Steve McQueen... Ah ce cher Steve !
He's in "The Getaway". Traduit en français par "Guet-apens".
Basé sur un roman de Jim Thomson (également scénariste pour Kubrick et ses "Sentiers de la gloire").
Synopsis : McCoy doit réaliser un hold-up sans bévues pour rembourser sa remise de peine. A la banque, rien ne se passe comme prévu... .
Scénariste : le futur réalisateur de "Double détente", "48 heures" et sa suite, "Dernier recours" (avec Willis) : Walter Hill. Il bétonne cette histoire de part en part. Nickel !
Avec le couple vedette McQueen-McGraw (ils se sont rencontrés sur ce tournage !) qui tient le haut de l'affiche, on reste scotché devant cette ambiance délétère à souhait soigné par la musique mirobolante de Quincy Jones, compositeur sur "Dans la chaleur de la nuit" (avec Sydney Poitier), "La couleur pourpre" (de Spielberg), et "Le majordome" (incarné par Forest Whitaker) dernièrement.
Notons Ben Johnson (l'habitué du western : "L'homme des vallées perdues", "La horde sauvage"...) et Bo Hopkins (apparu devant la caméra d'Alan Parker ("Midnight express") et d'Oliver Stone ("U-turn") notamment) au casting.
Parlons maintenant de l'atmosphère rendue par Sam Peckinpah (il a déjà tourné "Major Dundee", "La horde sauvage" et "Les chiens de paille" !!). Un poil trop lent dans son début, on rentre de plein fouet dans le film lors du fameux hold-up. A partir d'ici, c'est la classe de Steve McQueen et le charme de velours d'Ali MacGraw qui va faire le reste. Le couple, à la fois charismatique et tout en légèreté, dirigé par une caméra qui nous tisse des plans larges puis des plans rapprochés, est à fleur de peau : l'univers de Peckinpah est mis à nu. Violence, culpabilité et cynisme sont ainsi filmés avec maestria. La violence reste, quant à elle, suggestive et ne déborde pas du pitch. Parfait, Monsieur Sam.
Avec McQueen à bord, nous avons droit à des courses-poursuites étincelantes et des scènes de fusillades bigrement bien léchés. Je l'ai néanmoins préféré dans "Bullitt" où Lalo Shiffrin faisait rugir son moteur dans sa bande-son. Il n'en reste pas moins, avec "Guet-apens", dans une forme redoutable et d'un tonus irréprochable. Ce Steve, il nous fait une de ses leçons de cinéma, dites-donc. Tout comme Peckinpah, à l'instar du dernier gunfight, extra.
"The Getaway", considéré aujourd'hui de facture classique, ne reste pas moins un Peckinpah with Steve & Ali et a ainsi acquis le statut de film culte.
Spectateurs, un policier made in 70's.
Date de sortie US : 1973.