A l’époque, le quatrième et dernier épisode de la saga était celui qui m’avait le plus marqué. Parce que "L’arme fatale 4" m’avait permis de découvrir Jet Li, que j’ai trouvé impressionnant à bien des égards. Déjà par le comportement de son personnage : son perpétuel sourire a quelque chose d’effrayant, doublé un inquiétant regard aiguillonneux qui en intimiderait plus d’un. Cela en fait un personnage suffisant, arrogant, et on ne peut que sentir sa dangerosité. Et quand on dit que la première impression est souvent la bonne, cet adage va se vérifier très rapidement : froid, violent, sans cœur, brutal, sadique, machiavélique, il va devenir l’adversaire le plus coriace que la paire Riggs/Murtaugh ait eu à affronter jusque-là. Mais ce qui m’avait également impressionné chez cet acteur chinois, c’est sa vitesse d’exécution dans la pratique de son art martial. Et à priori, je ne suis pas le seul à avoir été impressionné puisque le producteur Joel Silver l’a fait venir tout droit de l’Asie pour l’imposer dans les traits de Wah Sing Ku, et de lui offrir son tout premier rôle dans une production occidentale. Tout ne repose pas sur lui pour autant. Vous l’avez remarqué, la famille "L’arme fatale" s’agrandissait au gré des épisodes donnés. Dans le 2, nous avions vu l’arrivée de Joe Pesci sous les traits de l’intenable Leo Getz avant de le retrouver dans le 3, lequel a permis l’entrée en scène de Rene Russo. En suivant cette logique, il semblait normal de non seulement retrouver ces deux drôles de personnages, mais aussi de découvrir un nouveau larron. Eh bien c’est le cas avec Chris rock. Tout comme l’ont fait ces deux prédécesseurs, ce nouveau venu dans la saga permet d’apporter un air frais à une franchise déjà célèbre pour son humour léger, tout en alimentant les facéties du tandem Riggs/Murtaugh, un tandem qui fonctionne de plus en plus comme un vieux couple. Le réalisateur Richard Donner reprend les mêmes recettes qui ont fait le succès de sa saga, pour signer une quatrième aventure sans aucune baisse de régime. Un véritable exploit ! "L’arme fatale 4" rentre dans le moule déjà approuvé du polar mêlant habilement humour et action pour offrir au public un nouveau spectacle hautement distrayant. Pour cela, il a su diversifier tout au long des épisodes la teneur des enquêtes menées. La mise en retrait de Rene Russo est compensée pas Chris Rock convaincant, sans que celui-ci n’en fasse des tonnes. On notera par ailleurs une évolution dans les personnages, ce qui rend quasiment nécessaire de regarder les épisodes dans l'ordre : rassurez-vous, pas de spoiler, mais Riggs a maintenant les cheveux courts et fait faire n’importe quoi à son partenaire pour venir à bout d’un grand siphonné qui n’a d’autre occupation que d’enflammer le quartier dans lequel il se trouve au cours d’une première scène qui met le spectateur dans le bain sans attendre. Peu de temps morts pour parvenir au bout des 120 minutes de ce dernier opus (le plus long aussi de la franchise), si ce n’est pour pénétrer dans l’intimité du tandem désormais célèbre pour la postérité. Il parait presque regrettable que la franchise se soit arrêtée là, parce qu’il y avait de quoi creuser l’arrivée de Chris Rock au sein de la famille "L’arme fatale". D’abord évoqué en 2005, le cinquième volet a finalement été enterré. Et ce n’est pas plus mal pour une fois, de voir une franchise se terminer sur une aussi belle note. Mais attention, selon le magazine Première, Mel Gibson serait à nouveau en négociation avec Joel Silver pour relancer le projet… serait-ce le deuxième effet kiss cool de la série récemment arrivée sur nos petits écrans ? Bonne ou mauvaise idée ? La question est posée, et même s’il est très tentant de revoir le duo qui a séduit tout le monde, je ne sais pas si c’est une bonne idée. Attendons de voir, mais en attendant, on peut toujours se régaler sans fatigue des quatre numéros déjà produits.