Winnie l'ourson : les secrets du tournage

Winnie l'ourson est le 51ème classique d'animation des studios Disney.

Les origines de Winnie l'ourson remontent à l'année 1921. Plus précisément au jour où le jeune Christopher Robin Milne reçoit un ours en peluche en cadeau pour son premier anniversaire. Après une visite au zoo de Londres, le jeune garçon s'inspire des pensionnaires des lieux (un ours nommé Winnie et un cygne qu'il appelle "Pooh") pour trouver un surnom à son jouet : Winnie the Pooh. Bientôt rejoint par d'autres peluche (un âne, deux kangourous, un cochon et un tigre), le petit ourson finit par inspirer au père du jeune garçon, l'écrivain A.A. Milne, une série d'histoires pour enfants. Winnie l'ourson s'inspire de trois de ces contes : "In Which Rabbit Has a Busy Day" (1926), "In Which Christopher Robin Leads an Exposition to the North Pole" (id.) et "The House at Pooh Corner" (1928).

Au début des années 1960, le maître de l'animation Walt Disney fait lire les histoires de A.A. Milne à ses deux petites filles, Diane et Sharon, comme il a l'habitude de le faire pour choisir ses nouveaux projets. Devant l'enthousiasme des deux fillettes, l'Oncle Walt décide d'adapter le plus fidèlement possible les histoires de "Winnie l'ourson" à l'écran, dans un premier temps à travers plusieurs courts métrages. Remportant un véritable succès de la part du public, le petit ourson devient rapidement le héros d'un long métrage (Les Aventures de Winnie l'ourson, 1977) regroupant plusieurs courts, et bientôt suivi de multiples séries et suites en tous genres (Les Aventures de Tigrou et de Winnie l'ourson, 2000, Winnie l'ourson et l'Efélant, 2005,...).

C'est John Lasseter, l'un des pères des studios Pixar et désormais directeur de création chez Disney, qui a exprimé sa volonté de revenir à l'animation traditionnelle qui était celle de l'Oncle Walt, et de faire revivre, 35 ans après Les Aventures de Winnie l'ourson, les personnages de la Forêt de rêves bleus au cinéma. Il a ainsi confié ce nouveau projet aux réalisateur Don Hall et Stephen J. Anderson. Ce dernier, adepte des histoires du petit ourson depuis sa plus tendre enfance, s'est immédiatement enthousiasmé à l'idée d'y participer. "Nous trouvions que c'était une occasion formidable de revisiter ces personnages si chers à tous, de s'amuser avec eux dans leur univers et de les faire découvrir ou redécouvrir au public d'aujourd'hui," explique le cinéaste.

Les réalisateurs de Winnie l'ourson ont souhaité rester fidèles aux personnages connus du public, ainsi qu'à l'œuvre littéraire de A.A. Milne en conservant notamment le style graphique traditionnel ainsi que l'interaction entre le narrateur et les protagonistes, inhérente aux premiers courts métrages. Ils ont toutefois étoffé le film d'une certaine touche personnelle plus contemporaine. "Nous souhaitons que le dessin animé reste intemporel, mais nous avons pensé que nous pouvions ajouter des touches plus actuelles en termes d'humour," explique Don Hall.

L'animateur Burny Mattinson, qui a signé le scénario de ce nouveau long métrage dédié à Winnie l'ourson, est un spécialiste en la matière, puisqu'il travaille à la maison de Mickey depuis 1964. Il a d'ailleurs eu l'occasion de collaborer avec Eric Larson, et avec Walt Disney lui-même sur les premiers courts métrages mettant en scène le petit ourson. "Personne n'est mieux placé que Burny pour perpétuer l'esprit et le charme des classiques de Disney. On la surnommé "le gourou de l'Ourson" parce qu'il a été notre guide tout au long du projet," raconte le réalisateur Don Hall.

Comme dans tout classique Disney qui se respecte, la musique est un élément essentiel dans Winnie l'ourson. Aux partitions du compositeur Henry Jackman viennent ainsi s'ajouter plusieurs chansons qui participent à illustrer l'intrigue du film. Le célèbre thème musical de Winnie l'ourson a notamment été réinterprété par la chanteuse Zooey Deschanel pour ouvrir le film. "Elle ouvre le film avec beaucoup de fraicheur et d'énergie. C'est idéal pour commencer. Cela montre dès le départ au public que c'est bien le Winnie l'Ourson qu'ils connaissent, mais remis au goût du jour," explique le réalisateur Stephen J. Anderson.

La scène d’introduction des Aventures de Winnie l'ourson (1977), réalisée en prises de vues réelles et parcourant la chambre de Jean-Christophe parsemée de peluches, a été reconstituée par les réalisateurs pour ouvrir ce nouvel opus, en hommage au premier long métrage. En s’aidant de plusieurs photographies de la véritable chambre de Christopher Robin Milne, les décorateurs se sont ainsi employés à recréer la pièce originale.

Une peluche de Winnie confectionnée par l’épouse de l’animateur Burny Mattinson dans les années 60 a été utilisée dans la scène d’introduction en prises de vues réelles de Winnie l’ourson. Cette peluche devait initialement figurer dans les premières aventures du petit ourson, mais Mme Mattinson l’ayant terminée trop tard, la séquence avait déjà été tournée quand son mari l’a apportée aux studios. "Je l’ai ramenée chez moi et je l’ai donnée à mes enfants, puis à mes petits-enfants. Elle a passé un moment dans le grenier (…) mais elle est toujours en un seul morceau !", raconte l’animateur. "Quand nous avons décidé de faire ce film et de reprendre l’idée de la séquence d’ouverture, je l’ai apportée aux réalisateurs et elle leur a beaucoup plu", poursuit-il.

Depuis toujours, le groupe d'amis que forment les animaux de la Forêt des rêves bleus est empreint d'une véritable folie qui provoque le rire des petits et des grands. Au commencement de ce nouveau projet, le producteur John Lasseter s'est ainsi amusé à comparer les personnages déjantés de Winnie l'ourson aux pensionnaires de l'institut psychiatrique de Vol au-dessus d'un nid de coucou, chacun présentant un trait de caractère bien particulier dans les deux cas. "Cette comparaison a ouvert de nouvelles perspectives aux membres de l'équipe. Cela a permis d'aborder ces personnages sous un angle totalement différent. Leur humour est simple, et pourtant très décalé," explique le scénariste Burny Mattinson.

Avant de se consacrer à l'animation des nouvelles aventures de Winnie l'ourson, les réalisateurs du film et une partie de l'équipe artistique se sont rendus dans l'Ashdown Forest et au Five Hundred Acre Wood, les bois du Sussex dans lesquels le jeune Christopher Robin Milne passait ses vacances, et qui ont inspiré à son père A.A. Milne la fameuse "Forêt des rêves bleus". Les animateurs ont pris de nombreuses photographies des lieux pour les retranscrire au mieux à l'écran, et ont également visité les musées où étaient exposés les dessins d'Ernest Howard Sheppard qui illustraient les premières histoires de Winnie.

Pour incarner l’intrépide Petit Gourou, le réalisateur Don Hall a fait appel à son fils de 7 ans, qui n’a accepté de prêter sa voix au jeune kangourou qu’au terme de longues négociations et au prix de plusieurs jouets, incluant quelques Transformers. "Je crains que nous n’ayons créé un monstre… ," plaisante le réalisateur. "Quand on essayait de le diriger dans la manière de prononcer telle ou telle réplique, il nous répondait : « Non, je ne pense pas que Petit Gourou dirait ça comme ça ! »"

Pour recréer le personnage de Coco Lapin, le superviseur de l'animation Eric Goldberg confie s'être inspiré d'images d'archives de l'ancien Président des États-Unis Richard Nixon, ainsi que de Basil Fawlty, le personnage de la série "L'hôtel en folie" incarné par John Cleese.