Alors ouais. Nouveau Départ, sans mauvais jeu de mot, commence plutôt bien. On fait rapidement le rapprochement avec le récent mais réussi Extrêmement fort et incroyablement près de Daldry. En moins bien mais en acceptable. Mais non, car au lieu de rester dans ce qu'il promettait dès le début, une comédie à l'humour un peu noir et profondément tragique portant un regard intelligent sur de nombreuses choses, Nouveau Départ plonge... très bas. Passé un premier quart d'heure prometteur, on tombe dans du tire larme insupportable parfois mélangé à de l'humour beauf bas de gamme. Le deuil, la perte d'un proche et autres tristesses dues à la mort sont en train de devenir une genre de running gag du cinéma de chez nos amis les Américains et leurs beauferies de plus en plus chroniques. Alors que Super 8, The Descendants, Hugo Cabret ou encore True Grit exploitaient le thème avec un style propre à chacun - et très réussi en passant - Nouveau Départ ne fait ni dans l'original ni dans la réussite puisque Cameron Crowe, pourtant réalisateur il y a un peu plus de dix ans des très réussis Jerry Maguire ou Vanilla Sky, se contente d'un film familial sans profondeur. Accumulant des clichés à ne plus savoir qu'en faire, Nouveau Départ sombre finalement dans ce qu'on attend presque depuis le début : un film con, niai, sans profondeur, qui ne plaira même pas aux plus jeunes à cause de sa longueur (120 minutes) et de ses "longueurs" (le film en lui même n'est pas chiant pour un adulte un peu beauf, mais puisque y a beaucoup de dialogues les gosses vont être perturbés).
Matt Damon, perdu dans cette merde, tente de soutenir le truc dans un rôle très mauvais. Car si son interprétation n'est pas foncièrement mauvaise, le personnage qu'il interprète, en plus d'être agaçant et ridicule, ne parvient même pas à nous faire regretter la mort de sa femme, tout aussi tête à claque comme nous le montre l'une des dernières scènes (voir la dernière, ma mémoire est courte) où il mime sa rencontre avec elle. Scarlett Johansson, qui n'est même pas bonne dans sa tenue de beauf pouilleuse, est toujours aussi transparente et participe elle aussi à la niaiserie du film. Quand à Thomas Haden Church, il est inexistant, et Elle Fanning, pourtant si douée dans Twixt ou Super 8 est ici mal dirigée et agaçante. En gros Nouveau Départ consiste à ça : et paf que j'te foute un tigre malade, et paf que j'te foute une petite fille toute mignonne (qu'on a envie de baffer), et paf que j'te foute un geek de 13 ans qui finalement devient un beauf comme les autres, et paf que j'te foute du patriotisme. Et bah ouais, car même si les Etats-Unis livrent d'excellents films ces derniers temps (Cheval de Guerre, The Descendants, Le Territoire des Loups, Chronicle), ils commencent profondément à me gaver avec cette niaiserie et cet égocentrisme absolument insupportable, car Nouveau Départ représente tout ça : à la fois tous les clichés que savent livrés les américains, mais aussi tout ce genre de film qui prend littéralement son public pour un abruti fini dont les classiques se limitent à Michael Bay et Judd Apatow (malgré tout le respect que j'ai pour ce dernier). Nouveau Départ est à éviter à tout pris, à la fois prétentieux et tire larme, on a envie d’étriper toute l'équipe du film tellement leur production se révèle à un tel point insupportable au final alors que le film n'est techniquement pas nul. Navet detected.