4,0
Publiée le 21 janvier 2009
Pour être spécial, c'est un film spécial... Jean-Luc Godard n'a jamais et ce n'est pas peu dire cherché le consensus. Tout au long de sa carrière, il s'est violemment attaché à détruire tous les codes qui avaient pu être établis jusqu'à son époque. Pleins de rage, ses films respirent la nouveauté et la création mais également parfois l'abstraction et l'absurde. "Week-end" fait partie de ceux-là : il s'agit en effet très certainement du long-métrage le plus déjanté que j'ai pu voir de son auteur. Sans réel scénario, avec une seule idée en tête (celle d'un week-end particulier), il aspire à remettre en cause, mieux à passer à l'abattoir la société Occidentale dans laquelle nous vivons. La crudité de l'existence d'une population aux sentiments inhumains est passée au crible : obsédée par le sexe et sa pratique dans des conditions bestiales, dominée par des pulsions mortelles incontrôlables, celle-ci connaît finalement une décadence des plus totales. L'itinéraire sanglant d'un couple de petits bourgeois servira à illustrer la thèse de Godard, la route étant peuplée d'êtres décérébrés, tous plus fous les uns que les autres. Le cinéaste n'a de plus jamais caché ses affinités avec un marxisme radical, ici développé et argumenté par l'intermédiaire de longs et violents discours. L'auteur de "Week-end" a toujours considéré qu'un réalisateur ne réussissait que deux ou trois bons films au maximum dans sa carrière et que le reste comportait de belles scènes, de bonnes idées mais était nécessairement inabouti : c'est un peu l'impression que l'on a ici, tant les libertés prises sur la forme comme sur le fond offrent de purs moments d'anthologie mais également d'autres séquences nettement moins inspirées, hachant ainsi le rythme d'un film passionnant, seulement ô combien inégal. Une fois cette expérience conclue, on se dit qu'un tel décalage entre les jeunes idéalistes de ce type et la France très conservatrice de l'époque ne pouvait que déboucher sur les événements de Mai 68...
4,0
Publiée le 31 janvier 2009
"Un film perdu dans le cosmos et trouvè à la ferraille"...Un an avant les èvènements de mai 68, le cinèaste Jean Luc Godard se rèvèle ici un sociologue visionnaire dans cette farce vengeresse et virtuose! On n'est pas près d'oublier ses couleurs heurtèes, ses images chocs et surtout cette interminable sèquence de l'embouteillage au bord d'une petite route dèpartementale dans l’un des plus longs travellings de l’histoire du cinéma! Les acteurs sont tous remarquables: de Jean Yanne, ègoïste et fier de ce qu'il possède à Mireille Darc, futile, coquette et soumise à son mari, sans oublier Jean-Pierre Lèaud, en rèvolutionnaire post-soixantuitarde! Un film qui dènonce la frènèsie de la voiture dans des scènes d'une extraordinaire violence! Une chose est sûre, avec "Week-end", Godard est au sommet de son art...
4,0
Publiée le 13 septembre 2008
Travellings et panoramiques sans fins, bande-son insupportable (le travelling de l'embouteillage, plus de 10 minutes, est couvert de bout en bout par les klaksons) qui couvre en grande partie les flots de paroles, souvent insensés, film conscient (ou pas) d'en être un ("fait chier ce film", "un film c'est la réalité"...), Week-end est du pur Godard dans ce qu'il a pu avoir de plus extrême. Mais c'est aussi son seul film aussi violent et cru, qui provoque un vrai malaise (il m'a coupé l'appétit, au sens propre). Godard tend clairement vers le pamphlet surréaliste bunuelien, mais son obsession de la formule en particulier empêche le film d'être halluciné. En fait ce film fait surtout penser au Salo de Pasolini (qui sera tourné 8 ans plus tard). Bien sûr Week-end n'est pas aussi violent et intolérable, rien que parce que Godard ne s'est pas impliqué aussi pleinement et sincèrement que Pasolini, mais la volonté de rejeter tout un man de l'humanité est là. Comme tous les films de Godard (sauf peut-être Pierrot le fou), on ne peut pas parler de chef d'oeuvre tant le film n'est pas abouti. Cependant le film n'est pas gratuit, et l'indifférence totale de JLG à l'idée de plaire lui permet une liberté totale. L'horreur (torture, cannibalisme) côtoie l'absurde (le front de libération du Val d'Oise!, les tabassages qui viennent de nulle part) dans ce film apocalyptique insensé, mais qui dégage la négation de l'être que constitue cette obsession individualiste matérialiste, les gens étant totalement indifférents aux cadavres qui jonchent les bords des routes. Un film éprouvant, qui provoque des rires cyniques...
0,5
Publiée le 8 octobre 2011
A chaud j’avais écrit une critique bien sanglante envers ce film et Godard mais avec le recul je me calme un peu, même si mon opinion sur Week-end reste intacte : J’ai vraiment passé un des moments cinématographiques les plus désagréables de ma vie.
En fait mon opinion de Godard a toujours été spéciale chez moi. J’avais adoré Vivre sa vie mais par la suite j’ai vu A bout de souffle que j’ai trouvé vain et Le Mépris qui selon moi avait gâché un excellent potentiel de départ à cause d’expérimentations chiantes et d’une Brigitte Bardot absolument irritante. Week-end est, je dirais, dans l’expérimentation plutôt que dans la fiction. Qu’est-ce que raconte ce film ? A vrai dire j’en sais rien et je m’en fous, pour moi c’est de la branlette intellectuelle de premier plan qui ne m’a strictement rien apporté si ce n’est de la souffrance. Bon Dieu que c’est long… Et pénible à souhait, forcément Godard modifie toutes les règles cinématographiques à sa guise dans une tentative vaine et prétentieuse de se démarquer de l’académisme primaire sauf que c’est chiant. J’ai beau me retourner dix mille fois la question dans la tête, à quoi bon foutre de la musique assourdissante pendant un dialogue intéressant à la base ? Je veux bien qu’on me dise que ça a une symbolique, que ça marque la déconnection du dialogue de l’autre protagoniste sauf que là c’est hors-sujet, je ne vois toujours pas comment on pourrait décrocher de la conversation à ce moment-là. Ou alors c’est une critique incroyablement subtile (Ironie bien sûr) de la censure. Quoi qu’il en soit c’est à chier.
Bon après le film a selon moi une bonne qualité, il est très bien mis en scène. Le travelling sur l’embouteillage est visuellement impeccable mais, héhé, une fois n’est pas coutume, Godard qu’est-ce qu’il fait ? IL TE CASSE LES OREILLES POUR MONTRER LE CRI DE REVOLTE, OLOL KOM C SUBTIL ! Pour moi c’est pas de la recherche cinématographique, c’est du sabotage, je me demande sérieusement où est le génie là-dedans. Ce film me donne franchement l’impression que Godard n’est juste qu’un imposteur, enfin j’attends de voir ses films les plus réputés (Pierrot le fou, Le petit soldat notamment) avant de me fixer sur cette idée car pour moi ce film n’a aucun intérêt. Entre les dialogues à s’arracher les cheveux (Les camionneurs et le pianiste dans la ferme… OMG), les sons assourdissants, les acteurs qui font semblant de mal jouer, j’ai vite décroché… Au point que vers la fin je hurlais sur mon écran tout en me frappant la tête. Week-end m’aura poussé dans mes derniers retranchements, allez suivant, et tâchons d’oublier cette grotesque mascarade.
4,0
Publiée le 20 avril 2011
Bien dans la manière de Godard dans la forme : du cinéma distancié, déconstruit, truffé de morceaux rapportés culturels (Mozart, Bataille, Lautréamont…). C’est par moment drôle, plus ennuyeux quand le réalisateur se lance vers l’agit-prop tiers-mondiste. Ce qui distingue vraiment le film c’est la violence virulente du fond. Le couple J. Yanne-M. Darc est un couple de bourgeois arrivés, de beaufs au dernier degré de l’ignominie. Ils déambulent sur des routes de campagne livrées au grotesque cauchemardesque, pleines d’épaves de véhicules accidentées et de cadavres, où la violence individualiste insensée est partout. Un croquis poussé à la caricature de la barbarie moderne. On pourrait dire que ce tableau de société est plus dans l’air de temps actuel que dans celui de la fin des années 60. Le film a vraiment quelque chose de prémonitoire. Le fond rejoint la forme dans l’aspect apocalyptique, et c’est là que le film touche au grand art.
5,0
Publiée le 12 août 2007
Voici un film qui divisera sûrement les spectateurs en deux catégories: ceux qui adorent et ceux qui détestent. Film charnière dans la filmographie de son auteur, film de la rupture, "Week-end" est sûrement, en effet, l'un des films les plus expérimentaux et les plus radicaux de Godard qui affirme ici toute sa liberté de créateur. C'est pour moi un chef d'oeuvre, bien que je n'accroche pas toujours forcément aux films de Godard dont l'hermétisme, la froideur, et l'incessant flot de paroles qui noient certains d'entre eux ont le dont de m'agacer. Réalisé à la veille de mai 68, "Week-end" est une violente fresque anticapitaliste, une caricature cynique de la société moderne, apogée de la consommation à outrance et de l'individualisme. Discours qui n'a rien de nouveau chez Godard mais qui est ici traité avec une folie totale(aussi bien dans le fond que sur la forme). Chef d'oeuvre surréaliste exposant la fin absurde de notre civilisation, le film brille d'abord pour son audace et sa virtuosité formelle (travellings interminables, panoramique à 360° de la ferme). On y trouvera notamment le travelling "le plus long de l'histoire du cinéma". "Week-end" est sûrement aussi le film le plus violent de Godard qui y cultive une esthétique de l'horrible à l'immoralité sadienne (nombreuses citations et références à "Histoire de l'oeil" de Bataille et "Les chants de Maldoror" de Lautréamont). Le film, de part sa totale absurdité, n'est pas pour autant dépourvu d'humour. Un humour certes grinçant, mais l'on rit beaucoup à la vision du film. Bref, malgré certaines scènes pénibles, une omniprésence épuisante du son, des torrents de paroles interminables, "Week-end" reste à mon sens un chef d'oeuvre, sans compromis, dont la folie et l'extravagance, évitant tout didactisme, sert à merveille le propos. A vous d'en juger.
1,0
Publiée le 16 juin 2013
Critique de la bourgeoisie, de la société de consommation et de loisirs, appel au discours révolutionnaire... Sur le papier, c'est prometteur. Mais Godard ne ménage pas le spectateur : déconstruction narrative, jeux sonores tonitruants, symbolique outrancière... C'est inregardable et inécoutable.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 12 avril 2007
Chef-d'oeuvre d'un des grands maîtres de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard. Rappelant souvent le théâtre de Beckett, le récit se veut absurde au plus haut point et soutenu par un traitement cinématographique absolument fabuleux. Les très longs plan-séquences amènent souvent à s'esclaffer et les intertitres viennent couper le rythme, de manière à déstabiliser le spectateur, et l'effet est totalement réussi. Les personnages sont colorés et le tout est magistralement dirigé par un Godard en pleine forme, aussi cynique que critique face à la classe bourgeoise. Chapeau.
anonyme
Un visiteur
1,5
Publiée le 25 janvier 2014
C'est ennuyeux, c'est même très ennuyeux. C'est ridicule par moment. Mais le respecté et adulé (seulement par la critique) Jean-Luc Godard est malin ! Pour faire passer cette purge qui est également un film, il nous sert 2 ou 3 beaux plans, quelques idées de mise en scènes originale, des écrans titres bleus (parfois drôles) et bien évidemment pour Week-End : beaucoup de couleurs pétantes qui rendent le film un peu plus facile, divertissant et moins ennuyeux. Un des seul point vraiment positif est la façon dont JLG montre tout la stupidité des gens égoïstes, superficiel et hautain.
Si vous voulez voir des séquences ridiculement interminables et des voiture accidentées CE FILM EST FAIT POUR VOUS !
2,5
Publiée le 1 mai 2013
De tous les "films" de Godard, c'est celui que je trouve le moins épouvantable. Du point de vue artistique, c'est toujours aussi mauvais, mais Godard a tout de même rajouté quelques touches humoristiques qui aident le spectateur à tenir le choc. Sa vision des embouteillages en campagne est originale : de vastes champs de bataille où les voitures brisées et en feu jalonnent les routes et prés. Saluons aussi le long travelling de bouchon qui devait nécessiter un temps fou de préparation. Parlons de l'histoire ( ah bon ? il y en a une ? ) Godard reprend l'idée d'un départ en week end d'un couple parisien. Après, il s'en fiche de savoir quoi raconter pendant ce périple et de quelle manière il se finira. L'important est d'accumuler délires et bordels de mise en scène et de montage, insérant des inter-titres inutiles. On se demande encore quel rapport y a t-il entre un embouteillage et un révolutionnaire hurlant la Constitution en plein champ, ce que fichent des hurluberlus déguisés et un joueur de batterie en plein bois, comment des voitures rouillées se transforment en moutons, et pourquoi, mais grands dieux pourquoi Godard écrit-il des dialogues longs si ce n'est pour les recouvrir de musique surmixée ??! ( et en parlant de surmixage, le son chez Godard aura toujours été une abomination) Le spectateur se souviendra encore de ces pénibles séquences inaudibles, donc inutiles, de conversations où les acteurs ne font que citer des poèmes et définitions philosophiques. D'ailleurs le spectateur, tout au long des visionnages des fil... des trucs de Godard, se posera toujours la même question : pourquoi me faites-vous tant souffrir ?!
0,5
Publiée le 14 juillet 2009
Un délire brouillon et pénible de plus d'1h30. Pourtant le film commence bien. C'est indéniablement innovant, on retrouve Jean Yanne dans son rôle fétiche de brute épaisse et malpolie, enfin humour et sensualité sont au rendez-vous. Mais très vite, cette bonne impression s'étiole, pour finalement laisser place à un ennui mortel voire même à du dégoût. Le raz-le bol est surtout sonore : trop de discours à la con, de bruit de voiture, ... La satire sociale est louable, mais trop confuse. La violence ? Elle ne m'a pas choqué, même la scène lors de laquelle ils zigouillent les animaux (sales bêtes...). Une déception donc.
0,5
Publiée le 10 mai 2023
Les protagonistes aiment la verdure de la campagne mais le spectateur aime-t-il le bruit des Klaxons?
Il vaut mieux baisser le son pour ne pas être indisposé, puis couper l'image pour ne pas mourir de lassitude. En bref, voilà un film qui ne va pas me réconcilier avec Godard. Tous les goûts..........
0,5
Publiée le 22 juillet 2014
Godard n'a même pas su photographier Mireille Darc correctement. Quant à Jean Yanne, il était tellement furieux de sa collaboration avec Godard, que quand il publia 'La langouste ne passera pas" (Bande dessinée de Jean Yanne et Tito Topin), le mot "Godard" devint une insulte dans les bulles de ses personnages !
anonyme
Un visiteur
1,0
Publiée le 31 janvier 2009
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