Avec tout ce qui arrive à Roger et Martin en quatre films, on se demande bien comment ils arrivent à être indemnisés de leurs pertes. "L'arme fatale 4" ne déroge pas à la régle des trois précédents opus, en proposant un spectacle pur où l'action, la comédie, et parfois même l'émotion, s'alignent pour offrir un divertissement excellent. Mel Gibson et Danny Glover reviennent en fanfare, leur complicité déchirant l'écran, réunis au centre d'une pléiade de personnages charismatiques. De Joe Pesci, grande gueule attachante, à Jet Li qui illustre la violence sans limites, on en a pour tous les gouts. Le tout s'harmonise autour d'un scénario qui tient debout, pas exceptionnel certes, mais cohérent. Entre les fresques de nos deux complices de toujours et leurs déboires privés (mariage, vieillesse, etc), on a notre lot de peripeties. Richard Donner donne carte blanche à ses acteurs, les brutalisant physiquement, leur procurant des subtilités scéniques aussi, tout en favorisant l'action toujours lisible et explosive, où le metteur en scéne s'impose. Les séquences sont jubilatoires. Mieux encore, "L'arme fatale 4", sans inverser les codes, permet de dénoncer l'esclavage. A sa maniére, bien evidemment. Ne vous attendez pas à une reflexion philosophique sur le sujet. Une morale saisissante, une fin naïve mais rassurante, nos deux sergents tirent leur révérence de la plus belle des maniéres. Là où le premier racontait la rencontre entre ces deux hommes que tout sépare, aussi bien la vision sociale qu'ils portent au monde que leur âge, le dernier raconte la fraternité qui les unit, et leur penchant commun pour les aventures de haute voltige. Là où Murtaugh répétait inlassalement "je suis trop vieux pour ces conneries", c'est aujourd'hui Riggs qui prend le flambeau. Le générique défile, les souvenirs de quatre épisodes qui vous arrachent des sourires nostalgiques, avec pour seule envie de vous replonger dans cette saga parcemée de querelles, de rires et de situations cocasses le plus vite possible. Définitivement, Richard Donner aura marqué un grand coup dans l'histoire du cinéma du buddy movie, jamais égalé jusque là. On s'est, ici, un peu perdu dans la surenchére et la facilité, mais on s'en fiche vu que c'est jouissif. Parfaitement recommandable, même si "L'arme fatale 4" n'apporte aucune réponse particuliére, il défend des principes propres à ce genre de films, à savoir : divertir, surprendre. Et avec panache et respect pour le spectateur. Merci.