Doit-on être tendre avec les mots que l’on écrit ?
Il y a des sujets qui méritent des films, tandis que d’autres devraient être oubliés à moins de n’être un parfait virtuose de la plume pour nous offrir une délectation la plus complète dans nos sièges rembourrés… Hélas, pour notre affaire, Margin Call n’a rien eu pour lui, que cela soit le sujet très « limite », la tournure choisie pour présenter le film, le casting, ou encore la magnifique prose composant ce long métrage… Rien, non vraiment rien… Si ce n’est perdre son temps en ce demandant « mais quand vont-ils tous les tuer pour qu’on arrête le film ! ». Que puis-je dire pour me rattraper et glorifier ce film ? Rien encore une fois je suppose.
Une fois n’est pas coutume, commençons par le casting de Margin Call qui est pour moi EXTRAORDINAIRE, mais pas dans le bon sens, vu qu’aucun des acteurs ne m’a convaincu dans son rôle… ou alors, uniquement Penn Badgley dans son rôle si useless, si secondaire au possible, qu’on est en droit de se demander si ce n’était pas au final le plus intéressant à suivre ? Quand on y pense, sur le papier, il y avait des personnalités intéressantes : le pape Borgias, un Mentalist et un Heroes voulant tout détruire (cela dépend des saisons bien entendu !). Sur le papier, comme je le disais, j’aime bien ces trois là, suivant les différentes séries… mais là, ce fut une catastrophe sans nom pour eux. Comment ont-ils pu se fourvoyer ainsi dans ce genre de film ? Comment ont-ils pu accepter leurs rôles après avoir lu le script ? Ils auraient du se rendre compte que cela n’allait rien donner de bon ? Ou alors leurs agents respectifs sont très très très fort j’ai envie de dire !
Mais est-ce la faute au casting que le film est une déconvenue sans nom ? Je ne le pense pas, même si cela y joue fortement. C’est vers le script en lui même qu’il faut se tourner pour trouver le coupable idéal. Qui n’avait pas vu que le script a tué les spectateurs dans la salle 2 de l’UGC Montparnasse avec un contenu affligeant ? Déjà vouloir nous parler de la crise sous l’angle des vicieux traders pouvait déjà nous faire sourire, mais le faire alors que cette crise n’est pas terminée, à quoi bon remuer le couteau dans une plaie béante ? Je vous le demande… Pendant presque deux heures, Margin Call va essayer de vous endormir le cerveau à un niveau ultime, de vous montrer la méchanceté ultime de ces hommes sans foie, ni (jeu de) l’oie !!! Ahhhhh ils sont méchants et ont décidé comme ça sur un coup de tête de plomber l’économie mondiale pour ne pas couler eux même, et ils sont tout sourire à la fin bien entendu, sauf l’autre là, qui enterre son chien et qui nous fait le clap de fin (quel clap puis-je dire Monseigneur !). Et les lenteurs dans le film sont innombrables, les discours sans queue ni tête aussi. On est en droit de chercher le but du film, ce vers quoi il souhaite nous emmener à réfléchir, à penser peut être, ou encore à imaginer un inconscient collectif où nous pourrions tous crier « À bas le capitalisme ! ». On cherche, on cherche, mais je crois que j’ai tellement creusé que j’ai déjà fait le tour de la Terre plusieurs fois là…
Au final, on se retrouve avec un film sans saveur, qui nous fait perdre notre temps, en essayant de nous convaincre que le métier de certaines personnes est pourri jusqu’à la moelle et qu’il faudrait s’en débarrasser avant qu’ils ne recommencent. On essaye de nous endormir avec des théories fumeuses et des discours creux pendant presque deux heures où l’on ne souhaite qu’une chose « THE END ». À l’image de la dernière scène où l’on enterre ce pauvre chien… enterrons nous aussi Margin Call dans les abysses des films qui n’auraient jamais du voir le jour !