A priori Walter Selles s'y connaît en "road movies" (voir "Carnets de voyage", sur le voyage du "Che" et d'Alberto Granado effectué en 1952 à travers l'Amérique du Sud - rappel d'ailleurs sur l'affiche du présent opus), et "Sur la route", ouvrage-culte, n'avait jamais été porté à l'écran - alors, rencontre magique entre un réalisateur et un livre ? Je n'ai pas lu la bible de la "Beat Generation", ni vu le plus célèbre film du Brésilien, et partai donc sans idées préconçues. 2 h 20 absolument interminables m'attendaient (et je suis pourtant d'une nature patiente, voire opiniâtre !) : ce "On the road" est un monument d'ennui (un comble, quand on vous propose un - en réalité plusieurs - périples circulaires embrassant une bonne partie des E-U, avec même une escapade au Mexique), nombriliste et bégayant (toujours des beuveries, de la drogue, du sexe - souvent glauque, accompagnant une amitié à 2, 3, voire 4, plus affinités de rencontre - sous-exploitées, enfin surtout à 2 - cela tourne à vide, jusqu'à la nausée). Pour épicer un peu ce brouet rudimentaire, il y a une vague caution « littéraire », à base d’auteurs français lus (Proust, Rimbaud, Céline) et de narrateur s’échinant à trouver un fil conducteur pour relier ses notes de voyages (d’errance, plutôt) et en faire un tout cohérent – « Sur la route » est autobiographique. C’est bien mis en images (bonne équipe technique), et les acteurs sont bons…mais cela reste inintéressant (en tout cas, cela faisait longtemps que je ne m’étais autant morfondue au cinéma !). Etait-il utile de sortir de vieux cartons ce livre si daté, et Selles était-il le bon cinéaste (Coppola qui avait les droits depuis 1968 n’en avait rien fait – et se retrouve ici un des producteurs exécutifs) ?