J’aime beaucoup les wu xia et j’avoue qu’avec Donnie Yen en acteur principal, Daniel Lee derrière la caméra et un bon postulat de base ancré dans l’Histoire chinoise (Sous la dynastie Ming, un noble manipule et corrompt la garde d’élite impériale, le Jin Gi Wei, afin de renverser l’Empereur. Le chef du Jin Gi Wei,King Long, est alors considéré comme un traître et va de voir déjouer le complot tout en évitant d’être arrêté), "La 14ème Lame" avait tout pour me satisfaire. Et bien je ne peux cacher une certaine déception après visionnage, car le métrage oscille entre le bon et le médiocre : il est indéniable que l’esthétique du film est de très bonne qualité (très belle photographie, décors impressionnants, costumes magnifiques) mais la mise en scène est beaucoup trop scolaire et manque cruellement d’innovation. Le scénario est intéressant, mais le rythme du film est trop bancal pour le rendre réellement prenant et, entre deux séquences de combats, on arrive parfois par trouver le temps long. Attardons-nous sur les combats : si on peut retrouver une certaine fibre nostalgique désirant de rentre hommage au genre wu xia avec l’utilisation de câbles, on ne peut qu’être déçu que l’abus d’effets spéciaux numériques mal maîtrisés rendent la tentative vaine, voire encore plus kitch que souhaitée ! D’autres part, à part une ou deux fulgurances spectaculaires, les affrontements manquent généralement de punch avec une absence de chorégraphies complexes doublée d’un abus de ralentis (il n’y a qu’à voir l’effet des « kimonos » de la demoiselle tueuse)…en plus d’être étonnamment courts ! Et, comble pour un wu xia, les combats les plus réussis sont ceux à mains nues ! Même Donnie Yen, pourtant excellent martialiste, est beaucoup concentré sur son jeu d’acteur que sur ses combats. En un mot comme en cent : où est la fougue ? "La 14ème Lame" est purement académique et manque cruellement de passion : on a connu Daniel Lee beaucoup plus inspiré par le passé ("Dragon Squad", "Black Mask", "Les 3 Royaumes : La Résurrection du Dragon") ! Voilà, sans être le pire wu xia de ces dernières années, "La 14ème Lame" manque peut être un peu d’épique : ce n’est pas un mauvais film, il est juste commun.