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maie_d
12 abonnés
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5,0
Publiée le 2 juin 2008
Simple, vrai, touchant.. il prend aux trippes! L'univers des années 40 en France et ses théâtres où grouillait la vie, mêlent la réalité et le féerique..c'est la jolie poésie de la vie, triste mais belle.
"Les Enfants du Paradis" est un film admirable sur le théâtre et les acteurs, sur leur vie et sur les planches du "poulaillier". Les acteurs sont formidables, Arletty y est resplendissante, c'est un chef d'oeuvre du septième art. Bien sûr, c'est assez vieux, ceux qui veulent de l'action n'y trouveront pas leur compte mais ce type de film manque dans le cinéma français de nos jours. Marcel Carné, associé avec Jacques Prevert, signe un grand film du cinéma classique. Des répliques à jamais ancrées dans la mémoire du cinéma.
C’est au déclin du «réalisme poétique» que ce mouvement cinématographique semble offrir sa plus belle œuvre avec «Les enfants du Paradis» (France, 1945) de Marcel Carné. Au-delà de la tendre poésie prévertienne de son titre, c’est un royaume du spectacle qui transparaît, faisant de son glabre illusoire un sacerdoce. Difficile aujourd’hui de ne pas penser à Guy Debord qui eut rudoyé la société du spectacle en la qualifiant de «marchandise parvenue à l’occupation totale de la vie sociale». Mais l’heure est encore chez Carné à la magie du spectacle, à sa belle imagerie. À l’instar de Mankiewicz («All about Eve») ou de Welles («MacBeth») qui rendirent hommage au théâtre par le cinéma, Carné et Prévert en font autant. Le gigantisme est l’échelle sur laquelle le film se calque pour retranscrire toute la magnificence de la comédie. Au panthéon de cet exercice réside Jean-Louis Barrault, interprétant le mime Baptiste Deburau. Les arabesques de ses mains, la grâce de ses déplacements jusqu’à l’affliction qu’affiche son visage, Barrault est l’auguste pantomime qui irradie le film de sa morosité glaciale. Fantôme des brumes du «réalisme poétique», Barraul/Deburau incarne l’apogée de la beauté du corps dans le spectacle. À l’opposé se trouve Pierre Brasseur, incarnant l’acteur cabotin Frédéric Lemaître. De grâce et de courbes sont dessinées les mouvements de Barrault, de chaleur arrogante et de rudesse cocasse sont ceux de Brasseur. À leur côté, deux hommes aussi vils l’un que l’autre dans leur genre. L’un est dramaturge déchu complu dans le crime, l’autre est aristocrate aveugle, achetant les plaisirs d’un amour. Ces quatre hommes, stéréotypes légers du milieu du spectacle, convergent tous vers un seul désir : l’amour de Garance, Arletty élégante comme rarement elle le fut. Les plus beaux instants sont ceux qui se passent sur un plateau de théâtre où l’illusion de la représentation se révèle pour dévoiler une réalité, finalement tout aussi illusoire que la représentation.
Des acteurs vraiment séduisants. Arletty, toute en retenue, ou Pierre Brasseur, davantage dans la démonstration, sont difficilement reprochables. Jean-Louis Barrault, quant à lui, bascule parfois un tantinet dans l'excessif, malgré qu'il nous offre de fabuleuses scènes de mime. L'histoire ne souffre pas de la longueur du film, et demeure toujours aussi agréable à suivre jusqu'à l'abaissement du rideau final.
Le plus grand film, trés loin devant, de toute l'histoire du cinéma. Plus de cinquante plus tard, rien de mieux n'a encore été fait. Le génie est partout, dans chaque prise, chaque jeu, chaque dialogue. Epoustouflant.
J'avoue que les trois premieres minutes ne m'emballaient pas ... Puis je me suis laissé emporter par ce qui est , il faut bien le dire , un authentique chef d'oeuvre ! Le jeu des acteurs est epoustouflant , et pas du tout "daté". A voir absolument.
J'ai regardé ce film il y a quelques temps, à une époque où je développais ma culture cinématographique; j'étais alors réticent à regarder des vieux films, d'avant les années 60 en général. Je les imaginais, en plus de l'absence d'effets spéciaux, long, lent et convenu, sans mots plus haut que l'autre ou scène osé. Et bien ce film m'a prouvé qu'on pouvait faire un chef d'oeuvre en utilisant un beau language et sans effets spéciaux. Il y a une belle histoire, un bon scénario, des acteurs formidables, notamment Brasseur, du rythme et une réflexion derrière. Un chef d'oeuvre, comme on devrait en voir plus souvent aujourd'hui.
Film absolument sublime... On y retrouve la poésie délicieuse de Prévert dans les dialogues, une histoire prenante, des personnages incroyables, dont un assassin de génie("Les inconscients, ils me laissaient seul avec moi-même et ils me défendaient les mauvaises fréquentations"), un acteur au culot remarquable, un mime rêveur... Bref, j'ai été transporté par ce chef d'oeuvre que j'ai vu et revu.
Il est vrai que cette fresque romanesque composée de deux parties : Le boulevard du crime et L'homme en blanc - doit davantage au talent des acteurs et au script et dialogues de Jacques Prévert qu'à la mise en scène assez plate de Marcel Carné. Il n'en reste pas moins que cette intrigue amoureuse, construite autour d'une Arletty magnifique en déesse de l'amour, suscitant le désir fou d'un mime enfariné, d'un anar glacé et d'un dragueur irrévencieux, scènes vécues sur fond de décor populaire, est une des plus grandes réussites du cinéma français. Un chef-d'oeuvre à voir et à revoir.
La poésie et les jeux sur la langue de Prévert nous bercent réellement tout au long de ce superbe film( "Un rayon de lune sur ses cheveux de nuit" : la beauté toute simple de cette formule, ainsi que de tant d'autres m'ont laissée muette d'admiration ).J'ai apprécié que la fin soit ouverte et ne nous laisse rien entrevoir du destin des personnages. Les personnages eux mêmes sont hauts en couleur: Frédéric, cet acteur volubile qu'on réduit d'abord au silence de la pantomine et qui s'épanouit dans son art, Guarance, cette femme aux aspirations simples qui se laisse porter par les aléas du destin ( et jouée par la sublime Arletty ), Lacenaire, le misanthrope dont le coeur bat au nom de son libre arbitre, et qui décide de se rendre meurtrier tout en sachant pertinemment que cela causera sa prope perte, et enfin Baptiste, l'homme en blanc , le doux rêveur dont la lune est le pays et qui ne prend conscience des réalités qu'après coup, tous se complètent, s'opposent, s'unissent et se séparent dans un réel tourbillon de passions dignes des plus grandes tragédies.
Difficile d'écrire sur un film dont tout le monde pense que c'est un chef d'oeuvre. Et pourtant... Pourtant les deux rôles joués par Prévert sont bien inégaux: côté dialogues, c'est brillant, plein de trouvailles, surtout dans la première partie (boulevard du crime); par contre le scénario est faible, très faible: amours contrariés, et un brin de défense de l'honneur. Cornélien en somme, évidemment dans un climat fort différent, mais tout aussi peu inventif. Carné, comme à son habitude, s'appuie sur d'excellents (Arletty, Pierre Brasseur) et de bons (Barrault, Marcel Herrand) acteurs, et ceux-ci participent pour beaucoup à la réussite du film, rendant crédibles des scènes qui objectivement relèvent du pur "mélo". Quintessence du réalisme poétique, "les enfants du paradis" peut être vu avec enchantement si l'on entre dans cet univers chaleureux et plein de (bons)sentiments, ou regardé avec ennui et agacement si l'on se fixe sur l'artifice permanent de cet univers factice. Mais que les séquences de mime sont belles!...
je préférerais ne pas avoir à noter ce film : une mesquinerie au regard de sa splendeur qui surpasse les mots et les "étoiles".
proche de la perfection, tant dans les dialogues, dont chaque mot est juste, que dans le jeu d'acteurs (tous les rôles sont magnifiques et magnifiquement interprétés), ou dans l'histoire (qui peut dire si ce film est un vaudeville ou une tragédie?). ce film est la quintessence de l'art du cinéma.
Monuments du cinéma français et mondial "Les Enfants du Paradis" signe également la 6ème collaboration entre le réalisateur Marcel Carné et le poète Jacques Prévert, ils auront été l'un des couples les plus géniaux du cinéma, eux qui ont magnifié le style du réalisme poétique. Les artistes décident de reconstituer une époque qui mêlera personnages historiques plus ou moins romancés et des personnages fictifs, l'ensemble pour nous plonger dans les coulisses directes et indirectes du théâtre, sur scène et dans la rue foisonnante de Paris. Tous les dialogues sont d'une sublime fluidité poétique, nombre de passages sont devenus mythiques. Dans toute cette foule de personnages il en va du style ou comment la parole (Frédérick Lemaire et Shakespeare) veut s'imposer au mime (Jean-Baptiste Debureau) avec au centre l'incandescence et la gouaille de Arletty. Tourné entre août 1943 et juin 1944, pour la plus grande partie aux studios de la Victorine à Nice, le tournage s'avéra difficile pour la plus grande production française de l'époque.
Un des plus grands films de l'histoire du cinéma, voir le plus grand film de l'histoire du cinéma. Toutes les scènes sont réussi (ce qui est extrêmement rare même dans un très bon film), les comédiens (Barrault, Arletty, Brasseur, Herrand, Renoir...) y jouent tous le rôle de leur vie. Mêlant drame et humour, ce film fait la part belle à la poésie, chère au tandem Carné-Prévert. Réalisé dans des conditions difficiles (occupation), il est pourtant le chef-d'oeuvre que l'on sait, que tout le monde doit voir, et que l'on devrait obligatoirement diffuser dans les écoles.