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    The Revenant
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    4,2
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    2 167 critiques spectateurs

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    Mapofparis
    Mapofparis

    28 abonnés 351 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 février 2016
    Tension permanente au travers d'un homme laissé pour mort mais que la soif de vengeance va pousser la volonté de survivre, de vastes étendues enneigées impitoyablement dangereuses, une traque sans relâche ponctuée de scènes chocs: The Revenant nous file une claque en pleine poire, rude et torturante. Le grand cru annoncé.
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    328 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 mars 2016
    Après nous avoir proposé le formidable "Birdman", j'avoue que j'attendais avec impatience le nouveau métrage d'Alejandro González Iñárritu. Mais je ne pensais pas le voir si rapidement après son précédent film : j'étais alors terrifié de voir notre ami mexicain tomber dans le piège du film de commande commercial, lui qui faisait désormais partie de « l'élite » après avoir reçu son Oscar. Et bien quelle superbe surprise que cela ne soit pas le cas, mais alors pas du tout : Iñárritu est un vrai artiste et il nous le prouve encore une fois avec "The Revenant" ! Sur un postulat de base original et plaisant, Iñárritu nous livre un récit mêlant habilement le revenge movie et le survival, le tout empaqueté magnifiquement par une réalisation de haute volée...pour faire simple, comme je l'ai lu dans un journal, c'est un peu comme si Terrence Malick avait réalisé "Le Territoire des Loups" (attention, je ne parle à ce niveau que du domaine du visuel...et encore, personnellement, je trouve que le film emprunte plus à l'esthétique des films d'Andreï Tarkovski qu'à ceux de Malick !). Oui car soyons franc : Iñárritu possède une science de l'image et une maîtrise de la caméra hors du commun ; et cela se répercute alors directement sur le film qui est absolument sublime : entièrement filmé en lumière naturelle dans de gigantesques paysages enneigés, c'est un véritable spectacle baroque qui nous est offert. Mais si les images sont sublimes, la nature n'est, au contraire, jamais sublimée : elle est sombre, glaciale, violente et meurtrière...une vrai jungle glacée, un réel enfer blanc. Et cette représentation si hostile de la nature sert tout simplement et efficacement le sujet principal du film : la souffrance. En effet, la souffrance est source et conséquence de tout ce qui arrive durant le récit : les indiens attaquent les colons à cause des pillages et tueries incessants de ces derniers sur leurs terres, la mort de son fils est la base du désir de vengeance du héros, la nature elle même en semble vouloir aux hommes en leur infligeant ses terribles conditions climatiques...cela forme un tout assez anxiogène qui prend le spectateur aux tripes : rarement un film n'aura compris et utilisé le concept du « viscéral » avec autant de brio et ce jusque dans la réalisation elle-même (les exceptionnels plan-séquences filmés en courte focale donnent l'impression de ne jamais nous laisser souffler tout en cherchant à nous rendre mal à l'aise !). Une image forte en symbolique définit à elle seule ce sentiment, celle où un panneau « Nous sommes tous des sauvages » apparaît un écran : bien loin de ne représenter que les hommes, le « Nous » se réfère à la planète entière (humains, animaux, nature...). Et si le héros Glass est un homme disons normal au début du récit (même s'il a déjà connu la souffrance avec la perte de sa femme), la mort de son fils va le pousser à la vengeance mais, comme si cela n'était pas suffisant, la nature va alors le maltraiter (les conditions météorologiques extrêmes) voire même le « violer » (l'incroyable scène de l'ours : aussi spectaculaire en terme de sensations, de mise en scène que d'effets spéciaux !!) pour qu'il régresse à un niveau presque absolu : grognant, rampant, le regard vide, il devient alors un être hybride à mi-chemin entre la vie et la mort errant dans des limbes, un mort-vivant uniquement obsédé par son désir de vengeance...voilà donc le fameux « revenant » du titre. Et justement, en parlant du revenant, on ne peut que se prosterner devant la performance fantastique de Leonardo DiCaprio : il transpire la douleur et la volonté à l'écran et le fait que son rôle soit quasi-muet donne encore plus de puissance à sa prestation. Il a largement mérité son Oscar pour ce rôle : et tous ceux qui diront le contraire devraient sincèrement remettre en cause leur vision du cinéma et de la comédie. A ses côtés il faut tout de même saluer les très bonnes prestations de Tom Hardy et de Domhnall Gleeson. "The Revenant" est donc un film choc, somptueux visuellement, tragique, mélancolique (la superbe musique de Ryuichi Sakamoto y est pour beaucoup), viscéral avec un grand « V » où la limite entre vire et mourir et humanité et bestialité sont plus que floues, n'arrivant à trouver un semblant de réponse que lors de cet ultime et saisissant plan. Du grand cinéma comme je l'aime...il est vraiment incompréhensible qu'il soit passé à côté de l'Oscar du meilleur film !!
    Alice025
    Alice025

    1 683 abonnés 1 370 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 février 2016
    Je n'ai pas simplement vu un film, j'ai vécu une expérience cinématographique unique ! Moi qui attendait beaucoup de Birdman et qui a finalement été un peu déçue, ici c'est le contraire. Peur de la déception, je suis ressortie littéralement conquise par la qualité de « The Revenant ».
    Tout d'abord, la réalisation est maîtrisée du début à la fin, les paysages et les images sont magnifiques, c'est tourné de façon à ce que l'on ressente ce qui se passe et non à ce que l'on reste passif. Le scénario en soi peut paraître assez banal (une histoire de vengeance), mais le réalisateur arrive à en faire un film de survie à en couper le souffle, porté bien sûr par un des meilleurs acteurs qui existent, j'ai nommé DiCaprio. Epoustouflant, sidérant, l'Oscar lui sera obligatoirement dédié ! (réponse bientôt...) Quand on sait à quel point il s'est investi dans ce rôle afin d'être le plus crédible possible, Mr DiCaprio vous avez surpassé la crédibilité !
    Il traverse monts et marées afin d'exercer sa vengeance, mais ne croyez pas tout deviner dans la bande-annonce, ce qu'il va vivre est dix fois pire. Ce qui m'a encore le plus surprise, c'est que tout est d'un réalisme affolant. De plus, la violence est très présente dans certaines scènes instaurant un climat d'angoisse et de dureté.
    Il ne faut pas oublier Tom Hardy nous livrant ici une prestation plus qu'admirable, bourré de talent, on a trouvé notre rôle de pourriture de l'année 2016.
    Je me suis donc prise une véritable claque, « The Revenant » est un film qui doit absolument être vu, j'insiste !
    Edgar L.
    Edgar L.

    197 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 avril 2016
    En un peu plus d’un an, Inarritu a donc clairement franchi un nouveau cap et voit les choses en grand. Birdman avait marqué l’amorce de ce virage et nous avait enthousiasmé par sa réalisation et son impeccable jeu d’acteurs. Avec The Revenant, le réalisateur délaisse totalement la comédie et s’attaque ici à un western à l’histoire ambitieuse. Le film entremêle le style du survival et du revenge movie car on y suit Hugh Glass, un trappeur qui va se faire attaquer par un ours et va être laissé pour mort par ses équipiers. Au passage, l’un d’entre eux tue son fils, élément qui va alimenter l’instinct de survie et de revanche de l’homme. Il va alors partir dans un périple incroyable afin de retrouver celui qui a lâchement mis fin aux jours de son fils.

    [...]

    S’en suit alors une quête perpétuelle de nourriture, mais également de soins dans une nature qui ne s’y prête à priori pas. Dans cet immense territoire sauvage, Glass erre telle une âme en quête de vengeance. Infatigable et increvable, il va surmonter tous les obstacles qui se mettront sur sa route. Certaines scènes sont sublimes comme cette ouverture sur l’attaque des indiens. Impressionnante de réalisme, elle permet au film d’imposer immédiatement son style auprès du spectateur. L’attaque de l’ours est tout aussi impressionnante de réalisme. On peut néanmoins reprocher au film qu’en dehors de ces quelques sublimes scènes, il fasse souvent preuve d’une lenteur, certes nécessaire à nous immerger dans cette solitude et la dureté du combat de Glass, mais parfois difficile à supporter d’autant plus que le film dure 2h36.

    [...]

    Leonard DiCaprio est mutique dans ce film et parvient malgré cela à nous faire ressentir sa souffrance physique. Sa performance est bluffante et mérite bien l’Oscar qui lui a été remis. Tom Hardy est quant à lui méconnaissable et nous prouve une fois de plus qu’il est vraiment la star montante de Hollywood. Le troisième personnage important est incarné par le jeune Will Poulter (vu dans la saga Le Labyrinthe) et lui aussi s’en sort parfaitement.

    [...]

    The Revenant est donc un film qui mérite le bruit qui est fait autour de lui mais auquel je ne peux m'empêcher de trouver quelques défauts. Lent et long, il parvient néanmoins à nous subjuguer avec son sens de l'image proche de la perfection et la performance convaincante de Leonardo DiCaprio.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 mars 2016
    The Revenant raconte la nature comme le cinéma la rarement fait .
    Les images sont époustouflantes , chaque plan est une oeuvre d'art,  cest une épopée lyrique sauvage extrême mais d'une telle splendeur qu'on en est ebahi .
    Tom Hardy y est démentiel.
    Quand a ce brave Leo il a livré une performance hallucinante,  sidérante, terriblement énergique de talent qui devrait déboucher sur le dit oscar tant convoité.
    Un chef d'oeuvre percutant et saisissant de par l'exceptionnelle mise en scène en passant par sa prodigieuse immersion affublée d'une violence des plus accrues font de The Revenant une somptueuse déclaration d'amour au Cinéma.
    A film extraordinaire, acteurs  extraordinaires  c'est chose faite avec le tandem Dicaprio /Hardy .
    selenie
    selenie

    6 342 abonnés 6 207 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 février 2016
    Pour ce 6ème long métrage, le réalisateur co-scénarise le film d'après le livre éponyme de Michael Plunke sur l'incroyable histoire vraie du trappeur Hugh Glass. Une histoire qui avait déjà inspiré le film "Le convoi sauvage" (1971). Dès le début les mouvements caméras choisis par Inarritu imposent un style et offrent des plans de toute beauté, tout en fluidité, parfois en caméra subjective, parfois au centre de la mêlée, toujours immersive . "The Revenant" est tout bonnement un chef-d'oeuvre magnifique sur tous les tableaux ! Dans la forme comme dans le fond ce film est un pur bijou, du cinéma grandiose comme on en voit que 1 ou 2 par an.
    Danny Wilde
    Danny Wilde

    120 abonnés 502 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mars 2016
    Le battage médiatique de ce film commençait sérieusement à me saouler, un peu à l'image de celui sur SW7 le Réveil de la Force...j'ai donc fini par mettre un terme à tout ce chambardement et suis non pas tombé à la renverse, mais j'ai été sérieusement accroché par cette démonstration de grand cinéma, c'est comme ça que je conçois le cinéma qui fait vraiment rêver et qui vous donne de sacrées sensations. Le battage autour de Di Caprio aussi m'énervait, je suis content qu'il ait eu enfin son Oscar, même si pour moi sa prestation se révèle surtout physique et n'était pas forcément méritée pour ce film, car pour qu'un acteur s'exprime pleinement et montre un jeu qui vous scotche littéralement à l'écran, il faut que ça passe par des regards, des plans de visage, une vraie émotion qui vous fait chialer et surtout par la puissance d'un dialogue. Or là, je ne vois pas tout ceci , mais peu importe, je n'ai pas envie de polémiquer, il a eu son Oscar tant mieux pour lui...je suis là pour parler avant tout du film et de ses attraits. Alors oui, les images sont sensationnelles, on ressent carrément le froid, la neige, la crudité de la nature, on sent l'eau couler, le feu réchauffer et le sang gicler, de ce côté c'est très immersif. Et que dire de cette séquence avec le grizzly ? incroyablement violente et réaliste, je ne sais pas comment ils ont fait, mais on y croit, on a l'impression carrément d'être à la place de Léo et de se faire labourer le dos et la gorge, un moment très intense d'une totale réussite, qui d'ailleurs fait véritablement démarrer le film dont le début ne m'avait pas trop encore convaincu ; dès ce moment, je suis pris, happé, emporté par l'aventure. Autre atout : Tom Hardy, acteur que je n'avais pas trop vu jouer ailleurs (car dans Mad Max, il est plutôt transparent, c'est Charlize qui tient tout le film), révèle ici un talent énorme dans un rôle de méchant ignoble, sans en faire des tonnes, dans une tonalité même assez surprenante pour un tel rôle de mauvais gars. Je ne reprocherais à ce film qu'un seul détail : des longueurs un peu inutiles qui donnent un côté un peu lent et contemplatif, je m'y attendais un peu, les films se passant dans le Grand Nord allant souvent dans ce sens, rappelez-vous de Jeremiah Johnson par exemple... bon c'est un détail qui m'a un peu agacé, mais dans l'ensemble, le film reste magistral dans son tout, en décrivant la forte volonté d'un homme décidé à survivre pour se venger. Bravo !
    Marceau G.
    Marceau G.

    393 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 mars 2016
    Après nous avoir offert "Birdman", formidable plan-séquence de deux heures qui avait triomphé aux Oscars l'année dernière, Alejandro González Iñárritu revient avec "The Revenant", son nouveau long-métrage, encore plus attendu. L'histoire de Hugh Glass - un trappeur attaqué et déchiqueté par un grizzly, qui, après avoir été enterré vivant et laissé pour mort par ses compagnons, parvint à survivre et à rejoindre seul la ville la plus proche (300 kilomètres quand même !) - méritait un film, et pas n'importe lequel. La virtuosité du réalisateur mexicain n'est désormais plus à prouver. Mais avec ce "Revenant", il s'est surpassé. Tous les plans sont d'une beauté époustouflante. La mise en scène défie les lois de la physique, nous emmenant d'un protagoniste à l'autre dans les batailles, les courses poursuites ou même les simples randonnées avec la plus grande aisance et la plus grande harmonie. La caméra ultra-fluide semble s'être effacée, ou au contraire, s'être intégrée aux scènes et à l'histoire elle-même : c'est comme si elle incarnait notre œil, attiré et baladé par le mouvement, dans des plans-séquences théâtraux atteignant la perfection scénique. Le casting, littéralement exceptionnel, vient parachever le travail grâce à des acteurs aussi impliqués que talentueux, DiCaprio - enfin oscarisé ! - en tête. Ce-dernier, sombre et majestueux, est incroyable dans un rôle très ardu physiquement pour lequel il s'est une fois de plus dépassé. Mais il est vrai que les autres comédiens (notamment Tom Hardy et Forrest Goodluck) ne sont pas en reste. Outre un long-métrage à la technique irréprochable, "The Revenant" est un profond film d'auteur et d'esthète où chaque plan a sa signification et où la trame est une allégorie métaphysique. Iñárritu montre l'impact tant physique que philosophique de la violence de l'Homme sur la Nature - ou l'inverse lorsque celle-ci reprend ses droits - mais aussi de l'Homme sur l'Homme, en dénonçant le traitement infligé aux Indiens par les colons. De nombreuses scènes symbolisent cette opposition : les batailles entre trappeurs et Arikaras (agissant ici en tant que défenseurs d'une nature menacée) comme les phénomènes naturels que subissent les héros ou plus explicitement le combat entre Leo et le Grizzly. De même, les nombreuses vues de ciel en contre-plongée (avec la lune ou le soleil trônant au centre) semblent souligner une sorte de présence au-dessus de l'Homme (la mort ? le créateur ? l'esprit de la nature ?), et rappeler que quelque chose veille et surveille - les "natifs" étant superstitieux et accordant beaucoup d'importance à la lune et aux astres. Finalement, entre guide de survie, œuvre méta, film halluciné et monstrueux, "The Revenant" nous en met plein les mirettes tout en nous faisant réfléchir sur notre condition, et notre responsabilité vis-à-vis de la nature et de nos prochains. Soit du grand-spectacle au service de l'art.
    septembergirl
    septembergirl

    607 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 mars 2016
    Un film d’aventure d’Alejandro González Iñárritu qui nous plonge dans l’Amérique hostile et sauvage du 19ème siècle au côté des trappeurs qui luttent pour survivre. Une réalisation qui s’appuie sur des paysages grandioses, des plans à couper le souffle et une très belle contemplation de la nature et des animaux. Les interprétations sont toutes à saluer, en particulier celles des trois acteurs principaux, Leonardo DiCaprio, Tom Hardy et Domhnall Gleeson. Les personnages auraient cependant mérité d’être plus approfondis. On regrette également certains défauts de rythme, les nombreuses invraisemblances et les scènes ésotériques sans intérêt. Au final, il s'agit d'un western intéressant dans sa forme mais quelque peu décevant au niveau de son scénario banal et prévisible !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 février 2016
    Enfin. Après 14 ans d'attente, l'adaptation du roman de Michael Punke voit enfin le jour avec le grand, très grand Alejandro Gonzalez Inarritu. L'encensement de ce film est amplement justifié. Ayant fait face à de grandes difficultés financières et météorologiques, son tournage semble, tout comme son scénario, avoir été une question de survie. Un calvaire climatique, et pourtant le résultat est là. Que ce soit Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Will Poulter ou encore Domhnall Gleeson, il faut reconnaître que l'investissement des acteurs est remarquable. Que Leonardo DiCaprio désigne ce film comme le plus difficile de sa carrière ? Après quelques minutes les yeux rivés sur l'écran, on comprend pourquoi. Au delà de l'interprétation des acteurs, The Revenant est surtout l'expérience cinématographique incomparable d'une communauté humaine, unie pour quelques mois, qui nous fait réaliser avec un certain pincement au coeur le haut degré de difficulté et de souffrance que chacun a pu endurer, et surtout surmonter. Bluffant. Tourné dans les contrées sauvages canadiennes et patagoniennes, refusant les éclairages artificiels au profit de la lumière naturelle, la chorégraphie des plans d'Inarritu et des photographies d'Emmanuel Lubezki est époustouflante. Authenticité garantie, qui nous fait voyager à la fois dans la crainte et l'émerveillement. Source du western, l'utilisation de la caméra en plan séquence nous permet d'être aux cotés des protagonistes. Comme eux : vivre, ressentir et survivre. Les respirations nous effleurent, le vent nous porte, la pluie nous frappe et le soleil nous caresse. Des scènes naturelles, mais aussi oniriques. Le film est avant tout la mise en scène de la transcendance d'un homme qui s'acharne et se dépasse pour venger la mort de son fils. Un film qui nous invite à nous demander si la volonté d'un homme peut triompher de son infirmité. Un film qui nous demande jusqu'où nous serions prêt à aller, pour nous répondre instinctivement qu'il n'y a pas de limites relative à la survie. D'ailleurs, choqué par la monstruosité de certaines scènes. Actuellement, Inarritu est sans doute le plus grand réalisateur du XXIe siècle. Il se dit même que son plus grand défaut, c'est d'être un perfectionniste. Vrai, car ce film est une perfection. Courez en salle voir ce film, admirez et appréciez. Tout simplement.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    400 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2016
    Tout juste un an après la sortie de son survolté Birdman le réalisateur mexicain le plus hype d’Hollywood Alejandro González Iñárritu revient avec un projet prometteur et démesuré, des coulisses aux grands espaces, emportant dans ses valises un casting incluant les valeurs sures (Leonardo DiCaprio, Tom Hardy) et montantes (Domhnall Gleeson, Will Poulter) du cinéma US. Les bandes annonces nous vendaient un film brut et esthétisé, sorte de croisade sauvage et sensorielle dans les steppes originelles de l’Amérique profonde, le long parcours d’un homme laissé pour mort par ses comparses trappeurs suite à l’attaque d’un grizzly, une histoire de vengeance viscérale et mystique librement inspirée des péripéties de Hugo Glass, déjà adaptée à l’écran en 1971 par Richard C. Sarafian avec Le Convoi Sauvage.

    Depuis son précédent film on connait désormais l’ambition de Iñárritu pour filmer l’infilmable, de sortir des sentiers battus de la standardisation des productions, laissant loin derrière lui l’idée de s’assoupir entre les quatre murs d’un studio, le principe étant de nous emporter dans des décors en dur pour une expédition qui restera sans doute gravée dans la mémoire du réalisateur et de son équipe de tournage comme en leur temps des Coppola ou Herzog s’y sont rongé les ongles. Qu’à cela ne tienne, c’est aussi ça qu’on veut, une expérience au plus près des éléments et de leur animosité, vivre quelque chose, s’émanciper des codes calibrés désormais par divers fonds verts, pas de factice, que du factuel. Et c’est cet aspect naturaliste qui frappe d’entrée, avec un petit côté Terrence Malick pour figer en quelque sorte le degré spirituel qui en découle, laisser couler l’eau de cette paisible rivière pour introduire ses protagonistes, le calme avant la tempête, puis les flèches sifflantes des autochtones Arikaras viennent troubler l’entreprise de cette bande de trappeurs, la réalisation régale complètement avec des plans séquences juste exceptionnels pour nous immerger au cœur de cette bataille sauvage, ça m’a d’ailleurs rappelé l’introduction de Il faut sauver le Soldat Ryan de Spielberg, littéralement plongé dans l’horreur.

    Le récit prend soin de présenter ses enjeux, surtout en ce qui concerne l’inimitié entre les personnages de Glass (DiCaprio) et Fitzgerald (Hardy), on comprend cette dualité idéologique entre d’un côté le suiveur-guide philanthrope et de l’autre le dominant cupide, c’est déjà synonyme d’un rapport de force qui ne demande qu’à exploser, mais c’est ce grizzly sorti de l’enfer vert qui tranchera. Alors évidemment l’ours numérique on le remarque, ça mise sur le spectaculaire, mais Iñárritu pouvait-il en faire autrement ? Impossible vu sa mise en scène atypique, jouer des champs-contrechamps avec un animal réel n’était pas pensable, donc oui c’est assez criard au début mais la brutalité en temps réel et quelques choix de cadres font que ça fonctionne, DiCaprio donne de lui pour rendre la séquence très crue et oppressante. S’en suit cette machination machiavélique de Fitzgerald pour se débarrasser de l’obstacle que représente ce corps scarifié retenant son dernier souffle, obnubilé par l’or promis pour sa garde jusqu’à trépas, nous avons donc clairement identifié le méchant de l’histoire, si ce n’était pas déjà fait, la cruauté explicitée se suffit à elle même.

    Vient alors ce retour à la vie de Glass, poussé par son instinct de survie et son désir de vengeance, la mise en scène va bien insister sur l’aspect vital, DiCaprio va ramper de tout son long en bavant et serrant des dents, quitte même à apporter des longueurs apparentes, mais ça ne m’a pas gêné dans le sens ou ça reste une vraie lutte face aux éléments, on le voit souffrir, peiner à se tenir debout malgré la douleur, c’est communicatif, j’ai aimé suivre sa randonnée éprouvante. C’est parfois même frigorifique, d’ailleurs il y a un réel investissement de l’acteur, notamment pour cette scène dans les torrents gelés où il réalise lui même la cascade, tout comme bouffer des poissons crus ou autres foies de bison (faux ou non on y croit), c’est du Bear Grylls, et quand on connait le sens de l’acteur studio de Léo possible qu’il ai tout donné pour le film et son réalisme (?). D’ailleurs le rythme volontairement lancinant saupoudré d’impacts choc fait que cette croisade tient sur des rails pour le spectateur ayant validé le ton de Iñárritu, surtout par l’image qui sait se placer à l’échelle humaine face à la grandiosité des décors, c’est d’ailleurs je pense la grande qualité du film : placer l’homme face à l’immensité de la nature, de sa confrontation, jusqu’à sa propre nature humaine.

    Après il y a des choses qui me posent problème, notamment tout ce qui tourne autour de la réminiscence de Glass envers sa femme, je trouve que ça manque un peu de substance pour vraiment impacter sur nos émotions, jouer le symbolisme quasi religieux n’était pas véritablement nécessaire, ça en devient excluant, tout comme la relation avec son fils qui je trouve est quelque peu tronquée par l’absence de moments pré-déterminants. De même pour certaines ellipses temporelles franchement tirées par les cheveux, surtout dans la dernière partie, on nous vend des espaces insondables mais ça se résume à des retrouvailles fortuites, c’est fort du café, tout comme une astuce scénaristique pour le duel final que je trouve vraiment limite. Enfin on a du sanglant et de la mise en scène, ça reste toujours prenant, mais l’analogie divine de la rédemption est un peu basse du front, limite expédiée avec une facilité presque gênante, je trouve que Iñárritu manque pour le coup de subtilité pour avancer une vengeance froide et sous calculée. Qu’importe la nature de cette rédemption, elle semble user les sentiments que nous ne pouvons partager tellement ils paraissent lointains, le quatrième mur de glace ne restera que fissuré, appelant le spectateur à rester dans une sorte d’introspection par rapport au message promptement (et assez maladroitement) délivré.

    The Revenant n’en reste pas moins un film réussi de par tout ce qu’il tente d’entreprendre : le cadre, le décor, l’investissement, le ton, l’ambiance, etc, la narration est au service des acteurs et inversement, j’ai vraiment apprécié cette idée de nous immerger dans un contexte brut voire hardcore (même si il n’y a pas non plus de flots de sang à outrance), l’expérience cinéma est là, je n’ai pas décroché une seconde malgré les défauts précédemment énoncés, j’ai pris mon pied. Enfin j’ai surtout envie de récompenser la prise de risque et l’ambition de Iñárritu, qui nous aura délivré quelque chose de sensitif et plus ou moins brut, ne serait ce que des décors et une mise en scène profondément époustouflants, le genre de truc que je redemande sans rechigner au cinéma.
    scarface666
    scarface666

    192 abonnés 155 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 janvier 2016
    Impressionnant est le maitre mot et pas juste l’interprétation de Leonardo Dicaprio et Tom Hardy. Je pense qu'Inarritu a franchi un cap, dans la mise en scène. The Revenant risque de faire date dans l'histoire du cinema, ni plus ni moins. Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption. A chacun de ses films c'est une expérience différente. Expérience Émotionnelle avec BABEL où il n'arrive rien de bon a ces personnages de ce film choral. Expérience Visuel avec BIRDMAN, qui met a l'honneur le vrai (faux) plan séquence parfait (souvenez vous de La Corde, de Hitchcock), en le faisant passer a un niveau supérieur. Expérience Sensorielle avec THE REVENANT. Jamais vous n’aurez aussi froid en regardant un film, jamais vous ne vous sentirez aussi sale, et jamais vous ne souffrirez autant devant la la violence d'un autre film. D'une certaine manière, je n'ai pas pu m’empêcher de le comparer a GRAVITY par exemple (dans le fond bien sur et surtout pas dans la forme), qui n'avait pour autre but que de vous faire vivre une expérience de cinema jusque là inégalé, où vos 5 sens sont mis a rude épreuve. La photographie aussi, comment peux t'on faire mieux ? Ça sera quasiment impossible. Bien que le film possède un montage plus classique que Birdman, il a lui aussi sont lots de plan séquence, si pas plus complexe encore. Tout ce qui est chorégraphier devant la camera au même instant ne peux que forcer le respect envers ce grand réalisateur. Dans The Revenant, vous allez passer par presque toute les émotions (sauf le rire parce que c'est très loin d’être drôle). Film ultra violent, dur, cruel. Je me perd dans mes mots, tant The Revenant, de Alejandro Gonzales Inarritu va devenir une futur référence. A vivre absolument au cinéma !
    dejihem
    dejihem

    140 abonnés 673 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 février 2016
    Comme le dit si bien le magazine Première, ce film ressemble à l'adaptation de Requiem pour un massacre (1985) d'Elem Klimov, cinéaste russe. Mais il y a aussi du Ridley Scott, tendance Gladiator. Et pas de Malick comme j'ai pu le lire. La nature prend ici toute sa place, et l'une des scènes les plus "choc" avec un mammifère a quatre pattes cloue littéralement le spectateur. Je n'avais jamais autant été secoué depuis Fight Club !
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 8 mars 2016
    Je suis allé voir ce truc avec ma sheila. Heureusement parce que c'était insupportable et interminable.
    Ce n'était pas censé être drôle mais entre deux assoupissements, certains passages nous ont beaucoup fait rire. J'aurais du me méfier mais j'avais oublié que Inarritu était l'immortel réalisateur de Birdman, la baudruche surcotée et pleine de vide qui l'avait fait passer ce michael Bay de seconde zone pour un intellectuel.
    Di Caprio doit être vert. Obtenir un oscar pour ce magma informe dépourvu de dialogues dans un rôle où il passe la moitié du temps immobile sur une civière et l'autre à rouler des gros yeux, c'est un peu comme s'il l'avait obtenu dans un film muet sur l'homme invisible.
    En parlant de muet, la bande son joue un rôle crucial. Toute ébauche d'action est ponctuée d'une musique atroce destinée à souligner que là, il va se passer quelque chose ou que Di Caprio va énoncer un mot définitif à travers ses dents serrées. On avait compris, merci.
    L'histoire : honnêtement je n'ai toujours rien compris au scénario. spoiler: Une histoire de gentils trappeurs américains qui énervent de méchants indiens qui cherchent une gisquette comme n'importe quel Liam Neeson dans Taken, laquelle sheila s'est fait gauler par de méchants français, fourbes et aussi lubriques que DSK. Là dessus il y a un ours qui s'en prend au gentil Di Caprio parce qu'il en a marre de jouer dans un navet. Il y a aussi un méchant qui est très vilain mais aussi très bête car il a tout le temps d'éliminer le gentil mais il préfère juste l'énerver en butant son fiston. Il y a aussi un gentil qui se laisse berner par le méchant mais qui a bon fond et redevient gentil parce que tout ça est très évangélique, sauf les français qui ne pensent qu'à ça et donc c'est bien fait pour eux de s'être fait virer par les américains. Je remets ça sur le sujet car dans la rubrique "je réécris l'histoire", très tendance, on oublie vite avec inarritu que les grands fossoyeurs d'indiens ont été les américains et les espagnols, pas les français. On est à des années lumières d'Aguirre.

    La psychologie des personnages : je la cherche encore. Tout est caricatural et grossier. Le seul acteur crédible n'est pas humain, ni animal, c'est l'ours de synthèse. La moindre intention est assénée avec la légèreté d'un mammouth comme le titre du film qui ôte tout commencement de suspens puisqu’il résume le synopsis en deux mots.
    Le succès de cette série Z, dépourvue de tout intérêt et réalisé avec les pieds, est confondant. Il démontre les ravages d'un bon marketing lessive sur les masses.
    The revenant et Birdman sont de la même veine, allant jusqu'à égarer la plupart des critiques professionnels mis à part Critikat à qui il faut rendre hommage.
    Nul doute que ce film n'obtiendra qu'un succès mitigé lorsqu'il passera plus tard sur une chaine télé. Nul doute aussi qu'il tombera rapidement dans les oubliettes du 7ème art sauf à la rubrique Nanars trop drôles.
    Florian Malnoe
    Florian Malnoe

    123 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 mars 2016
    Un survival intense, éprouvant, viscéral et réaliste. L'aspect formel et technique du film tutoie la perfection,
    les musiques d'ambiance sont géniales et très bien trouvées. On est en pleine immersion dans cette histoire de vengeance et dans ce vrai film de survie âpre, austère et pessimiste. Iñárritu a vraiment réussi à tirer le meilleure d'un scénario conventionnel pour en dresser cette dualité Homme/Nature et Homme/Nature Humaine vraiment saisissante et frémissante. Certaine séquences sont à couper le souffle de part la puissance et la justesse qu'elles renvoient. Le jeu de la distribution mériterait quant à lui tous les superlatifs. Avec ce "The Revenant" j'ai d'ailleurs une nouvelle confirmation de ce que je pense maintenant depuis un certain temps : DiCaprio est l'un des meilleurs acteurs de tous les temps. Il prouve aux détracteurs qui lui reprochait le manque de variété de ses rôles et de sa filmographie qu'il peut aussi égratigner son côté sex-symbol avec cette prestation exceptionnelle. Tom Hardy tire aussi et évidemment son épingle du jeu dans ce rôle de pourriture. Je lis des critiques qui parlent du manque de caractérisation des personnages mais il ne faut pas oublier que cette oeuvre est une oeuvre qui restitue un vrai fait réel à un instant T de son histoire ; dès lors tout est basé sur la spontanéité des émotions et sur les péripéties en elles mêmes. ça laisse logiquement peu de place à la contextualisation et je peux comprendre que ça gêne certains. Dommage que des longueurs viennent ternir un peu le rythme et le suspense du métrage, même si c'est dans un style très contemplatif à la Malick cela donne un aspect un poil trop redondant à la mécanique de la narration. Ce qui fait que je commençais à m'ennuyé un peu à la longue et que ce n'est pas non plus un coup de coeur. Sinon c'est abouti et maitrisé sur tous les plans.
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