En 1998, Richard Donner, Joel Silver, Mel Gibson, Danny Glover, Joe Pesci et Rene Russo rempilent tous pour le dernier acte d’une franchise inoubliable. L’Arme Fatale, quatrième acte, n’est en somme que très peu différent de ses trois grands frères. Action, humour et intrigue policière, la recette imbattable du Buddy Movie par excellence, porté par des comédiens routiniers du genre, dans la peau de leurs avatars. Un nouvel opus qui s’inscrit donc pleinement dans la lignée de la précédente trilogie, soit un film habilement réussi, aussi captivant que rythmé, aussi drôle qu’artistiquement satisfaisant. Richard Donner n’a pas perdu sa verve, au même titre que Mel Gibson et Danny Glover, qui malgré le temps qui passe, livrent des prestations honorables, confronté pour l’occasion aux triades chinoises.
L’ambiance, la thématique étant la même, il s’agissait ici de faire redécoller une intrigue sur des bases nouvelles. Après les trafiquants de drogues, les trafiquants d’armes, voici venu les trafiquants d’esclaves. La rencontre fortuite du bateau de pêche de nos flics préférés avec un cargo chinois rempli d’immigrés et de truands sonne le début d’une nouvelle confrontation dantesque. Comme grosse pointure, en confrontation avec l’héroïsme et l’humour des personnages principaux, la production offre une opportunité à Jet Li de démontrer ses talents. L’acteur chinois déborde de violence et offre un rempart digne de ce nom à la justice des deux flics, le tout aboutissant sur une scène finale brillante, sans altération musicale de la bande-son, toute en violence et coups sanglants.
Pour clore la quadrilogie, Richard Donner use également de tout son bon sens pour qu’à son tour, Martin Riggs soit trop vieux pour ses conneries. La famille, en pleine évolution, des deux policiers s’affiche comme un pilier, une base solide qui permet aux personnages d’encore d’avantage se rapprocher. Leur amitié avec Léo, impeccable Joe Pesci, prend elle aussi une tournure sentimentale bienvenue. En somme, les rapports entre les différents protagonistes sont habiles, judicieux, et permettent d’apporter une bonne dose de sérénité aux deux héros, toujours aussi drôle.
Dans l’espoir qu’aucune suite ne soit mise en chantier, de nos jours, en vue de respecter les valeurs de la franchise, soulignons que ce quatrième opus est une digne conclusion à cette saga désormais culte. On aura pris énormément de plaisir, à quatre reprises, à suivre Martin Riggs et Roger Murtaugh, personnages emblématiques du cinéma US, drôles de policiers à la sympathie débordante. Mais l’on aura aussi pris beaucoup de plaisir à contempler de nombreuses scènes d’action spectaculaires, en particulier dans ce quatrième opus, débutant sur une scène de chaos diablement bien rythmée. Une référence. 17/20