Un film sur Marilyn Monroe avec la fantastique Ana De Armas en tête d'affiche. Voilà ce qu'il a suffit à certains pour crier au scandale avant même l'annonce d'une date de sortie pour ce long-métrage signé Andrew Dominik. Il n'est nulle part question de compréhension, que de dédain prématuré. Un film sur Marilyn Monroe, il y a de quoi se plaindre, selon eux. Et chercher le motif pour une pareille production serait honteux pour beaucoup.
Ainsi l'on crache sur un film sur lequel tout le monde s'arrête à la première idée. On débat mais on est tous du même avis. On en a pas.
*Blonde* est le sujet d'un mécontentement de personnes qui refusent de voir en ce film un pas en avant dans le cinéma, autant dans son exécution que dans sa morale. Il n'est, contrairement à ce que l'on peut s'imaginer, aucunement indispensable de lire le roman de Joyce Carol Oates pour comprendre ce long-métrage, et c'est d'ailleurs derrière cette excuse que ces fameux "critiques" du monde du web se cachent pour jeter leurs arguments aux plus crédules.
Non, ce n'est pas un biopic à proprement dire, et il n'y a qu'à lire pour s’apercevoir que l'intrigue provient en réalité d'un roman, sous-entendant qu'il s'agit ici d'une fiction qui est racontée.
Ce qui est montré est inspiré, et non basé sur des faits réels. Par cette méthode de tromper le vrai du faux, le réalisateur entre dans une possibilité infinie de choix artistiques pour conter son œuvre. Il n'y a plus de limites si l'on considère que le public est assez attentif pour comprendre cette méthode de "manipulation" ingénieuse.
Et, en effet, nous manipuler est ce que ce scénario, vandalisé de long en large et en travers toujours par ces mêmes "critiques", puisqu'il joue sur les préjugés de son spectateur pour le déboussolé, l'emmener sur tout les terrains de son intrigue, en le bousculant d'une multitude d'émotions à vous en amener à vous demander si tout est vrai ou si tout est faux tout en laissant perplexe.
Ce film n'est pas joyeux. Voilà une conclusion d'un abrutis face au générique. Ce n'est même plus le film qu'il faut regarder, mais l'actrice principale dans sa prestation. Ana De armas n'est en rien une Marilyn Monroe (elle n'est même pas blonde, en fait), et c'est justement ce qu'il faut avoir en tête ici. Ana De Armas n'est pas un symbole du cinéma comme celle qu'elle incarne ; elle se réduit ici à n'être qu'une actrice qui n'a rien d'envieux aux yeux du public, une personne comme tant d'autre dans cette industrie débordante d'Hollywood qui n'attire que des regards pervers, ceux-là même que l'on nous donne dans ce film : l'image d'une actrice déshabillée devant tous, autant dans sa nudité que dans sa misère émotionnelle sans cesse agressée.
Andrew Dominik nous met face à une part d'Hollywood qui a si malheureusement bien survécus depuis sa création et qui se transmet de manière héréditaire, telle une maladie, aux filles des célébrités que nous adorons. Le réalisateur véhicule de cette manière une morale réfléchie sur les défaillances sur lesquelles on ferme les yeux au cœur du géant triomphant sur le cinéma dans un bain de sang et de virginité.