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Un visiteur
4,0
Publiée le 31 août 2010
Alors là je ne suis pas du tout d'accord avec les critiques précédentes ! Le film est tout le contraire de ce que vous décrivez. C'est fin, intelligent et drôle. Le montage est très ironique. Pierre Étaix passe en revue les grands sujets de notre société : la culture de masse, la sexualité, le star system, la politique, la publicité, l'ignorance... Malgré les images vieillottes c'est très actuel. Nous sommes exactement dans les mêmes problématiques aujourd'hui. C'est vraiment un film à voir.
Après quatre longs-métrage de fiction, Etaix s'attaque au documentaire. Un an après mai 68, et après l'élection de Pompidou, il suit la tournée d'été d'Europe 1 et capte sur le vif l'opinion des français sur tous les sujets d'actualité (l'homme sur la lune, l'érotisme, la publicité ...). Le film est boudé par le public et démoli par la critique qui ne comprend pas cette satire de la société de consommation et des loisirs. Vu aujourd'hui, il frappe par son agressivité excessive sur la beauferie de la France profonde, son mauvais goût et sa profonde bétise. Ce film misanthrope et au cynisme galopant met mal à l'aise. Il marque aussi la fin de Pierre Etaix, en tant que réalisateur, et l'oubli progressif qui s'ensuivit. La réédition récente de ses films, en salles, puis en DVD a réparé l'injustice. Ses courts-métrages sont formidables, ses longs plus inégaux, mais Yoyo et le soupirant, par exemple, valent la peine d'être vus.
Pays de cocagne laisse un goût assez désagréable en bouche. Il s'agit essentiellement d'interviews de "Français moyens" en camping ou participant à un radio-crochet. Ces gens sont évidemment ridicules. Par ailleurs les questions de Pierre Etaix ont toujours une connotation conservatrice style "ah ma bonne dame dans quelle décadence on vit". On ne sait pas si ces questions correspondent à son point de vue ou sont une provocation mais toujours est-il que leur orientation induit forcément la réponse. Le seul intérêt du film réside dans quelques moments drôles et dans un témoignage de la France populaire des années 70, où on voit bien, notamment au plan du physique des gens, un changement important.
La causticité dans les films burlesques de P. Etaix existe, mais elle est discrète, elle apparaît fugacement au détours des gags. On est donc d’autant plus estomaqué par la vision postérieure du jeu de massacre qu’est « Pays de cocagne ». Un film qui donne le malaise, à la fois déplaisant et nécessaire. On a rarement (peut-être jamais ?) donné à voir la médiocrité, le grégarisme de la France profonde des classes moyennes et modestes, avec si peu d’ambages et avec autant de cruauté. Le film, par sa forme, du fait de sa nature documentaire, enfonce toutes les caricatures trop systématiques d’Hara Kiri, de Charlie Hebdo, ou d’un Coluche, portant pourtant globalement sur les mêmes sujets. L’aspect dégradant du spectacle, de la médiatisation, la nature de la publicité, sont dénoncés avec énormément de pertinence, à une époque où Debord venait tout juste d’écrire ses thèses et où il était très loin de connaître l’engouement actuelle. A voir certaines scènes on se rend compte que le pire existait déjà bien avant la télé poubelle et toutes ses manifestations. « Pays de cocagne » n’est pas un film burlesque, mais son réalisateur garde son sens du gag : il transparaît surtout dans son observation de rapprochements visuels terribles, involontairement hilarants.
Il faut vraiment réhabiliter "Pays de cocagne", documentaire cruel sur la France profonde tourné en 1969, dont l'accueil fut si mauvais que Pierre Etaix le paya de sa carrière de réalisateur. A l'époque, il voulait se moquer de la société de consommation qui abrutissait le Français moyen. 40 ans plus tard, le film est également devenu un des meilleurs témoignages de ce qu'était la France à la fin des années 60. Etaix interroge les Français en vacances sur différents sujets comme l'érotisme ou la publicité, mots alors pas connus par tout le monde à l'époque (aussi curieux que cela puisse paraître). On a le droit à des réflexions étonnantes sur les premiers pas de l'homme sur la Lune (les masses n'avaient pas l'air aussi transportées que ce qu'on peut penser), sur le mariage (brève mention du mariage homosexuel, d'ailleurs)... et également sur Pierre Etaix (qualifié d'artiste d'avant-garde...) A d'autres moments, ce dernier se contente d'ailleurs de filmer les jeux organisés par la caravane publicitaire qu'il suivait : plongée fascinante dans les tréfonds de la médiocrité humaine en perspective. Etaix prend d'ailleurs un malin plaisir à montrer la vie dans les campings, ce qu'il avait déjà fait en fiction dans "En pleine forme". On peut dire que c'est facile et/ou cruel de se moquer ainsi, mais Etaix ne fait que montrer une triste réalité. (J'ai aussi beaucoup aimé le gag introductif dans la salle de montage, soit dit en passant)
Nous sommes en 1969, Internet (oui, je sais ce que vous allez me dire!!!), le langage SMS et TF1 façon Endemol n'étaient même pas encore des vues de l'esprit (enfin de "l'esprit" façon de parler!!!) et le matraquage publicitaire à la télévision loin de celui d'aujourd'hui et pourtant l'inintelligence d'une très grande partie des français moyens était déjà terrifiante. Alors il ne vaut mieux pas que Pierre Etaix refasse le même type de film aujourd'hui car sinon il ferait le pire film d'horreur de l'Histoire. Alors après une introduction en salle de montage très amusante, Pierre Etaix filme avec ironie (rien que le titre prouve cela!!!) nos chers concitoyens d'hier en vacances. Quand on n'est pas dégoûté par les rangées interminables de caravanes (et on appelle cela des vacances ???), par un gros étalage de chair sur la plage aussi gerbant que l'étal d'un boucher ou par les moeurs triviales des estivants, (on a le droit par ces intermédiaires à une critique cinglante de la Société de consommation!!!), on apprend que certains ne savent même pas ce que veulent dire les mots "érotisme" ou "publicité" (quoique pour ce dernier, l'ignorance peut parfois avoir du bon!!!) ou que des hommes ont marché récemment sur la Lune. Certains pourront trouver la vision de Pierre Etaix méprisante mais sachant qu'il n'a rien inventé le terme de "lucidité" serait hélàs beaucoup plus à sa place. Surtout que le cinéaste ne fait pas dans le manichéisme n'hésitant pas à faire entendre des paroles très sensées de français moyens notamment sur le mariage (petite référence étonnante et rapide au mariage homosexuel!!!). Ca paraît parfois un peu long mais ce genre de documentaire est ce que l'on appelle un témoignage indispensable sur un sujet et sur son époque (et si ça a changé depuis, ça doit être vraiment en pire c'est ça le pire !!!).
Pierre Étaix signe avec "Pays de Cocagne" un documentaire satirique critiquant la "beaufisation" de la France des années 60 qui ne fait que perdre de sa superbe. Le discours est beaucoup plus désabusé, sarcastique que véritablement humoristique, et là déjà, difficile d'y reconnaitre le style pourtant si jubilatoire de son réalisateur. Mais encore, si au moins c'était convaincant... Mais non, même pas, le film n'est constitué que d'interviews de vacanciers sur la France de leur époque, et c'est donc brouillon, confus, sans grand sens. Il n'y a à vrai dire dans ce film que peu de bonnes choses: l'introduction, hilarante, les 5 dernières minutes, et perdues au milieu du film quelques interventions plus pertinentes que les autres... Énorme déception.
Effectivement, ce documentaire de Pierre Etaix est très loin de la qualité de ce qu'il est capable de réaliser. Vacanciers prit au hasard pour obtenir leur ressenti sur des moments et des faits d'actualité. Les questions des interviews sont peu pertinentes et les réponses aussi intéressantes que les conversations du bistrot du commerce. Donc un sacré échec que d'avoir voulu représenter la France de la fin des années 60 par le biais de ce film stéréotypé comme les "Français beaufs qui partent en vacances avec leurs caravanes". C'est un peu près tout ce qu'on en retient. Autant regarder un Super 8 de ses grands-parents.