Premier film de George Lucas, produit par Francis Ford Coppola. Un film de science-fiction et d'anticipation dans une atmosphère froide dans une société du futur ou les hommes vivent sons sédatifs. Une histoire dramatique et envoutante entre l'ouvrier THX 1138 et sa compagne LUH 3417 dans un monde ou les rapports sexuels entre humains sont interdits. Robert Duvall, Donald Pleasence et Maggie McOmie sont excellents.
Sous le film de SF, une virulente critique de la société américaine. Sont dénoncés, pèle-mèle : la société de consommation, la normalisation, l'abrutissement par la télévision, le rôle de l'église qui n'est qu'un instrument du pouvoir pour s'assurer la servitude des masses, la chasse aux sorcières, le rejet de la différence, la déshumanisation, l'état policier, la course au profit... mais quel révolutionnaire enragé a-t-il pu pondre un tel brûlot ? Un certain George Lucas. Difficile d'imaginer le nabab d'aujourd'hui le poing levé et le couteau entre les dents, mais bon, c'était il y a trente ans et le petit George a largement eu le temps de retourner sa veste et se goinfrer de beaux dollars. Revenons donc au film : les thèmes abordés plus haut sont intéressants, mais le film est parfois un peu confus (les dialogues abusent d'obscurs codes techniques) et n'éblouit pas par son dynamisme, les aspirations auteurisantes du réalisateur provoquant leur lot de baisses de rythme. Au milieu d'un casting "boule à Z" (de toutes façons, Robert Duvall n'a jamais rivalisé avec Rahan et ça n'a pas changé grand chose pour Donald Pleasance), on peut retrouver avec amusement Sid Haig dans un petit rôle de psychopathe et noter une performance très émouvante de Maggie McOmie. Bref, le film est pas mal et prend une tournure particulièrement savoureuse au vu de ce qu'est devenu son auteur. Ce dernier, s'il ne renie pas son film, n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de lui faire subir le même lifting numérique qu'à la première trilogie Starwars, et on se retrouve donc avec des plans supplémentaires tranchant singulièrement avec le look minimaliste de l'oeuvre originale, voire des personnages en images de synthèse ajoutés de-ci de-là, ce qui ne fait que perturber le spectateur. A quand American graffiti avec Jar-Jar Binks ?
Magistral, dificille de croire que c'est le même Lucas qui a fait Star Wars, je suis fan de Star Wars pour le rêve qu'il véhicule et je suis fan de THX1138 pour la façon cauchemardesque dont il représente notre futur.