Je m'attendais à bien pire, c'est-à-dire à l'angélisme et la victimisation systématique colportés par nombre d'autres films qui déversent par devers eux la propagande de l'auto-flagellation, du #vivre_ensemble et du #pas_d'amalgame. Notez que le #pas_d'amalgame remplit parfaitement son contrat pour sa part, ce qui permet d'éviter tout procès et poursuite éventuels pour #stigmatisation et #incitation etc, etc.
Après tout, les différents cas de figure sont tous montrés avec une certaine neutralité, un choix diplomatique étant donné un sujet aussi brûlant. Ainsi, le racisme anti-arabe, le chômage endémique de cette communauté mais également justement, le communautarisme et la paranoïa dont fait preuve cette même communauté, sa religiosité à tout crin et son rejet de la France, rejet plus ou moins larvé.
On a même le discours de l'Imam, merveilleusement tolérant, qui déconseille aux jeunes de brûler les bagnoles parce que c'est pas halal. On a même le jeune Français fraîchement converti à l'Islam, un classique.
On a aussi l'Arabe très bien intégré qui a épousé une Française et qui n'est pas barbu non plus. Nous avons donc là notre petite portion du #vivre_ensemble (tout de même), portion non négociable. Nous avons par ailleurs une certaine dose d'auto-flagellation (il en faut), notamment les propos sur les parents qui ont trimé et perdu la santé pour faire les sales boulots de ces "maudits Français".
Enfin, le plat de résistance, la radicalisation et le passage à l'acte terroriste. Sur ce point et comme l'ensemble du film, le réalisme prévaut -ou ça y ressemble- et le côté documentaire qui va de pair, froid, détaché. Il manque le commentaire.
Car, l'autre défaut du film, outre ses petits moyens, est de contenter tout le monde et de ne pas s'engager. Cela dit, l'avantage évident est précisément de rester assez lisse et de ne fâcher personne, ni le Mollah, ni Jean-Marie. Moi non plus, je ne veux fâcher personne, ce sera donc 5, ni bon ni mauvais.