En Janvier 2013 sort sur les écrans un film qui se fera plutôt discret mais terriblement efficace : Le Monde de Charlie. Réalisé par le néophyte Stephen Chbosky, qui est ni plus ni moins que l'auteur de l'oeuvre, d'abord adaptée en roman, le cinéaste débutant signe ici un long-métrage aux caractères poétiques formidablement bien troussé. Racontant les aventures poignantes forçant l'empathie d'un jeune garçon ayant du mal à trouver un équilibre stable et à se fondre dans la masse comme les "adolescents normaux", Le Monde de Charlie s'est formidablement bien imposé, pouvant ainsi être déjà considéré comme un "classique" du genre, sans même avoir un an d'existence. Les raisons pour lesquelles ce film peut être qualifié comme quasi-chef-d'oeuvre sont simples : tout comme un Donnie Darko (bien que le scénario soit tout à fait différent mais rondement mené, avec une tournure dramatique sensationnelle), il parvient à aborder avec délicatesse et sincérité plusieurs sujets parfois trop souvent négligés dans le cinéma moderne, se positionnant parmi ces films traitant l'adolescence d'une manière (enfin) adulte, sans jamais se perdre. Si certains longs-métrages s'y sont essayés mais confondant subtilité avec maladresse (L'Effet Papillon pour ne pas le citer), le Monde de Charlie, au contraire, possède une panoplie d'atouts non négligeables, pouvant donc s'inscrire dans la lignée des films apprivoisant un public large, mettant leurs attributs au service de toute génération existante et confondue. Escorté par un jeune trio d'acteurs au top et en pleine osmose (Emma Watson, Logan Lerman, Erza Miller, probables prétendants pour lancer la jeune foule de comédiens à son summum), le Monde de Charlie n'est donc en aucun cas qu'une simple et banale comédie dramatique ayant le cul entre deux chaises, mieux, il est un film profondément renversant comme on a peu l'habitude de profiter, offrant un réel bon moment de cinéma, optimiste, vrai, splendide et surtout beau à voir, sachant parfaitement où aller pour bouleverser son téléspectateur sans se morfondre dans un défaitisme pesant. L'amitié, l'amour, l'amertume, le bonheur et l'authenticité font donc de cette oeuvre cinématographique une pure réussite très appréciable.
Ne faisant pas forcément partie de ces films décrits comme OVNI, The Perks of Being a Wallflower s'avère donc à posteriori être une bonne, très bonne surprise. Il reste à espérer que les comédiens concernés sauront profiter de cette prospérité pour se bâtir un honnête avenir, à défaut d'un passé tout aussi correct. Pour un second long-métrage mais premier vraisemblablement éminent, Stephen Chbosky peut sans honte ressentir la sensation d'avoir gagné à la loterie, portant divinement ses écrits sur grand écran. À placer illico presto dans liste des films que l'on ne regrette pas, et que l'on ne regrettera jamais d'avoir vu.