Avis : Polisse - Page 8

J'ai vraiment beaucoup aimé ce film, Maïwenn à des talents de réalisatrice/reporter c'est certain, mais en tant qu'actrice c'est autre chose.. sont rôle n'apporte rien au film et m'a ennuyé tout le long. Du côté des bonnes choses le fait que tout les acteurs assurent, notamment Joey Starr très bon, que les scènes d'interrogatoire soient plutôt réussies et que l'humour soit présent. Quelques scènes ratées (à l’hôpital et la fin..) et des scènes de vies privées inutiles mais rien de bien grave. On tient ici un bon film français!

Maïwenn signe là un film sans doute relativement réaliste sur le travail de la BPM. Je la suspecte néanmoins de déformer certains aspects. En particulier, j'ai peine à croire que les braves policiers de cette brigade cultivent un tel goût pour l'adultère, les engueulades et les profondes déprimes que ce qui est dépeint ici.

Pour finir, je reproche encore à Maïwenn un rythme souvent trop élevé, alors que du calme et du silence seraient les bienvenus, surtout pour un sujet aussi lourd.

Des dialogues hurlants de justesse, des personnages auxquels ont s'attache immodérément, une histoire à laquelle on croit très fort!

Admirable et jouissif ! Drôle et révoltant ! Sympathique et tellement émouvant : Ce "Polisse" a du cran et s'inscrit dans la lignée des chef d'oeuvre de l'histoire du 7ième art. Un scénario profond et réfléchit, une mise en scène qui vous tient en haleine, des révélations de talent (à noter joey starr mais bien entendu tout les autres). Maïwenne, aprés s'être séparé de Luc Besson, a du lui volé quelque chose : Le talent !

Je m'attendais franchement pas à ça !

Une magnifique immersion dans la brigade des protections de mineurs de Paris. Construit presque comme une succession de situations toutes plus tristes et dramatiques les unes que les autres, le film est un gros coup de poing pour nous montrer la violence que sont victimes certains enfants.
Les scènes marquantes s'enchaînent, les larmes aussi, et la réalité, la sincérité, et l'intelligence des acteurs qui font vivre des situations qui nous font trembler de réalisme est incroyable.
Un très bon film français qui fait froid dans le dos tant par sa justesse dans ce qu'il raconte, que par sa réalisation incroyablement réel.

Le gros film français du moment et à en croire les critiques c'est le film français de l'année (peut-être avec "The artist")... ET je dois avouer que oui c'est un très très bon film, sans doute un des film les plus réalistes sur le monde de la police nationale depuis "Le petit lieutenant" ou "Scènes de crime". D'abord il faut aussi dire que Maïwenn n'a pas éviter l'écueil des clichés (la brigade est un beau panel de personnaliés) et à force de vouloir mettre Joey Starr en première ligne elle ajoute un handicap à son scénario ; en effet il est difficle de croire à lui lorsqu'on connait son passé (pas de fraude fiscale ou autre petirt délit mais des violences graves sur des êtres vulnérables) et surtout Joey Starr prend un peu trop de place comparé aux autres personnages. De plus outre le fait qu'il s'en sorte, c'est vrai (et je m'en mords la langue), avec les honneurs de là à crier au génie il y a une sacré marche ! Mais le film reste une sacré réussite... D'abord grâce à un scénario très bien équilibré entre enquête, relation entre collègues et vies personnelles. L'autre gros bons point restent le casting, ils sont vraiment tous impeccables. Alternant scènes intimes et scènes choques Maïwenn tape juste et avec intelligence avec un film témoin qui, malgré quelques poncifs, reste honnête et plein d'émotion.

J'attendais Polisse en fermeture du bal des très bons films de cette année, bon Tintin la semaine prochaine peut encore surprendre, mais les films que j'attendais sont tous passés : Hors Satan, Drive, Melancholia, L'Apollonide, Pater etc.
De Maïwenn je n'avais pas vu son premier film, mais j'avais aimé le bal des actrices, que j'avais naïvement pris pour un vrai documentaire, même si quelques scènes me semblaient bizarres vu que s'en était pas un. Là il n'y a pas d’ambiguïté possible c'est une vraie fiction, bien qu'inspirée de faits réels.
On se souvient que Maïwenn avait fait son autocritique dans le bal des actrices, là son personnage sert un peu à ça, puisque dans ce genre de films, de reportages on ne va montrer que le sensationnel, le misérabilisme, et elle en est consciente, du coup là c'est très intéressant de voir son personnage prendre des photos, mais pas tout. Sa caméra est pareille, elle va tenter de mettre un maximum de choses, mais elle ne peut pas tout avoir, elle le sait et avoir ainsi cette autocritique sur son propre travail c'est très intéressant, c'est une bonne idée de la mise en abime.
Bon après le film est poignant parce qu'il est vrai, il est dans le réel, les personnages ont tous leur personnalité propre, ils sont tous développés, ils ont tous leurs problèmes, leurs défauts. Personne n'est parfait, on les voit tous s'énerver, craquer parce que le métier est trop dur, parce que ce qui arrive est trop dur, parce que arrive aux enfants les touchent personnellement.
Le film c'est un peu comme faits divers de Depardon, une accumulation de scènes d'entretiens, même si Polisse sort du commissariat et propre un peu d'action (et d'inaction), ainsi que la vie des policiers. Mais le concept est un peu identique, on a des gens on ne sait pas trop s'ils sont coupables ou non, d'autres qui puent réellement etc, et il faut faire avec ces gens, et on ne connaît pas le dénouement de chaque affaire, parce qu'on est au quotidien avec ces policiers.
Bon les acteurs sont tous très bon, je pense qu'on peut tous s'identifier à un d'entre eux, pour ma part j'aime particulièrement Elkaïm, mais la vrai star du film c'est Joeystarr, qui c'est fait injustement voler un prix à Cannes par Dujardin. Parce que Joeystarr ne surjoue pas lui, il est dans le vrai tout le temps, il est touchant, il est beau, on sent le regard bienveillant de Maïwenn avec qui il était en couple à l'époque du film, qui le sublime réellement.
Sa première scène du film où on retrouve le rappeur gueulant, mais au service de la police, et il est juste excellent. Je pense qu'on peut espérer un prix aux Césars pour lui (une nomination c'est certain).
Après les autres ne sont pas en reste Foïs, Viard, Maïwenn (très discrète et finalement très touchant, par sa timidité et son retrait), Duvauchelle etc. Ils sont tous très bon.
C'est un film très intelligent, qui pense beaucoup, on sent que Maïwenn a pensé son sujet, c'est pas juste des scènes sans rapport entre elles. Il y a une réelle construction des personnages, et c'est ça qui est vraiment bon, c'est un cinéma de personnage, chacun a sa petite histoire, ses tracas, et ils ne sont pas forcément explicites, il y a du sous entendu, du subtile.
Bon après il reste des maladresses, mais je les trouve touchantes, je veux dire elle veut tellement bien faire Maïwenn, par exemple la fin, c'est un peu scolaire, après c'est plein de symbolique et tout, mais ça ne me touche pas trop, parce que justement on s'écarte du réel pour faire du symbolique, on retombe dans un cinéma plus classique. Après la fin n'est pas nulle, mais elle ne me touche pas.
Mais c'est un film sensible et beau, émouvant, sur un sujet pas facile, et surtout il ne se répète pas. On a beau traiter des cas de viols, de maltraitances, chaque cas est différent, avec ses propres problématiques.
Et même si on y découvre (enfin on n'est pas dupe on sait que ça existe), des pratiques ignobles, j'ai l'impression que travailler BPM c'est un beau métier, et dieu sait que je ne suis pas un grand ami de la police (wesh ta vu ?), même si c'est pas facile.
Peut-être pas un grand film, mais un très bon film qui mérite d'être vu, qui ne tombe pas dans le racolage pour faire pleurer dans les chaumières qui a l'intelligence de tabler sur l'intelligence de son spectateur.

Très proche de la réalité (je suppose), ce film est fort, brut sans être brutal. Il est vrai, sincère, difficile. C'est très bien réalisé façon docu-fiction de temps en temps et plus classiquement à d'autres moments. Les acteurs sont vraiment parfaits et le tout forme un vrai, très bon film policier français, très différent des sous polars franchouillards qu'on voit bien trop souvent au cinéma alors qu'ils ne devraient pas dépasser le cadre de la télé. Bravo. A signaler un excellent passage (encore un) concernant le Coran, qui remet bien les choses en place et qui est simplement enthousiasmant (je vous laisse la surprise).

Le quotidien de la brigade de protection des mineurs : un film hyper réaliste, extrèmement touchant, mais aussi tendre et drôle. Les comédiens sont très convaincants et la caméra est réellement en immersion totale parmi ces personnages qui luttent comme ils peuvent pour accepter les horreurs qu'ils côtoient chaque jour. On regrette simplement quelques longueurs.

"Polisse" m'a tout de suite intrigué et attiré après son passage remarqué et apprécié au festival de Cannes. Maïwenn, la réalisatrice, a concentré son histoire et ses personnages selon des faits réels après avoir observé pendant plusieurs mois le travail de la Brigade des Mineurs. Elle se contente d'un simple état de faits, en retranscrivant un métier dur où on est constamment confronté à la cruauté de l'homme, à ses vices et à ses crimes. Les différents membres de la brigade sont interprétés par des acteurs reconnus qui réussissent à s'effacer sous l'humanité et la justice que prônent leurs personnages ; les plus remarquables sont Joey Starr (eh oui, je suis le premier étonné!) et Marina Foïs (simple, et très loin de ses précédents rôles), suivent de très près Karin Viard qui s'atèle à un registre différent, Karole Rocher et Nicolas Duvauchelle. Souvent les personnages sont trop excessifs dans leurs réactions et j’espère que c'est pas le cas de tous les flics de France, sinon y'a de quoi s'inquiéter... Mais l'essentiel, sans chercher la petite bête, est juste, sans s'effondrer dans le pathos, on suit leur quotidien à travers des cas de gravité variable, allant des missions spéciales, des "poursuites" en voitures en passant par les interrogatoires. La musique d'entrée m'a déconcerté et m'a pas mis en condition, trop en décalage par rapport à la suite et j'ai trouvé (peut-être que c'était la salle dans laquelle j'étais) qu'on rigolait trop alors que le sujet s'apporte plus au drame, c'est du sérieux, alors que là, les flics passent parfois pour des enfoirés lorsqu'ils se moquent délibérément face à une jeune fille qui témoignait. C'est sûr, çà apporte de la légèreté au film et çà confirme le côté humain de ces policiers mais il y a bien d'autres moments où çà s'apprête au rire, et çà m'a parfois gêné. Le coup de théâtre final est pour moi une grosse erreur de production car après avoir exploité une thématique fragile et sensible, le spectateur va davantage resté focalisé sur ce final, qui pour moi, est très inattendu mais nullement nécessaire à l'action. Sa renforce un côté tragique et catastrophique peu réaliste et en adéquation avec le reste, c'est dommage mais bon, après, çà reste un film. Mais on retient un montage et une narration simple, des acteurs engagés et convaincants, des scènes arrachantes, choquantes, violentes, mais aussi touchantes et sincères. "Polisse" est un film social peu banal ayant bien mérité son succès à Cannes, et je pense, pour les prochains César!

Humain, tellement humain, tellement bien joué (y compris les enfants! incroyable!), tellement vrai, tellement personnel. Cette Maïwenn est en train de devenir une sacré cinéaste...

Filmé comme un documentaire, ce film est extrêmement réaliste. Dans la lignée du « L.627 » de Bertrand Tavernier ou de la série TV « PJ », « Polisse » montre non pas le quotidien de la Brigade des stupéfiants de Paris ni la vie d’un commissariat de quartier, mais le travail pas toujours facile des agents de la Brigade de protection des mineurs de Paris. Il dresse un catalogue assez exhaustif de tout ce qu’un mineur peut subir comme outrages. Les scènes dérangeantes (interpellations musclées en présence d’enfants), les dialogues crus (interrogatoires des auteurs, témoignages poignants des victimes) mais aussi les crises de nerfs, les rares moments de détente, les fous rires nerveux des policiers ( spoiler: les fellations d’une adolescente pour un portable !
) font de ce « Polisse » une œuvre cinématographique à la fois dense et percutante. A cela s’ajoutent les problèmes personnels (vies familiales souvent désastreuses, divorces) et le mal-être des policiers du fait de leur travail psychologiquement éprouvant. JoeyStarr, l’écorché vif (en flic !, qui l’eût cru…), Karin Viard, Marine Foïs et tous les autres sont criants de vérité. Il y a beaucoup de scènes marquantes dans ce film-vérité tels spoiler: les hurlements d’un enfant enlevé à sa mère SDF pour être placé en foyer devant un JoeyStarr révolté mais impuissant ; l’énervement d’une policière maghrébine qui sort le Coran en hurlant en arabe à un père musulman : « Où est-il écrit dans le Coran qu’une jeune fille doit être mariée de force et ne pas travailler ? » ; le clash violent entre deux policières à bout de nerfs qui en viennent aux mains
etc. Et évidemment, la scène finale, choquante et brutale, nous rappelle que spoiler: plus de cinquante policiers se sont suicidés rien que cette année.
On sort de la projection épuisé et vidé. Bien sûr, tout n’est pas réussi dans ce film. Ainsi, le personnage de la photographe qui suit l’activité des policiers est sans intérêt. Dans le rôle, la réalisatrice s'avère une piètre comédienne. Mais surtout, toutes ces successions de drames qui défilent devant les policiers peuvent lasser comme plusieurs numéros d’une émission TV genre « Enquête d’action » mis bout à bout. Malgré tout, on tient là un film coup-de-poing qui nous plonge le nez dans la bassesse humaine. Cela sans oublier de rendre hommage au dévouement des policiers qui se donnent à fond malgré le manque de moyens et de soutient de leur hiérarchie.

Voilà un vent de fraîcheur ! Des épisodes de la vie d'une section de la police comme rarement on en a vus au cinéma. Où la tension, les sentiments, le devoir, la frustration, la fierté s'emparent des protagonistes à tour de rôle. Joeystarr est touchant de sincérité, Marina Foïs est saisissante dans un rôle où on ne l'attendait pas. Tout est juste sans jamais verser dans le tire-larme. Et l'on trouve également beaucoup de moments d'humour de très grande qualité. Bravo

Ce film tant attendu nous promettait une chronique autour la Brigade de Protection des Mineurs, ce pourquoi personne ne doutait que Maïwenn ait les talents de reporter qui nous permettrait de voir un film bouleversant. En effet, la vision qu’elle nous donne du travail au quotidien de ces policiers est pleine de réalisme, rappelant presque le travail que fit Tavernier sur L.627, mêlant des scènes attendrissantes, violentes et même drôles. Leurs affaires de maltraitance, de pédophilie, d’exploitation illégale des enfants et autres sont filmées avec une authenticité forte intéressante, mais le film donne une place immense (au moins la moitié) à leur vie privée. Dans ces scènes, malheureusement, la réalisatrice semble vouloir donner à des clichés un aspect si mélodramatique que le film peut parfois sembler vouloir devenir un tire-larmes un peu abusif. Heureusement ces passages, bien que trop nombreux, sont sauvés par le jeu d’une justesse inouïe des acteurs et actrices, dont un Joeystarr étonnant dans son rôle plein de tendresse.

Ce n'est pas du réalisme à la Pialat. Mais presque. Ce n'est pas un documentaire. Mais pas loin. Dans Polisse, Maïwenn, nous plonge, jusqu'au cou, dans le quotidien de la Brigade de Protection pour Mineurs. Authenticité garantie, mais cela ne fait pas pour autant du (bon) cinéma. Le parti pris de la cinéaste est de raconter des affaires réelles, le plus souvent de pédophilie, dont l'aspect sordide n'est pas édulcoré, mais aussi de se pencher sur les rapports de travail et humains au sein de la BPM, très contrastés, entre solidarité, amitié, rivalité, haine rentrée. Des hommes et des femmes que l'on retrouve également dans leur vie privée, jamais simple, et contaminée par le boulot. Tout cela dans un désordre apparent, une "choralité" qui finit par faire sens malgré son côté fouillis. On retrouve bien quelques archétypes parmi les personnages de la Brigade, que certains qualifieront de caricaturaux. Et si le narcissisme de Maïwenn n'a pas entièrement disparu, il était bien plus présent dans ses deux premiers films, et il est englouti par l'urgence à filmer et l'énergie qui se dégage de Polisse. Les changements de ton sont brutaux et nécessaires. Sans humour, sans une certaine naïveté qui cache un art de la manipulation bien affirmée (mais quel cinéaste ne l'est pas, manipulateur ?). le film serait insoutenable de noirceur et glauque au possible. Il ne l'est pas, grâce à une poignée de scènes incroyables dont celle de l'adolescente à laquelle on a volé son portable et qui se termine par un fou rire général.
La même semaine sortent sur les écrans Hors Satan et Polisse. Deux films français aux antipodes l'un de l'autre. Aucun des deux n'est parfait, soit, mais ils ont chacun un vrai regard et une certaine audace dans un cinéma souvent tellement aseptisé. On n'est pas obligé de les aimer mais on doit se féliciter qu'ils puissent exister dans notre paysage.
PS : difficile de privilégier un acteur plutôt qu'un autre. Cependant, Joey Starr crève littéralement l'écran. Dans un rôle qui est tout, sauf "polissé".