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    Le Marchand de Sable
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Marchand de Sable" et de son tournage !

    Note d'intention

    Sinem Sakaoğlu décrit le film comme cela : "C’est l’histoire d’un enfant qui apprend à apprivoiser ses peurs, aux côtés du Marchand de Sable, et qui, à la fin de l’aventure, parvient à les surmonter. Au-delà, l’histoire est racontée à la manière d’un roadmovie. On n'est jamais pragmatique dans les rêves : on ouvre une porte et d’un coup, on se retrouve dans une forêt ! A nos yeux, pour obtenir un résultat équivalent dans le film, il était primordial que le chemin menant de A à B ne soit jamais logique ou prévisible."

    Origines

    C'est dans le conte de Hans Christian Andersen, Ole Lukøje ("Ole qui fait fermer les yeux") en 1941 que l'on découvre le personnage du marchand de sable. Un lutin, prénommé Ole Lukøje, raconte chaque soir des histoires aux enfants et répand sur leurs yeux non pas du sable mais quelques gouttes de lait sucré. Dans ce texte, le lutin narre ses récits à un petit garçon, Hjalmar.

    Apparitions

    Connu à travers le monde, la figure du marchand de sable est évoquée dans une chanson américaine culte, Mister Sandman, de Pat Ballard interprétée par The Chordettes en 1954, puis reprise par Linda Ronstadt puis Emmylou Harris. On la découvre en France dès 1962 dans Bonne nuit les petits, aux côtés de Nounours, Pimprenelle et Nicolas. En Allemagne, le personnage est une véritable star grâce à une série télévisée, Le Petit Marchand de Sable, dont il est le héros à la fin des années 50. Diffusée à l'Est par la chaîne DFF et à l'Ouest par la SFB, le succès de la série ne cesse de grandir. A partir de 1966, les épisodes sont diffusés en couleur. Suite à la réunification de l'Allemagne, ce sont les chaînes ORB et MDR qui prennent le relais, permettant aux enfants de toute l'Allemagne d'avoir accès à la série. A partir de 1997, la chaîne pour enfants KI.KA. la diffusera également.

    Première fois sur grand écran

    Après ses multiples apparitions dans des séries télévisées, le personnage est pour la première fois transposé sur grand écran. L'origine de ce projet remonte à 1999 à l'initiative de la société de production Scopas Medien et d'Amuse Films. Le producteur Jan Bonath a soumis à la Rundfunk Berlin-Brandenburg (RBB), détentrice des droits de la série, l'idée de consacrer un long métrage à ce personnage. Les producteurs Jan Bonath et Marc Dhrami racontent: "Dans un premier temps, ils étaient plutôt sceptiques. Ils se sont demandés, ce qui se comprend fort bien, si ce projet était susceptible de causer du tort à leur marque, parce que nous proposions que le petit marchand de sable soit doté pour la première fois de la parole, alors que ce n’est pas le cas dans la série télévisée, qui utilise une narration en voix off. Nous avons dû faire preuve de beaucoup de force de persuasion, et nous avons donc entrepris de convaincre un par un nos différents interlocuteurs au sein de la chaîne, en écoutant leurs remarques et en leur soumettant différents concepts."

    Techniques d'animation

    Fidèle à l'esthétique de la série originale, les producteurs ont choisi le long procédé de l'animation de marionnettes image par image : "C’est (...) un film qui repose sur les effets spéciaux traditionnels. Pour les effets visuels comme les extensions de décors et l’animation des phénomènes météorologiques, nous nous servons de l’ordinateur. Au final, c’est un mélange entre animation de marionnettes, animation 2D, dessin animé classique et images de synthèse. Mais ce mélange de techniques n’est jamais un but en soi : il complète l’élément artistique principal, l’animation image par image, et nous sert à raconter notre histoire de la manière la plus satisfaisante possible. Le côté artisanal de l’animation donne un aspect chaleureux au film : les spectateurs remarqueront les textures des marionnettes et les surfaces quelquefois volontairement brutes des décors, comme le papier découpé froissé que nous avons employé. Grâce à cette approche, les images et l’éclairage des scènes ne semblent pas synthétiques, mais solides et agréables à regarder. On se rend immédiatement compte que nous avons pris la peine de construire de vrais décors sous la forme de maquettes, et c’est ainsi que le film devait se présenter."

    Fabrication des marionnettes

    La co-réalisatrice revient sur l'un des aspects techniques du film, à savoir la fabrication des marionnettes : "Ce processus débute par la création de designs en 2D. Une fois le design final approuvé, le personnage est sculpté en plastiline ou en argile. A ce moment-là, nous réfléchissons aux mouvements que nous voudrions que la future marionnette soit capable de faire. On fabrique alors l’armature – un squelette dont les articulations sont des rotules d’acier enchâssées entre deux cratères forés dans des plaques d’aluminium – puis on réalise un moule à partir de la sculpture. Le moule sert à produire les éléments souples du corps qui vont être fixés sur l’armature. Les surfaces de nos personnages ont été réalisées quelquefois en silicone, comme les fourrures stylisées des moutons, mais plus souvent avec du vrai tissu posé sur des formes en mousse. Nous voulions utiliser le plus possible de vraies textures à l’aspect chaleureux, comme on en voyait dans la série originale. C’est la raison pour laquelle nous avons employé beaucoup d’étoffes."

    Remaniement du scénario

    Lors de la préparation du tournage, les réalisateurs ont dû modifier le script, comme l'explique Sinem Sakaoğlu : "Après avoir lu le script, il nous a semblé évident qu’avec la technique d’animation image par image choisie et la durée globale envisagée, le scénario était bien trop long. Dès lors, nous nous sommes lancés dans des sessions de réécriture intensives, travaillant presque 24h sur 24 dans le studio." Le producteur Jan Bonath précise : "Après avoir établi la version définitive du script, nous avons à nouveau testé la faisabilité du projet, gardé les marionnettistes à nos côtés et avons optimisé le processus de création des images."

    Premier film

    Le Marchand de sable est le premier film de Sinem Sakaoğlu. Elle a auparavant supervisé une partie de l'animation du film Les Trois brigands, adapté de l'œuvre éponyme du dessinateur Tomi Ungerer. Quant à Jesper Møller, c'est un professionnel expérimenté de l'animation qui a co-réalisé Astérix et les Vikings (2006) et 3 amis mènent l'enquête (2009), adaptation d'un classique de la littérature enfantine.

    S'adresser aux enfants

    Réaliser un film destiné à un public jeune requiert le respect de certaines règles."Les enfants ont besoin de suivre les aventures d’un personnage sans équivoque auquel ils peuvent pleinement s’identifier, et pour lequel ils seraient prêts à franchir tous les obstacles. (...) Et si un conflit doit être clairement mis en avant, (...) il ne doit pas être dramatique au point d’angoisser les plus jeunes des enfants. Par ailleurs, on doit veiller à faire intervenir des personnages amusants, fantasques, qui permettent de créer régulièrement des petites pauses burlesques, des gags. Dans notre projet, c’est le mouton Philibert qui joue ce rôle, tant il est gaffeur et extraverti. Enfin, il faut veiller à raconter l’histoire en moins d’une heure quinze, parce que les enfants ont une capacité de concentration limitée lorsqu’ils se retrouvent dans une salle de cinéma. Nous voulions que les enfants puissent apprécier le film dans sa continuité sans se lasser", explique Sinem Sakaoğlu.

    Le méchant

    La co-réalisatrice se confie au sujet de Tourni-Cauchemar, le méchant du film : "Nous avons voulu créer un méchant qui soit à la fois impressionnant, mais aussi négligeant et un peu ridicule par moments. Il fallait que les petits puissent rire de lui et de ses bêtises pour désamorcer la tension. Nous en avons donc fait un maniaco-dépressif ! Nous avons eu l’idée qu’il soit une sorte de tornade, mais sans avoir recours entièrement à de la 3D, afin qu’il puisse s’intégrer à un univers de marionnettes. (...) En ce qui concerne sa voix et sa façon de bouger et d’agir, nous nous sommes inspirés du personnage de John Cleese dans la série L' Hôtel en folie , arrogant mais bien souvent dépassé par la situation à cause de son ignorance. Comme lui, Tourni-Cauchemar se met souvent dans des colères folles, tout en étant capable de redevenir doucereux quand il veut obtenir quelque chose de quelqu’un. Dans la série originale du petit marchand de sable, il n’y a pas de cauchemar, ni d’adversaire. (...) Il n’existait pas d’antagoniste majeur, récurrent, comme celui que nous avons créé."

    Globe-trotter

    Le marchand de sable, connu en Europe mais aussi au Vietnam et dans plusieurs pays Arabes, a parcouru le monde grâce à ses nombreux moyens de transport. Ainsi, il se déplace en traîneau tiré par des chiens au Groenland tandis qu'il parcourt l'Égypte en chameau. Il va jusqu'à utiliser un tapis volant en Irak. En 1961, il se lance à la conquête de l'espace en pilotant une fusée. En 1978, il voyage réellement dans l'espace : le cosmonaute allemand Sigmund Jähn emporte avec lui une poupée du personnage, héros de son enfance, lors du vol vers la station soviétique Saliout 6.

    Musique

    La chanson du générique du film est interprétée par la chorale Les Petits Ecoliers Chantants de Bondy.

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