Traiter de toutes sortes de moeurs, pédophilie, viols, prostitution de mineurs ou encore perversité, sans effets de mise en scène participant à quelconque essai pour faire du spectaculaire, et ce tout en arrivant à faire preuve de légèreté et arriver à faire quelques scènes hilarantes, voilà l'exploit, que dis-je, l'un des exploits de Polisse, et on peut dire que tous ces exploits, autant dans le réalisme que dans le rythme, soutenu malgré l'absence d'effets de mise en scène et de narration, que voulait condenser Maïwenn la réalisatrice, et actrice, jeune mais déjà talentueuse, autant que féroce, cet ambition qu'on pouvait considérer avant toute choses comme une sorte de défi, est une véritable réussite, et arrive à toutes ses fins et surtout à son plus grand but, émouvoir et marquer, car si le film est si juste est si réaliste, c'est parce que Maïwenn a eu l'excellente idée d'aller au-delà d'un simple documentaire alignant des affaires toutes plus sordides les unes que les autres, en créant une ambiance beaucoup plus intimiste en rendant des personnages qui aurait pu être plat et fades plus attachants qu'ils auraient pu être dans un reportage comme on n'en voit diffusés à la télé ; ça n'empêche d'ailleurs pas que le film prenne très souvent, peut-être trop feuilleton TV, un défaut surement dû à sa mise en scène, qui est en même temps reposante pour son absence de sophistication qui aurait pu ternir le réalisme du film, mais en même assez frustrantes par quelques enchaînement de séquences "au cas par cas". Les affaires traitées restent, pour la plupart perturbantes, pour d'autres percutantes (ce qui est à peu près la même chose), pour encore d'autres, émouvantes (impossible de ne pas lâcher une larme dans une des scènes les plus tristes du film), mais toutes passionnantes ; Maïwenn prouve aussi encore une fois qu'elle est experte pour diriger son équipe d'acteurs, et donne encore une fois à Joey Starr, ancien rappeur ayant passé quelques mois en prison, et ayant dès son premier rôle dans Le Bal Des Actrices, autre perle de Maïwenn (décidemment...), reçu une nomination au césar du meilleur second rôle, un personnage fort que l'acteur interprète avec brio, et on peut presque en dire autant pour le reste du casting, qui assurent avec brio cahier des charges : réussir à faire rire et émouvoir tout en restant juste ; le film se pare aussi d'une histoire annexe, mais moins secondaire, sur l'arrivée d'une photographe dans la brigade pour faire un reportage , jouée par Maïwenn, qui va finalement tomber amoureuse de Fred, alias Joey Starr, une intrigue secondaire sympathique qui fait malgré tout un peu tâche, et ce même si elle s'avère très reposante par rapport aux autres histoires de couples des personnages, souvent moins stables ; enfin, il faut tout de même dire, que, malgré l'équilibre entre le rire et le drame, il est à signaler que si Polisse est surtout un film qui perturbe, retourne et marque, plus qu'il ne fait rire, c'est pour la bonne et simple et raison que c'est le drame qui l'emporte, et les dernières vingt minutes mènent tout droit vers des derniers plans mémorables achevant littéralement le spectateur... Conclusion : En combinant réalisme, émotion, rire et choc en même temps, Maïwenn nous offre un tourbillon d'émotion certes imparfait et pas tellement inoubliable, mais qui arrive à boulverser et atteint son but de film-choc, et ce sans utiliser de spectaculaire et sans sophistications aucune, de la narration. Bravo Maïwenn.