Très intéressant d'un point de vue documentaire mais l'intérêt se trouve noyé, dilué dans cette réalisation volontairement extrêmement lente, lénifiante. Tant d'autres choses auraient pu être dites, expliquées, montrée. Là on se retrouve plus avec un exercice de style cinématographique sur léger fond de chute de Lehman-Brothers (right !?) et de subprimes. Une petite déception.
Le monde de la finance et la crise de 2008 sont une grande source d'inspiration pour le monde du cinéma, que ce soit à travers l'image que véhicule la finance (argent, cynisme, sexe, drogue…) qu'à travers le côté dramatique de la crise de 2008. S'agissant de l'univers de la finance, comment ne pas citer l'incomparable "Le loup de Wall Street" de Scorsese avec un Di Caprio au sommet. S'agissant de la crise de 2008, on peut citer l'excellent "The Big Short" sorti en 2015 avec notamment Christian Bale, Brad Pitt et Ryan Gosling, qui revenait avec un ton décalé sur l'histoire de ceux qui avaient vu venir la crise avant la crise. Quelques années plus tôt, en 2011, et avec un casting tout aussi 5 étoiles, sortait un film pourtant moins connu du grand public mais tout aussi excellent, "Margin Call". Cette fois-ci il est question de s'intéresser au moment précis où la crise financière s'est déclenchée. Si l'on est pas face à un documentaire mais face à une histoire "romancée", on ne peut néanmoins qu'être saisi par le réalisme qui transpire de ce film au niveau de la réalisation mais aussi du sujet qui a manifestement été parfaitement potassé pour retranscrire au mieux la réalité de ce milieu. La performance des acteurs contribue évidemment très largement à cette réussite. Les plus impressionnants sont Simon Baker dans son rôle de dirigeant arriviste et sans scrupules ainsi que Jeremy Irons en grand patron cynique, mais tous excellent réellement. On est donc tout de suite captivé par cette société, dont on ignore le nom mais qui emprunte indiscutablement des traits à la défunte Lehman Brothers et à la toute puissante Goldman Sachs, laquelle découvre presque fortuitement la crise imminente. On suit alors les réflexions et les actions mises en œuvre par les membres de cette société, du simple analyste, jusqu'au sommet de l'interminable pyramide, face à cette catastrophe imminente dont on connait les suites. Faisant toujours preuve d'un grand réalisme, Margin Call appelle alors à une réflexion sur le sens et la valeur de la finance mais sans pour autant devenir moralisateur ni la diaboliser. On retient en effet ici que si ces hommes ont à l'évidence des défauts, au premier titre desquels la cupidité, à l'origine de la crise financière de 2008, il serait trop facile d'en faire des monstres et de reporter sur eux seuls la responsabilité d'un système dont en réalité tout un chacun est plus ou moins responsable. En définitive donc vous l'aurez compris un excellent film, à voir sans hésiter.
Probablement le meilleur thriller financier à ce jour. Acteurs, scénario (inspiré de la chute de LB donc en plus utile), image, bande-son, bref, une pépite.
Marvin Call est un film ambigu. La photo est magnifique, les vues sur New York sont enchanteresses, les personnages sont beaux, paisibles et dignes. Et pourtant derrière ce semblant de carte postale se cache un monde froid, cruel, indifférent. Personne ne dénonce, tout le monde cautionne en dépit du gouffre financier mondial qui s'annonce. Ça rappelle quelques histoires récentes du côté des traders ...
La supériorité du cinéma américain sur les autres, c'est sa capacité extraordinaire à coller à l'actualité pour fictionner sans crainte de choquer ou de troubler les pouvoirs en place (sans doute grâce au Pouvoir qu'Hollywood lui-même représente, mais c'est une autre histoire) : "Margin Call", serait-il un film raté, qu'il serait de toute façon indispensable pour sa mise en scène des premières heures de la grande catastrophe bancaire qui a plongé le monde entier dans une crise économique inédite. Mais, et c'est tant mieux, "Margin Call" est un film brillamment réussi, et ce sur tous les points : le casting malin mélangeant grands acteurs un peu "has been" et jeunes stars de la série télé fonctionne à merveille, le scénario - contre toute attente, d'ailleurs - n'est jamais manipulateur ni manichéen (si ce que nous voyons de "l'horreur économique" du "capitalisme financier" est insoutenable, "Margin Call" nous parle aussi d'êtres humains, avec leurs terribles faiblesses et leur reste de dignité), et la mise en scène, tenant magistralement le défit de l'unité de temps et de l'unité d'action, est remarquable quand on pense qu'il s'agit là d'un premier film. "Margin Call" est une oeuvre fascinante qui devrait, par les temps qui courent, être montré dans toutes les écoles du monde.
Bien joué mais pas terrible. On apprécie surtout la qualité des dialogues et la psychologie convainquante des personnages; au-delà, ça reste glacial (impression de prison dorée), démonstratif et sans véritable relief (trop de retenue). Même peu fiers, les salauds aux commandes s'en sortent bien. Du coup, impossible de s'attacher à leur devenir. Au-delà de l'exposition dramaturgique de l'interminable jour de basculement, le film ne nous dévoile pas la face cachée du speed-trading; il ne montre aucune des conséquences de ce système impitoyable, ni en matière environnementale ni en matière sociale ou humaine. On reste enfermé dans le monde aseptisé, gris-bleuté, de la finance, coupé d'un réel rendu abstrait. MARGIN CALL parvient à déjouer l'écueil de l'ennui mais le sujet reste discutable: accuser la grande machine et en exposer le cynisme directeur sans critiquer les responsabilités personnelles, sans questionner plus avant, c'est faire croire que le monde se trouve encore soumis à une sorte de dictature à laquelle on ne peut échapper. Un thriller ramolli, pas bien percutant et somme toute décevant.
Peut-être j'en attendais trop, mais j'ai été assez déçu par Margin Call. Bon, l'idée de filmer la crise, ou plutôt les débuts de la crise sous l'angle du thriller c'est sympa, mais ça marche à moitié. Alors je sais pas, tout le monde dit qu'on comprend super bien tout grâce à Margin Call etc etc. Sauf que perso je suis pas sûr d'avoir tout compris sur la crise grâce à Margin Call, et en plus de ça si je voulais tout comprendre j'aurais regardé un documentaire (déjà fait ceci dit) et pas un film de fiction. C'est dommage car on voit que le mec est pas malhabile de ses mains avec la caméra, il y a des bonnes scènes dans Margin Call, ça me donne envie de voir son prochain film, All is lost qui est en hors compétition à Cannes cette année, car là j'ai trouvé qu'au final ce qu'il essayait de faire décoller retombait à plat.
Intriguant premier film de J.C. Chandor sur le krach boursier de 2008, sans que celui-ci ne soit jamais explicitement cité. Intriguant, parce qu'avec une telle fiction, qui décrit les manipulations orchestrées par les têtes pensantes d'une grande firme, qui écroulent le marché en vendant à tout va des titres dangereusement accumulés, on pouvait s'attendre à un traitement au pire bêtement moralisateur, au mieux satirique. Rien de tout ça pourtant, Margin Call cherchant plutôt son identité dans l'abolition pure et simple de celle de ses personnages, figures étonnamment contenues, qui intériorisent tout et ne manifestent que très peu, même lorsqu'elles font face à un licenciement et des remords qu'on devine bien lourds. La photo très sobre, dans le même ton, déshumanise assez le décor de ce drame qui joue très bien de cette impression d'anesthésie partielle. Le coupable, en fait, s'avérerait sans doute plutôt un système capitaliste auquel personne ne comprend grand chose et dont tous subissent plus ou moins l'implacable loi. Un monde sobrement (là encore) symbolisé par le gratte-ciel dans lequel se trouvent reclus traders et autres courtiers, tour d'ivoire et prison, qui semble parfois regarder ce qui l'entoure dans des plans immobiles étirés en time-lapses et filmés en fisheye. Cette tour et ce monde semble avoir une vie propre, mais pas d'âme pour autant. Cette sorte de recul des personnages par rapport à leur environnement conduit à une vision tout sauf nette, et donc parfois un peu gênante, qui ne condamne pas tout à fait, ne se fascine pratiquement pas et ne se moque pas du tout. Impossible de réellement me faire un avis sur les vues de Chandor, mais qu'importe, celui-ci détourne l'attention en brandissant un casting brillant, excellemment dirigé. Pas une fausse note, et un récit très amorphe (plutôt en accord avec l'ambiance de fond, me direz-vous) mais très didactique sans s'alourdir pour autant. Franchement, un film assez intense qui évite les pièges de la caricature. Sur ce sujet casse-gueule, je me demande vraiment quel angle d'attaque serait plus judicieux. Tout juste quelques maladresses de cadrage pour un premier film plutôt intéressant.
Margin call comédie dramatique ou docu/fiction sur la crise financière. Ce film en huis clos montre les aspects virtuels de la finance et se monde de requin...
Un crack boursier vu de l'intérieur, le film parait crédible. L'ambiance cynique de rigueur sera biensur au rendez-vous, en revanche les rapports entre les protagonistes restent trop vague pour donner une véritable épaisseur, bon film mais finalement sans grande portée.
Ce film revient sur la crise financière qui a débuté en 2007 avec un angle tout à fait intéressant, revenant très intelligemment sur l'immoralité des actionnaires même au bord du gouffre. On arrive à oublier certaines longueurs tant l'interprétation et le scénario captivent. Oscar du meilleur scénario original. Passionnant.