Il serait trop simple, par facilité assassine, de « tuer » un tel film avant même sa sortie. Parti pris radical (?), mise en scène correcte, bordée d’une photo effectivement soignée. Mortem, malgré quelques idées, peine cependant à trouver un souffle dans une copie (plutôt qu’un hommage) de grands classiques en noir et blanc.
Si l’histoire peut être efficace en elle-même, les oripeaux scénaristiques ne sauvent malheureusement pas l’ensemble d’une lassitude qui s’installe au fur et à mesure. La faute également à un décorum relativement vieillot qui malheureusement souligne plus un manque de budget qu’une marque esthétique désirée. En effet, sur un tel sujet, on peut trouver autre chose qu’un hôtel esthétiquement repoussant, les intérieurs comme les extérieurs qui n’apportent aucune intention, même inconsciente, à l’évolution de l’histoire et des personnages. Le film souffre à trop d’égards de son manque de moyens.
Si l’idée de départ peut séduire, nous sommes assez vite retenue par une incompréhension d’un bon quart des dialogues. Encore une fois, le financement d’un tel projet n’a probablement pas permis une étape de post-synchronisation après tournage, nécessaire pour le coup. Alors, pourquoi avoir choisit deux comédiennes à l’accent prononcé, empêchant de comprendre de nombreuses répliques. Le film se reposant essentiellement sur son scénario, il est bien difficile d’y adhérer.
À cela s’ajoute une interprétation en demi-teinte de la comédienne principale, Daria Panchenko, qui sans remettre en cause ses qualités de jeu, peine difficilement à trouver sa place. En outre, Eric Atlan avec (trop !) de multiples casquettes (producteur, réalisateur, co-auteur, directeur de la photo et co-compositeur) ne peut certainement pas avoir le recul nécessaire afin de corriger les erreurs et faux-pas de son film.
Mortem se veut un ersatz de grands classiques du cinéma mais par manque de moyens, le film n’imprègne à aucun moment le spectateur. Difficile d’imputer uniquement ça à la manne financière du projet. Si on ne peut fustiger « l’entreprise » d’une réelle sincérité et d’ambition narrative, on doit également admettre que le résultat est totalement fade.
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