Brillamment sous-entendu sur l'affiche, la Désintégration (Dés/intégration) parle avant tout du mal que se donnent les "étrangers" (à savoir les français dont l'origine n'est pas française) pour s'intégrer, pour finalement récolter la déception. Une déception qui est d'ailleurs plus ou moins bien reçue et, comme le montre astucieusement le film, peut être source d'une faiblesse telle que la manipulation est ensuite un jeu d'enfant pour le premier adulte charismatique venu. Un leader probablement trop charismatique, ainsi que des jeunes sûrement trop naïfs. Tels sont les deux principaux défauts du film. En dehors de ça, les acteurs livrent une performance tout à fait remarquable, particulièrement Rashid Debbouze (excellent, et bien moins agaçant que son aîné) et Yassine Azzouz. En abordant, des thèmes d'actualité comme le racisme et la religion, Philippe Faucon semble en profiter pour faire parvenir aux spectateur un appel à l'égalité. Par ailleurs, celui-ci met en scène le récit sous différents points de vue, à savoir celui d'Ali, pour commencer, puis celui de sa famille, et enfin le point de vue de ses camarades. À noter que ce choix, risqué au premier abord, est totalement maîtrisé et de ce fait, assez pertinent puisqu'il permet ainsi au spectateur de faire la nuance entre les différentes "sortes" de musulmans et, par la même occasion, la religion abordée sous différents aspects (ici, l'extremémisme entre en contraste avec le respect initialement enseigné par les proches d'Ali). Tout cela en évitant brillament les clichés, Philippe Faucon réalise alors une oeuvre à la peau neuve, qui parvient à faire rire comme à bluffer. Notamment lors de la scène finale (le dernier quart d'heure), incroyablement réussie. En conclusion, La Désintégration est une bonne comédie dramatique, courte sur la durée mais cependant pleine de bonnes idées. Il y a juste ce petit manque de crédibilité lors de certains passages, qui empêche au long-métrage d'exploiter tout son très bon potentiel.